Ce pays qu'on appelle vivre

Léonard Stein est un jeune juif allemand,caricaturiste de la presse il se réfugie à Sanary sur mer après avoir combattu pour la liberté en Espagne. En été 1940 il est fait prisonnier dans le camps des Mines. Ancienne usine à briques des milliers d'homme y seront enfermés. Il va faire la rencontre d'autres hommes, des intellectuels, des peintres des musiciens et chacun va participer au développement de la culture dans le camp afin d'essayer d'oublier l'horreur et ainsi essayer de rester vivant jusqu'à la libération. Seulement pour Léo se n'est pas suffisant, il n'a de cesse de penser à s'évader, mais les tentatives sont veines alors ça seule chance obtenir un visa pour un pays en paix.

C'est dans un réseau de sauvetage qu'il va faire connaissance avec Margot Keller une jeune juive française dont il tombe amoureux.

Arrivera t-elle a le faire fuir de ce camps ? Partira t-il sans elle ?

Ariane Bois nous propose un témoignage fort et innovant pour ma part sur la vie des prisonniers du camps des Mines. Totalement inconnu pour moi j'apprends que ce camps a été conçu et administré par des français.Hors les réfugiés qui pensaient être en zone libre et en sécurité seront livrés aux nazis jusqu'à leur déportation à Auschwitz.

L'auteure met en évidence toutes les difficultés rencontrés par les réfugiés, les conditions de vie spartiates et répugnantes.

Dans ce camps je découvre des réfugiés de plusieurs nations,dont des allemands opposés à Hitler, des espagnols ayant combattus puis fui la guerre d'Espagne mais aussi des juifs de toutes nationalités.

Un témoignage de vie aux Mines, une fiction très réaliste inspirée de personnages réels.

Une immersion totale dans un camp d'horreur, de peur et d'espoir.

Ariane Bois me permet à chaque nouveau roman d’en découvrir d’avantage sur le passé de la France. A peine quelques paragraphes et hop ! Ma curiosité était déjà assouvie. Elle nous emmène ici à Sanary, puis au camp des Milles. J’ai été très touchée par cette histoire puisque mon grand père a été captif à Gurs, qu’elle mentionne plusieurs fois. J’avais l’impression qu’il était à côté de Léo, notre personnage principal. Et que Margot lui apportait du soutien. Un sourire. Un peu de réconfort humain dans ces conditions de vie qui n’en étaient pas. Leur histoire m’a touché, dans sa construction mais surtout dans son rythme. Il devient haletant à la fin et il m’était impossible de m’arrêter jusqu’à la dernière page. Encore une très belle réussite de cette autrice ! A tel point que l’ai refermé en en voulant plus.

Ma chronique complète ici : https://sorbetkiwi.fr/index.php/ce-pays-quon-appelle-vivre-dariane-bois/

Leo est un caricaturiste allemand. Lorsque Hitler prend le pouvoir, le jeune homme va d’abord être enfermé par le régime nazi au camp de Dachau. Lors de sa libération, il va prendre la décision de partir à Sanary, en France. Là, le jeune homme se croit enfin en sécurité. Pourtant, il va bientôt se retrouver enfermé au camps des Milles. Commence alors pour Leo une période d’incertitude et de désarroi.

C’est un coup de cœur que j’ai eu pour ce roman tout en émotions. Impossible de ne pas être bouleversée suite à cette lecture. Je ressors réellement chamboulée et si je regrette la fin quelque peu abrupte, je n’en reste pas moins conquise par ce récit.

D’emblée, je me suis attachée a Leo et j’ai craint pour lui à toutes les pages de ce roman. Le jeune homme m’a terriblement touchée. Avec ses compagnons d’infortune, ils vont faire de l’art un véritable exutoire afin de s’en sortir.

J’ai été révoltée de constater à quel point une grande partie de la population n’a rien fait pour venir en aide à ces pauvres gens. J’ai également été très touchée de voir que beaucoup d’entre eux ont tout mis en œuvre pour aider ces malheureux et ce, parfois au péril de leurs vies. C’est ce qui fait la force de ce roman, cette dualité entre désespoir et lumière.

