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L'Enragé



Description ajoutée par BooksFan-ny 2024-02-21T10:23:32+01:00

Résumé

« Je n'ai pas le droit aux sentiments. Les sentiments c'est un océan, tu t'y noies. Pour survivre ici, il faut être en granit. Pas une plainte, pas une larme, pas un cri et aucun regret. Même lorsque tu as peur, même lorsque tu as faim, même lorsque tu as froid, même au seuil de la nuit cellulaire, lorsque l'obscurité dessine le souvenir de ta mère dans un recoin. Rester droit, sec, nuque raide. N'avoir que des poings au bout de tes bras. Tant pis pour les coups, les punitions, les insultes. S'évader les yeux ouverts et marcher victorieux dans le sang des autres, mon tapis rouge. Toujours préférer le loup à l'agneau. »

Dans la nuit du 27 août 1934, cinquante-six gamins se révoltent et s'échappent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle- Île-en-Mer. La chasse aux enfants est ouverte. Tous sont capturés. Tous ? Non aux premières lueurs de l'aube, un évadé manque à l'appel. Voici son histoire...

[Source : Éditions Grasset, 2023]

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Classement en biblio - 96 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par BooksFan-ny 2024-02-20T22:17:42+01:00

L'océan, encore et toujours. Depuis le premier jour à la colonie, il ne m'avait jamais quitté. Même après avoir fait le mur. Lorsque je pêchais dans sa houle, la mer ne me portait pas, elle m'encerclait. Sa fureur hantait mes jours, mes rêves. Quand j'ouvrais les yeux, elle me barrait l'horizon. Lorsque je les fermais, elle me submergeait. J'étais devenu une île. Une prison ancrée au milieu de l'eau. Je n'avais pas réussi à m'évader. Je tournais en rond comme une mule sur le chemin côtier.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par WENDYDYDY27 2024-04-14T19:41:28+02:00
Argent

Un livre très noir.

On rencontre Jules détenu à la Belle île en mer, en maison de redressement. il est révolté, enragé, il est seul, garçon ntelligent, sensible.

A 13 ans , il se retrouve prisonnier dans ce bagne pour jeunes enfants et adolescents. Tous ces enfants subissent des sévices extrêmes.

Ces 56 enfants s'évadent après une révolte dans le réfectoire.

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Commentaire ajouté par BooksFan-ny 2024-02-21T10:15:14+01:00
Diamant

« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements

Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

Il avait dit "J'en ai assez de la maison de redressement"

Et les gardiens, à coup de clefs, lui avaient brisé les dents

Et puis, ils l'avaient laissé étendu sur le ciment »

C'est la révolte des enfants de la maison d'éducation correctionnelle de Belle-Île, dans le Morbihan, ayant eu lieu le 27 août 1934, qui a inspiré à Jacques Prévert son poème "La chasse à l'enfant", alors en vacances sur l'île au moment des faits, et qui l'ont profondément marqué. Ce jour-là, une centaine d'enfants s'est révoltée pour protester contre les mauvais traitements qu'ils subissaient. 55 d'entre eux (ou 56 selon les sources) se sont évadés. L'administration de la colonie pénitentiaire a fait un appel à l'aide de la population pour récupérer les fuyards, coincés sur l'île. Certains s'en sont donnés à cœur joie, d'autant qu'une récompense de 20 francs était attribuée à qui livrerait l'un des "voyous".

C'est de cet événement que Sorj Chalandon nous parle dans son roman, à travers le personnage de Jules Bonneau, dit « La Teigne », l'un des détenus de ce bagne qui n'est pas censé en être un. Ce sont d'abord les conditions de vie dans la colonie qu'il nous conte, avant de revenir sur les raisons de sa détention, puis la mutinerie, l'évasion, la "chasse à l'enfant" et tout ce qui s'en suit après.

