L'Ombre de nos nuits

Lu en 2016 (date de sortie du livre). Ce roman choral nous transporte au XVIIème siècle à Lunéville, à travers la voix du peintre Georges de la Tour et celle de son apprenti, autour de la réalisation d'un de ses plus célèbres chefs-d'oeuvre : "Saint Sébastien soigné par Irène". Une troisième voix, contemporaine (2014), vient se greffe au texte : celle d'une jeune femme découvrant cette fameuse toile, qui fait renaître en elle les souvenirs d'une douloureuse relation amoureuse...

Gaëlle Josse nous parle, à travers le récit, de la lumière intérieure et la part de sombre qui composent notre humanité. Mais l'âme incandescente peut triompher des ombres mortifères, le jour l'emporter sur la nuit.

Je viens de le finir.. J'ai pas encore les bons mots pour lui.. Je ne serais pas à la hauteur de ma lecture ! L'ombre de nos nuits de Gaëlle Josse sera un des livres de ma vie, ce sont ces livres qui te suivront dans les bons comme dans les mauvais moments d'une vie, à l'image du petit prince de Saint Exupery. Parce que en lisant, tu as la sensation que l'auteur te parle ou qu'elle était là quand tu as eu mal au cœur et elle l'a écrit

Très très bon moment passé avec cette petite histoire où l'on suit le peintre Georges de La Tour à l'époque où il peint son célèbre tableau Saint Sébastien, et une jeune femme, à notre époque qui se retrouve au musée devant la même oeuvre. L'écriture est poétique, et fluide. On passe d'une époque à une autre avec une grande facilité et on suit avec plaisir les deux récits. On ressent bien les émotions de chacun et on en redemanderai presque.

Ce livre est un tout simplement un délice. L'auteur nous fais passer d'un personnage à un autre, d'une histoire à une autre. A chaque page on a l'envie de découvrir les sentiments, les émotions de chacun ainsi que leur histoire. Je le recommande fortement: il est de ces livres dont on voudrait qu'il ne s'arrête jamais tout en voulant parvenir à la fin.

C'est une description de la transmission intemporelle de l'émotion à travers une œuvre. Dommage que l'émotion sur laquelle c'est fixé l'auteur soit l'amour, cela manque un poil d'originalité, mais la lecture n'en est pas moins facile et très intéressante bien que comme j'ai eut beaucoup plus de mal avec la partie contemporaine du récit Spoiler(cliquez pour révéler)qui consiste en une lamentation sans vraiment qu'il n'y ait d'évolution au cours du récit. Dommage.

Un bijou dans la lignée des " heures silencieuses ". Merveilleux.

Deux histoires se croisent, deux époques s’effleurent dans ce roman.

Une jeune femme est dans un musée, admirant un tableau de Georges de la Tour, Irène soignée par Saint-Sébastien. Les couleurs, l’expression du regard d’Irène portent sa réflexion sur elle-même et l’histoire d’amour qu’elle a eu avec un homme compliqué qui ne l’aimait pas vraiment.

De l’autre côté des siècles et de la peinture, on retrouve le peintre, qui ébauche son projet, pose les couleurs sur la toile, et tente de faire son chemin jusqu’à la cour de France, malgré la guerre de Trente Ans. Son apprenti, quant à lui, tente de trouver sa place dans le monde, sa place dans la famille du peintre n’étant pas simple entre la fille qui sert de modèle mais qui ne l’aimera jamais, et le fils jaloux de son talent.

Le roman est court mais bien mené. J’ai préféré la partie qui se passe à l’époque du peintre, l’histoire d’amour des temps moderne m’a moins séduite. En tout cas, une jolie découverte, qui aborde différents aspects de l’Histoire et des histoires plus intimes de ceux qui font l’Histoire, parfois dans l’ombre.

Deux récits en alternance, deux histoires qui se construisent au fil des pages.

Quel lien entre les deux époques, les deux histoires ? « Saint Sébastien soigné par Irène », le célèbre tableau de de La Tour.

A des siècles d'intervalle, des époques si différentes, un artiste peintre s'applique à donner vie à sa toile, peinture qu'une inconnue admirera au Musée des Beaux-Arts à Paris.

En 1639, en Lorraine, le Maître de La Tour demande à sa fille Claude de poser pour lui.

En 2014, une femme dont nous ne connaissons pas l'identité se concentre des heures durant sur cette toile qui fait rejaillir en elle tout un flot de souvenirs, les moments qu'elle a passés avec un homme qu'elle a aimé, ce qui a été et qui n'est plus, ce qui aurait pu être et ne sera pas.

L'auteur a choisi d'accompagner son lecteur sur deux chemins que l'Art fait se croiser. Le procédé de l'alternance est habile, il a ici un but prioritaire qui est celui de mettre l'oeuvre de de La Tour au centre du roman pour mieux la sublimer, la rendre universelle. A travers cette toile du Maître, c'est la peinture qui est mise à l'honneur par les sensations qu'elle déclenche chez celui la regarde, qu'il s'agisse d'une parfaite inconnue ou d'un roi de France.

Dans « L'ombre de nos nuits » Gaëlle Josse réussit à introduire son lecteur dans l'atelier de l'artiste peintre, l'inonde d'ombres et de lumières par un récit aussi lumineux que sombre ; alors que la famine, la misère et la peste brutalisent la population, de La Tour émerveille par son talent, son geste sûr, sa palette de pigments et de couleurs. Quatre siècles plus tard, c'est une inconnue qui fait revivre sa toile, par un récit personnel aussi émouvant que amer, celui d'une femme courageuse et nostalgique que la contemplation de la toile fera passer par quelques heures où le passé refait surface.

Quelques thèmes dominent la narration : celui du jeu des ombres et des lumières, celui des couleurs et celui de l'amour, amour pour l'art, amour ou manque d'amour dans les relations.

Les deux histoires auraient très bien pu faire l'objet de deux récits indépendants, mais un lien existe et donne plus de poids à l'ensemble. La lecture demande un soupçon de concentration car il s'agit d'un roman dans lequel trois narrateurs prennent la parole à tour de rôle et si les caractères en italique sont réservés à l'apprenti de de La Tour, le lecteur risque durant quelques secondes seulement d'hésiter entre la prise de parole du peintre et celle de l'inconnue au musée.

J'ai aimé ce roman et le style de l'auteur, j'ai aimé cette immersion dans le monde de la peinture et de l'histoire.