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L'Enragé



Description ajoutée par BooksFan-ny 2024-02-21T10:23:32+01:00

Résumé

« Je n'ai pas le droit aux sentiments. Les sentiments c'est un océan, tu t'y noies. Pour survivre ici, il faut être en granit. Pas une plainte, pas une larme, pas un cri et aucun regret. Même lorsque tu as peur, même lorsque tu as faim, même lorsque tu as froid, même au seuil de la nuit cellulaire, lorsque l'obscurité dessine le souvenir de ta mère dans un recoin. Rester droit, sec, nuque raide. N'avoir que des poings au bout de tes bras. Tant pis pour les coups, les punitions, les insultes. S'évader les yeux ouverts et marcher victorieux dans le sang des autres, mon tapis rouge. Toujours préférer le loup à l'agneau. »

Dans la nuit du 27 août 1934, cinquante-six gamins se révoltent et s'échappent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle- Île-en-Mer. La chasse aux enfants est ouverte. Tous sont capturés. Tous ? Non aux premières lueurs de l'aube, un évadé manque à l'appel. Voici son histoire...

[Source : Éditions Grasset, 2023]

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Classement en biblio - 131 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par NicolaK 2024-05-13T19:32:47+02:00

J’avais moins de 16 ans. Selon la loi, j’avais « agi sans discernement ». J’ai donc été immédiatement gracié, puis mis en cellule en attendant que ma famille me reprenne.

Mais mon père n’a pas été retrouvé, et mes grands-parents n’ont pas voulu m’accueillir. Ils se sont débarrassés de moi. En mesure de correction paternelle, mon grand-père a proposé à la Justice de me confier à une institution charitable. J’ai refusé. J’ai aussi rejeté la famille d’accueil et l’Assistance publique. Mais comme je ne pouvais pas être abandonné à la rue sous peine de vagabondage, la Justice a décidé de m’envoyer en maison de redressement, jusqu’à ma majorité.

Ils appelaient ça une Colonie pénitentiaire.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par noid_ch 2024-11-11T09:32:47+01:00
Diamant

Les droits de l’enfance, en fin de compte, sont une notion passablement récente. Sévices, exploitation, viol, enfermement, punitions corporelles… toutes ces violences étaient courantes et acceptées jusqu’à peu.

À la fin des années 30, tous les enfants s’échappèrent de la maison de correction de Belle-Île-en-mer (un bagne, donc !) et tous furent rattrapés… tous sauf un.

Sorj Chalandon imagine et raconte son histoire, la violence, l’injustice, la haine, la vengeance et la colère.

Un livre prenant, rude et choquant. Dans cet enfer et au travers de cette évasion, il interroge la possibilité d’un après. Comment vivre avec ?

Magnifique https://www.noid.ch/lenrage/

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Commentaire ajouté par TiffanyD23 2024-10-21T11:03:12+02:00
Lu aussi

J’ai lu plus de la moitié et je me suis arrêté là.

Bien que l’histoire est intéressante, cela tournait trop en longueur, et elle me donnait le cafard, ce n’était donc pas un plaisir de lire, alors je l’ai abandonné

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Commentaire ajouté par GRIFFOND 2024-10-08T18:02:14+02:00
Lu aussi

On se prend au récit

Belle plume et description des différentes toiles

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Commentaire ajouté par mcn89 2024-09-15T11:08:29+02:00
Or

Incroyable cette histoire ! Connaissant Belle-Île, je ne me souvenais pas de ce passage de l'histoire et n'ai pas remarqué les anciens bâtiments de ce bagne pour enfants. Donc, ce roman m'a d'autant plus touchée.

Le récit est dur, évidemment, on y découvre une âme humaine très noire, mais, heureusement, des personnages remplis d'humanité et de compassion.

Le destin de Jules Bonneau, dit la Teigne, va basculer le jour de son évasion.

Tout se côtoie dans ce roman : amour, haine, vengeance, amitié, regrets, lâcheté, vénalité, fierté, honneur.... L' auteur a su aussi dénoncer le rôle des médias et la protection des institutions face au scandale et la situation politique d'avant guerre qui n'a rien arrangé.

Un récit à recommander.

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Commentaire ajouté par Valeriegeorge 2024-08-16T15:46:49+02:00
Diamant

Belle- île-en-mer au large du Morbihan,lieu magique aujourd'hui mais bien différent puisque pendant près de 100 ans le lieu a accueilli une colonie pénitentiaire pour enfants mineurs délinquants,orphelins, pupilles de la nation,ce bagne pour enfants.ferme en 1977.

Journaliste à l'époque l'auteur qui a connu la violence d'un père n'écrit pas sur l'événement et bien des années après en retournant régulièrement sur l'île regrette.Bien décidé,il se plonge dans l'histoire du lieu et rend hommage à ces enfants.