À savoir que la moitié des "colons" était des orphelins qui n'ont pas pu être placés ailleurs et que l'autre moitié n'avait commis que de petits larcins, tel que Jules par exemple, condamné à seulement deux ans mais qui y est resté après avoir purgé sa peine parce que sa famille ne voulait pas de lui. Aucun d'entre eux ne méritait de subir tous ces châtiments, toute cette violence à leur encontre de la part des employés de la colonie (si tant est que quiconque puisse mériter de tels traitements...).

Et toute cette injustice, toute cette maltraitance, toutes ces brimades et tous ces coups ont eu de quoi faire enrager les jeunes détenus. À être éduqués par la violence, on ne répond plus que par la violence. La tension monte, à petit feu, et ce qui doit se produire devient inévitable...

« La Teigne » a la rage, il a peur, il souffre, mais pour survivre, il se doit de garder tout ça pour lui, dans un petit coin au plus profond de lui-même, pourtant prêt à surgir aux moments opportuns, ou quand la coupe se fait pleine... Toutes ces scènes qu'il imaginait, rendant justice et vengeance, et qui l'aidaient à tenir bon, deviennent d'un coup réalité...

Je ne connaissais pas encore Sorj Chalandon et il est évident que je reviendrai vers d'autres de ses livres. Avec sa plume sèche et spontanée, aux phrases courtes, il m'a cisaillé les tripes, le cœur et l'âme. Je ressors de cette lecture avec toute la rage qu'il a su me transmettre à travers celle de Jules. Tout ce qu'on souhaite, c'est le prendre par la main et l'aider à se cacher. Mais loin de cette île-prison, on se sent impuissant en même temps que la peur pour lui se fait de plus en plus tenace. On souffle enfin un peu dans la deuxième moitié du livre, mais tout en sachant que la rage de Jules n'en a pas encore fini avec lui.

L'auteur a su tout bien dépeindre et rendre l'ensemble très réaliste. On ressent clairement que le sujet et les événements évoqués lui tiennent à cœur. Le personnage de Jules incarne tout ce que les enfants détenus ont pu vivre dans la réalité. C'est dur et poignant, oppressant et tendu, révoltant sans aucun doute. Mais Jules fait tout de même de jolies rencontres, et grâce à elles, il peut comprendre ce que signifient les mots bonté et bienveillance. C'est dans ces moments-là que l'auteur épargne enfin son lecteur, en lui permettant de se reposer un peu afin de mieux entrapercevoir les rayons de lumière qui arrivent à traverser ici et là toute cette sombritude. Après une première partie éprouvante, et malgré la rage qui persiste jusqu'au bout, on assiste à la renaissance d'un personnage pour qui l'on ressent toutes sortes d'émotions.

Ce roman est sans l'ombre d'un doute affreux, parce que révoltant et douloureux, quelque peu angoissant par moments, mais aussi poignant et de plus en plus chatoyant. On ne peut en ressortir indemne. La tension et la rage s'immiscent en vous, petit à petit. Ce n'est pas insoutenable parce qu'on ne s'en rend pas compte immédiatement, mais ça laisse des marques, telles de petites plaies dont la douleur ne se réveille qu'une fois qu'on les a remarquées.

J'ai beaucoup aimé et je ne suis pas près d'oublier un tel livre.

« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l'enfant

Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis

Tous les braves gens s'y sont mis

Qui est-ce qui nage dans la nuit ?

Quels sont ces éclairs, ces bruits ?

C'est un enfant qui s'enfuit

On tire sur lui à coups de fusil »

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Commentaire ajouté par monikaR 2024-01-31T17:19:53+01:00
Or

Sorj Chalandon nous fait rencontrer Jules, un garçon détenu à la Belle île en mer. Révolté, enragé, Jules est aussi intelligent, sensible et ...seul. Une magnifique histoire où les tempêtes intérieures sont encore plus fortes que celles de l'océan. L'écriture rythmée m'a entraînée tout autant que l'intrigue.

