À toute berzingue

Une histoire qui se lit d'une seule traite, d'une part parce que le roman est court, d'autre part parce qu'il s'agit d'une course poursuite dans le paysage sauvage australien et que l'on souhaite, enfin c'était mon cas, savoir si le couple réussit à échapper au fou qui les poursuit et comment. Très agréable moment de lecture.

Katie et Shaw sont poursuivis par une bête qui veut leur mort. À bord d'une petite Honda, sur une piste de 600 km traversant l'outback australien où la chaleur extrême entraîne une mort rapide, vont-ils lui échapper ?

Kenneth Cook est un auteur que j'aime beaucoup. Très connu en Australie et assez en France grâce à ses nouvelles humoristiques et à son roman Cinq matins de trop, ici il change de registre pour un court roman d'action.

L'intrigue fait inévitablement penser au célèbre film Duel de Spielberg, où un homme en voiture est poursuivi par un camion au seul motif qu'il l'a doublé sur la route. Rajoutez l'intense chaleur du désert australien, la spécialité de Kenneth Cook, et la tension monte encore d'un cran.

Pas de développement des personnages ici. Vous n'aurez qu'action, tension, poussière et chaleur. Si les problèmes d'enlisement, d'essence et de moteur ne vous intéressent pas d'ordinaire, vous vous surprendrez à vouloir savoir les régler pour repartir au plus vite.

La bête non plus n'est pas développée. D'ailleurs nous n'en avons qu'une description sommaire. Comme flou et de loin. Et ses motivations restent obscures. Rien de plus flippant que l'inconnu et quelque chose qui veut votre mort sans que l'on sache pourquoi.

Bref, ce court roman est un petit bijou de tension où l'on ressent en sueur le moindre tressautement de la voiture, en priant pour qu'elle ne lâche pas. À lire, avec des litres de citronnade à côté de soi.

Sous le soleil implacable de l’outback australien, Shaw est happé par la peur communiquée par Katie surgissant de nulle part, sur cette piste impraticable pour sa petite Honda.

Vite, roule, fonce !

Et ils roulent, ils foncent sur la piste de cailloux, s’enlisant dans le sable, fuyant celui qui les pourchasse : un être répugnant, sentant la charogne, qui en a après eux on ne sait pourquoi...

De mésaventures en rencontres insolites, d’attente désespérée en meurtres, ils roulent sous la chaleur dans la crainte de tomber en panne d’essence, de mourir s’ils quittent la voiture, de se retrouver face au monstre inhumain qui ne les lâche pas.

A toute berzingue nous emmène dans les déserts de sable et de pierre, les montagnes inhospitalières, les étranges peintures sur les parois rocheuses rappelant l’homme immonde à leur poursuite, l’irrationnel se noyant dans la poussière, où l’on cherche une justification à tout ça. Et on n’en trouve pas. Il n’y aura jamais de réponse.

Cette course poursuite n’est pas sans rappeler le film “Le duel” de Spielberg. Angoissant, haletant. On commence et on ne s’arrête plus.

J'ai commencé à le lire un soir d'insomnie, et je l'ai lu toute la nuit. Il est difficile de s'arrêter. En principe, il s'agit d'une fable, un suspense bien maitrisé, le mal fait homme. A ne pas rater.