56 au total feront le mur le 27 août 1934 mais n'iront pas loin puisque toute la population est appelée à ramener les enfants contre de l'argent.

"La chasse aux lapins commence".

Un seul ne sera jamais retrouvé et l'auteur en fait son personnage principal, Jules Bonneau âgé de treize ans,l'auteur s'empare de sa vie et de son destin.

Jules devient le protecteur de Camille 12 ans un enfant tout fragile qui ne fait pas de vagues tout l'opposé de Jules enfant dur qui ne fait pas la différence entre victime et bourreau.

🏝️ Dans ce roman l''auteur décrit sa colère à travers le petit Jules en lui donnant un rôle important.

Ancien reporteur de guerre l'auteur cicatrise ses propres blessures au travers de l'écriture de ce roman, son but dénoncer la violence faite aux enfants.

Lui-même ayant vécu auprès d'un père violent et mythomane,il cicatrise ses plaies en se créant des" pères"dans ce roman,des hommes taiseux qui s'expriment par les gestes.et non pas par les mots,des gens qui accompagnent jules qui le portent.

Le roman est d'autant plus vrai que ces hommes sont encore très marqués par la première guerre mondiale et s'apprêtent à entrer dans la deuxième.

La guerre a laissé des traces,les hommes sont bien décidés à mettre tout en œuvre pour lutter contre l'arrivée d'Hitler en France.

🏝️ L'auteur veut redonner au travers de ce roman et de ses personnages de l'humanité pour réapprendre la vraie vie.

En conclusion, c'est un véritable coup de cœur pour ce premier roman de l'auteur que je lis sa plume et tout le sens qu'il donne aux mots et maux sont percutants.

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Commentaire ajouté par Bruno-Menetrier 2024-07-13T09:43:21+02:00
Or

L'auteur, le livre (416 pages, 2023) :

Sorj Chalandon est écrivain et journaliste (Libé, Le Canard Enchaîné).

Avec l'enragé il s'empare d'une histoire vraie : la révolte de 1934 des enfants incarcérés dans une "maison de correction" (bel euphémisme) de Belle-Île-en-Mer (ah, le charme des îles ...), un ancien bagne de communards. Tout un programme.

Ces événements auront d'ailleurs inspiré à Jacques Prévert (qui résidait cet été sur l'île) son poème : Chasse à l'enfant, une poésie de Prévert qu'on n'apprend pas à l'école !

[...] Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant.

On aime très beaucoup :

❤️ On aime la rage qui anime le héros du livre et qui jaillit de la prose magistrale de l'auteur : on sent bien que tous deux partagent une enfance maltraitée, le mot est faible. de toute évidence, il fallait un Sorj Chalandon pour raconter l'histoire de l'enragé, [celle d'un enfant battu qui me ressemble] dira l'auteur, et rarement un livre aura aussi bien mérité son titre. Un livre dur et sans pathos.

L'exergue est une dédicace de Jules Vallès (pour son roman L'Enfant) :

[... ] À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents.

❤️ On aime ce formidable sujet historique que le journaliste réussit à rendre vivant et captivant dans cette France provinciale où s'affrontent communistes au grand coeur et petits fascistes qui déjà attisent la haine.

❤️ On aime les deux temps du roman : la peinture réaliste des conditions effrayantes de détention dans le bagne de Belle-Île, véritable usine à fabriquer des enragés, et celle de la vie des marins pêcheurs qui recueilleront l'évadé en quête d'une difficile rédemption, deux moments différents durant lesquels Sorj Chalandon trouve et garde le ton juste.

le contexte :

Le mieux est sans aucun doute de laisser la parole à l'auteur lui-même :

[...] En 1977, alors que je travaillais à Libération, j'ai lu que le Centre d'éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d'abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans. le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés. Tous ? Non : aux premières lueurs de l'aube, un évadé manquait à l'appel. Je me suis glissé dans sa peau et c'est son histoire que je raconte. Celle d'un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d'un fauve né sans amour, d'un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues.

L'intrigue :

Pour mettre en scène cette histoire et la mutinerie de 1934, Sorj Chalandon imagine le destin d'un jeune orphelin qui se serait évadé avec la cinquantaine de fuyards mais qui, lui, aurait pu échapper à la "chasse".

Le personnage s'appelle Jules Bonneau (comme le célèbre Bonnot de la même époque mais [ça ne s'écrit pas pareil]) également dit "La Teigne".

La première partie du bouquin nous fait partager les vies de ces gamins, le plus souvent orphelins ou rejetés par leurs familles, livrés à eux-mêmes et fatalement incarcérés un jour ou l'autre. On découvre également les conditions effrayantes de leur détention à Belle-Île.

Maltraitance, sévices, punitions, coups, faim et soif, c'est une véritable fabrique à créer et former des enragés.