A lire absolument

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Commentaire ajouté par Loloduf 2024-01-09T13:32:16+01:00
Or

: J’aime les romans de Sorj Chalandon qui associent style précis et texte bien documenté à une fine analyse de la psychologie des personnages. De plus, il restitue à chaque fois une réalité historique, politique et sociale. J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur en septembre dernier et de discuter avec lui des colonies pénitentiaires. J’ai pu apprécier sa finesse d’esprit, son humanisme et aussi son humour (qui n’est pas souvent mis en avant dans ses textes) renforçant mon envie de continuer à découvrir son œuvre. Il créé ici un personnage fort en la personne de Jules Bonneau, pauvre gamin issu de la paysannerie mayennaise pour lequel on développe une certaine empathie. Les personnages secondaires sont attachants grâce à leur épaisseur psychologique. Une réussite.

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Commentaire ajouté par bloodymarie 2023-11-28T22:36:23+01:00
Or

Je suis admirative de la façon dont Sorj Chalandon sait se faire côtoyer ce qu'il y a de pire et de meilleur en l'homme , sans jamais tomber dans la complaisance ni le pathos. Le récit est poignant , le contexte historique bien campé et le personnage principal de Jules complexe et attachant . "L'enragé" lutte à la fois pour survivre, mais aussi et surtout contre le destin qu'on lui a assigné .

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Commentaire ajouté par catf 2023-11-11T09:44:55+01:00
Diamant

Depuis quelque temps je vois sans arrêt ce livre passé devant mes yeux.

Comme j’adore les écrits de Sorj Chalandon, je me devais de le lire.

Ce n’est pas un enragé, c’est un cri, une fureur, une rage et un combat.

Pendant la lecture de l’ouvrage, Jules Bonneau (le personnage principal du livre) rencontre Jacques Prévert, il fait un poème de son histoire. Tout y est dit (ou presque).

Je vous laisse déguster chaque mot et…

Bonne lecture !

La Chasse à l’enfant

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Au-dessus de l’île

On voit des oiseaux

Tout autour de l’île

Il y a de l’eau

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu’est-ce que c’est que ces hurlements

Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !

C’est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l’enfant

Il avait dit « J’en ai assez de la maison de redressement »

Et les gardiens, à coup de clefs, lui avaient brisé les dents

Et puis, ils l’avaient laissé étendu sur le ciment

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Maintenant, il s’est sauvé

Et comme une bête traquée

Il galope dans la nuit

Et tous galopent après lui

Les gendarmes, les touristes, les rentiers, les artistes

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C’est la meute des honnêtes gens

Qui fait la chasse à l’enfant

Pour chasser l’enfant, pas besoin de permis

Tous les braves gens s’y sont mis

Qui est-ce qui nage dans la nuit ?

Quels sont ces éclairs, ces bruits ?

C’est un enfant qui s’enfuit

On tire sur lui à coups de fusil Bandit !

Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Tous ces messieurs sur le rivage

Sont bredouilles et verts de rage

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Rejoindras-tu le continent ? Rejoindras-tu le continent ?

Au-dessus de l’île

On voit des oiseaux

Tout autour de l’île

Il y a de l’eau

Jacques Prévert

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Commentaire ajouté par Jackylebook 2023-11-04T11:25:40+01:00
Or

Sorj Chalandon nous soumet un roman âpre, violent, sombre tel un ciel bellilois d'avant l'orage.

Jules Bonneau, personnage fictif, enfant délaissé par sa famille se retrouve à 13 ans, après divers délits, jugé et transféré à la "colonie pénitentiaire pour enfants de Belle-ile".

Il se heurte à un quotidien de brimades et de sévices et se voit affublé d'un surnom "la Teigne".

En août 1934, les "colons" (nom donné aux détenus) se soulèvent, suite à une très sévère correction donné à Camille, protégé de Jules, coupable d'avoir mangé un morceau de fromage avant la soupe.

Cette insurrection débouche sur l'évasion d'une cinquantaine de prisonniers. Les compagnons de fuite sont tous repris. Jules trouve refuge sur un bateau de pêche. Découvert par le patron, mari de l'infirmière du pénitencier, il est recueilli par le couple. Jules, enfin !, entrevoit un peu d'humanité.....