J’ai été très émue par Margot, personnage qui fait son apparition un peu plus tard dans l’intrigue. Cette jeune femme charismatique et solaire au possible m’a terriblement émue. Elle apporte une véritable lueur d’espoir au milieu de tous ces événements tragiques.

La plume de l’auteure est tout en délicatesse et d’une grande fluidité. Les chapitres sont courts, et l’auteure veille bien à nous fournir les explications nécessaires à certains termes.

Un roman bouleversant, dans lequel l’espoir garde une place importante malgré le contexte tragique. À découvrir sans hésiter.

Il y a tellement de choses à dire sur ce roman qui ne fait qu'à peine 300 pages. Mais quel roman ! Combien de mois, combien d'années, je n'ai pas vibré autant durant ma lecture. Je n'ai pas lu ce roman: je l'ai vécu. J'ai vu, j'ai senti, j'ai ressenti ...

La Provence, le pays des merveilles, où le soleil caresse la peau, le ciel plus bleu que la mer elle-même, les cigales qui chantent, les oliviers et les arbres fruitiers qui fleurissent et s'épanouissent. Le Mistral qui fait s'envoler un chapeau de paille.

C'est comme cela que les cartes postales nous montre ce pays. Mais la réalité est autre : le soleil brûle en été et le Mistral glace en hiver et au camp de Milles, c'est l'enfer pour ceux qui s'y voient conduits quelque soit la saison.

Ce lieu sera le théâtre bien réel de l'internement et de la déportation français de la zone Sud dite "libre". Mais la liberté n'est pas pour tous et en particuliers les expatriés de l'Est, les intellectuels, les artistes - Liberté de corps absente, Liberté d'esprit éternelle - Malgré l'enfermement et les privations, les hommes vont créer et laisser les traces de leur passage à travers des œuvres encore présentes aujourd'hui.

L'un d'eux sera Léo qui, comme beaucoup, va être interné au camp des Milles. Léo, si jeune et pourtant a vécu tant de choses. Léo va créer, va dessiner, va peindre le quotidien, les attitudes, les regards et les manies : tout ce qui se passe dans ce lieu reclus. Léo va subir le manque, rêver de liberté et va tout mettre en œuvre pour sortir de cet endroit.

Sur son chemin pour recouvrer la liberté, il rencontre Margot : coup de cœur, coup de foudre. Cette jeune femme aide les personnes comme lui pour trouver des visas tant convoités pour quitter ce pays qui devient fou. Mais Margot aide aussi les femmes qui ont quittés leur pays souvent retrouvées seules avec leur enfants où elles s'entassent dans des lieux imposés par le Gouvernement de Vichy. Elle essaye de donner un peu d'espoir et beaucoup de sourires.

Ensemble, Margot et Léo incarne l'espérance, l'altruisme et le don de soi. Ils donnent sans attendre en retour. C'est le plus beau couple que j'ai rencontré dans mes lectures. Un amour grandissant, un amour loyal, un amour vrai les unit.

On ne ressort pas indemne de ce genre de lecture car l'autrice ne touche pas à l'imaginaire mais au vrai, à la réalité, à l'Histoire : notre Histoire.

Un récit très dur, comme toujours sur cette période, qui au fur et à mesure que les yeux se posent sur les mots, les larmes se font sentir, elles montent incontrôlables, la vue se voile mais on se force à continuer pour savoir si Margot et Léo vont s'en sortir. Ariane Bois nous transmet leur peur, leur envie de vivre, leur amour qui transpire et tout comme les prisonniers qui les laissent tranquilles, nous aussi on a parfois envie de les laisser à leurs rares moments.

Chut ! Ecoutez, voyez la peine, la souffrance, la désillusion, la volonté de vivre. Ariane Bois nous fait ressentir ces mots. Il y a beaucoup de musicalité dans son écriture. Des phrases qui s'enchainent à un rythme effréné dans les moments de tensions ou au contraire plus fluide dans les passages de transition.

Je ne connaissais pas cette autrice mais je lirai volontiers Le gardien de nos frères ou Le monde d'Hannah pour découvrir à nouveau ces pans de l'Histoire méconnus et oubliés.

https://exulire.blogspot.com/2023/01/ce-pays-quon-appelle-vivre-ariane-bois.html