Viendra alors le temps de la mutinerie lorsqu'éclatera cette rage longtemps entretenue, longtemps contenue.

Une poignée d'entre eux tentera l'évasion, sur cette île dont on ne s'échappe pas (ils seront tous rattrapés évidemment, sauf "La Teigne", le personnage du roman).

Après avoir été recueilli par des marins pêcheurs de l'île, Jules Bonneau cherche à "oublier" La Teigne, et Sorj Chalandon nous offre alors une seconde histoire dans une France provinciale qui va basculer bientôt dans l'horreur d'une nouvelle guerre, une France où s'affrontent déjà les petits fascistes qui attisent la haine et les communistes au grand coeur.

Pour celles et ceux qui aiment les indomptables.

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Commentaire ajouté par Benoit-47 2024-06-13T21:09:55+02:00
Diamant

Il s'agit d'un roman puissant et touchant. J'ignore si de telles façons de faire ont existé à l'époque, mais ça me semble tout à fait plausible. Même de nos jours, plein d'enfants sont bombardés, affamés et tués par un état terroriste qui prétend se défendre et des prisonniers ont été torturés dans des prisons d'un pays qui prétend défendre la démocratie.

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Commentaire ajouté par NicolaK 2024-05-15T12:13:42+02:00
Diamant

Comme promis, j'ai laissé passer la vague déferlante des critiques sur ce livre pour m'en emparer à mon tour.

Le 11 octobre 1932, nous faisons cnonaissance avec le narrateur, surnommé La Teigne.

C'est l'heure de la cantine dans la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Ïle-en-mer.

"Tous sont tête basse, le nez dans leur écuelle à chien. Ils bouffent, ils lapent, ils saucent leur pâtée sans un bruit. Interdit à table, le bruit. Le réfectoire doit être silencieux".

Ces enfants sont emprisonnés pour menus larcins, ou pour avoir commis le crime d'être orphelins.

La Teigne par exemple, mère partie voir si l'herbe était plus verte ailleurs, père démissionnaire, grands-parents qui s'en fichent.

Le jour où il a été traîné au tribunal pour une bêtise dont il a été reconnu innocent, la Justice l'a libéré.

Mais comme personne n'a voulu de lui, on l'a envoyé se refaire une santé entre ces quatre murs où le soleil ne pénètre jamais.

Les matons, enfin gardiens ou moniteurs, sont impitoyables.

Brimades, coups, isolement, privations, cachot, toutes formes de maltraitance sont au menu du jour, même hors cantine.

Les plus petits sont dominés par les plus grands qui les soumettent sexuellement sous le regard impassible des gardiens.

Quand ils ne sont pas à l'intérieur de la prison, on les envoie travailler. De lourdes tâches pour ces petits bouts de choux.

Jusqu'au jour où n'en pouvant plus de plier sous le joug, les enfants se révoltent.

Tout ça m'a rappelé beaucoup d'orphelinats, tel celui de Jersey, ainsi que d'autres, sur lesquels je me suis documentée.

Cependant, je suis mitigée sur cette lecture.

Bien sûr, les descriptions sont particulièrement horribles, mais elles ne m'ont pas émotionnellement touchée.

L'auteur n'engage pas son ressenti dans le récit. Le style est froid, désincarné.

Alors je n'ai rien ressenti non plus pendant la permière moitié du livre.

Ensuite, une touche d'émotion pendant une trentaine de pages. J'ai bien accroché, j'étais contente, et puis le soufflé est retombé.

C'est dommage, parce que tous les ingrédients étaient réunis, mais contrairement à la majorité de mes babelpotes, je n'ai pas embarqué comme je l'aurais voulu.

Je ne décnoseille cependant pas ce livre que j'ai apprécié quand même.

C'est juste qu'il m'a manqué ce petit quelque chose qui en aurait fait un coup de coeur.

.

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Commentaire ajouté par WENDYDYDY27 2024-04-14T19:41:28+02:00
Argent

Un livre très noir.

On rencontre Jules détenu à la Belle île en mer, en maison de redressement. il est révolté, enragé, il est seul, garçon ntelligent, sensible.

A 13 ans , il se retrouve prisonnier dans ce bagne pour jeunes enfants et adolescents. Tous ces enfants subissent des sévices extrêmes.

Ces 56 enfants s'évadent après une révolte dans le réfectoire.

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Commentaire ajouté par BooksFan-ny 2024-02-21T10:15:14+01:00
Diamant

« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements

Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

Il avait dit "J'en ai assez de la maison de redressement"

Et les gardiens, à coup de clefs, lui avaient brisé les dents

Et puis, ils l'avaient laissé étendu sur le ciment »

C'est la révolte des enfants de la maison d'éducation correctionnelle de Belle-Île, dans le Morbihan, ayant eu lieu le 27 août 1934, qui a inspiré à Jacques Prévert son poème "La chasse à l'enfant", alors en vacances sur l'île au moment des faits, et qui l'ont profondément marqué. Ce jour-là, une centaine d'enfants s'est révoltée pour protester contre les mauvais traitements qu'ils subissaient. 55 d'entre eux (ou 56 selon les sources) se sont évadés. L'administration de la colonie pénitentiaire a fait un appel à l'aide de la population pour récupérer les fuyards, coincés sur l'île. Certains s'en sont donnés à cœur joie, d'autant qu'une récompense de 20 francs était attribuée à qui livrerait l'un des "voyous".

C'est de cet événement que Sorj Chalandon nous parle dans son roman, à travers le personnage de Jules Bonneau, dit « La Teigne », l'un des détenus de ce bagne qui n'est pas censé en être un. Ce sont d'abord les conditions de vie dans la colonie qu'il nous conte, avant de revenir sur les raisons de sa détention, puis la mutinerie, l'évasion, la "chasse à l'enfant" et tout ce qui s'en suit après.

À savoir que la moitié des "colons" était des orphelins qui n'ont pas pu être placés ailleurs et que l'autre moitié n'avait commis que de petits larcins, tel que Jules par exemple, condamné à seulement deux ans mais qui y est resté après avoir purgé sa peine parce que sa famille ne voulait pas de lui. Aucun d'entre eux ne méritait de subir tous ces châtiments, toute cette violence à leur encontre de la part des employés de la colonie (si tant est que quiconque puisse mériter de tels traitements...).

Et toute cette injustice, toute cette maltraitance, toutes ces brimades et tous ces coups ont eu de quoi faire enrager les jeunes détenus. À être éduqués par la violence, on ne répond plus que par la violence. La tension monte, à petit feu, et ce qui doit se produire devient inévitable...

« La Teigne » a la rage, il a peur, il souffre, mais pour survivre, il se doit de garder tout ça pour lui, dans un petit coin au plus profond de lui-même, pourtant prêt à surgir aux moments opportuns, ou quand la coupe se fait pleine... Toutes ces scènes qu'il imaginait, rendant justice et vengeance, et qui l'aidaient à tenir bon, deviennent d'un coup réalité...

Je ne connaissais pas encore Sorj Chalandon et il est évident que je reviendrai vers d'autres de ses livres. Avec sa plume sèche et spontanée, aux phrases courtes, il m'a cisaillé les tripes, le cœur et l'âme. Je ressors de cette lecture avec toute la rage qu'il a su me transmettre à travers celle de Jules. Tout ce qu'on souhaite, c'est le prendre par la main et l'aider à se cacher. Mais loin de cette île-prison, on se sent impuissant en même temps que la peur pour lui se fait de plus en plus tenace. On souffle enfin un peu dans la deuxième moitié du livre, mais tout en sachant que la rage de Jules n'en a pas encore fini avec lui.

L'auteur a su tout bien dépeindre et rendre l'ensemble très réaliste. On ressent clairement que le sujet et les événements évoqués lui tiennent à cœur. Le personnage de Jules incarne tout ce que les enfants détenus ont pu vivre dans la réalité. C'est dur et poignant, oppressant et tendu, révoltant sans aucun doute. Mais Jules fait tout de même de jolies rencontres, et grâce à elles, il peut comprendre ce que signifient les mots bonté et bienveillance. C'est dans ces moments-là que l'auteur épargne enfin son lecteur, en lui permettant de se reposer un peu afin de mieux entrapercevoir les rayons de lumière qui arrivent à traverser ici et là toute cette sombritude. Après une première partie éprouvante, et malgré la rage qui persiste jusqu'au bout, on assiste à la renaissance d'un personnage pour qui l'on ressent toutes sortes d'émotions.

Ce roman est sans l'ombre d'un doute affreux, parce que révoltant et douloureux, quelque peu angoissant par moments, mais aussi poignant et de plus en plus chatoyant. On ne peut en ressortir indemne. La tension et la rage s'immiscent en vous, petit à petit. Ce n'est pas insoutenable parce qu'on ne s'en rend pas compte immédiatement, mais ça laisse des marques, telles de petites plaies dont la douleur ne se réveille qu'une fois qu'on les a remarquées.

J'ai beaucoup aimé et je ne suis pas près d'oublier un tel livre.

« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis

Tous les braves gens s'y sont mis

Qui est-ce qui nage dans la nuit ?

Quels sont ces éclairs, ces bruits ?

C'est un enfant qui s'enfuit

On tire sur lui à coups de fusil »

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Date de sortie

L'Enragé

  • France : 2023-08-16 (Français)

Activité récente

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2024-11-11T23:24:15+01:00
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