Sorj Chalandon dresse un portrait sans complaisance de la société "bien-pensante" de l'époque, stricte, froide, réactionnaire qui clive avec le milieu plus chaleureux des mariniers où la conscience sociale et l'entraide sont beaucoup plus développées.

Dur mais beau livre.

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Commentaire ajouté par Harperaluchat 2023-10-28T15:43:05+02:00
Or

Lisez L’Enragé ! Jules Bonneau est envoyé au bagne de Belle-Île et le lecteur va y suivre son quotidien et sa métamorphose en caïd. Ce môme malingre, bizuté à son arrivée, n’a pas le choix, il va devoir devenir un caïd pour survivre. Son nom de guerre : la Teigne ! Lui à qui on promet un avenir à la hauteur de son homonyme, chef de la tristement célèbre bande à Bonot, n’est pas né sous les bons auspices, maltraité, rejeté, personne ne l’a jamais aimé. Par amour pour la sœur Rolin, il suit une petite bande qui cherche vengeance, ce n’est pas sa vengeance mais il se rend avec eux et se retrouve à Belle-Île. Là les coups pleuvent, le corps mal nourri, couvert de bleus, la tête tondue, il ressemble comme tous les autres à un petit forçat et subit les humiliations, les coups, les brimades des surveillants dans l’indifférence. Et puis il y a celui qu’on surnomme mademoiselle, Loiseau, un gosse de 13 ans, malmené, qu’il prend sous sa protection. Au bagne, il y a cette infirmière qu’il surnomme la rousse, plus humaine… non, juste humaine. Jules est un révolté, il lit la presse que Loiseau lui récupère en contribution de sa protection. Et puis arrive ce jour, ce fameux jour… Complot ourdi ? Geste de colère, d’inattention ? Ce jour-là le pauvre Loiseau mange son fromage avant sa soupe et un surveillant zélé lui fracasse la mâchoire à coup de clés, l’envoyant voler sur le carrelage. Et ce jour-là Jules se lève, et les 54 autres enfants vont le suivre ! C’est la récolte des enfants ! Et c’est leur fuite éperdue dans la gadoue, sous la pluie, aspirant à grandes goulées la liberté… Mais où fuir sur cette petite île ? La chasse est déclarée, oui, je pèse mes mots, la chasse à l’enfant est déclarée, habitants, touristes, chasseurs, tous partent à la chasse, à chaque enfant récupéré, 20 francs soit, à l’époque, 4 pains de 3kg ! Un à un ils sont ramenés… sauf le 56e, introuvable… Ce serait-il noyé ? Le 56e c’est Jules Bonneau et la seconde partie du roman vous tisse son histoire et celle de Ronan le pêcheur, de sa femme, faiseuse d’anges et de ces justes qui sauront l’aider…

Le roman à peine terminé, je me suis lancée en quête d’une interview de Sorj Chalandon, et j’ai écouté cet homme parler pendant 50 minutes, de manière ininterrompue, de ce Jules qui est en fait son double, celui qu’il aurait pu être, lui que son père voulait envoyer au bagne, ce Jules qui lui aussi sera secouru, aidé, ce Jules qui n’aura jamais connu la tendresse et les bras maternels… Et le roman prend une puissance plus grande encore avec cet aspect autobiographique quand l’interview se clôt par un cri à l’égard du père disparu, un cri qui dit : « T’as raté ! Je ne serai pas comme toi, je ne serai pas un petit salopard !»

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Commentaire ajouté par lilysue14 2023-10-05T19:02:50+02:00
Argent

Jules Bonneau à 13 ans lorsqu'il se fait arrêter pour complicité d'incendie. Abandonné par sa mère à 5ans, son père étant introuvable et ses grands-parents refusant de l'accueillir, il se retrouve dans une Colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-île-en-Mer. Il y entre le 16 mai 1927 et en sortira dans la nuit du 27 août 1934 avec 55 autres gamins qui se sont révoltés et se sont échappés. Alors que dans ce bagne déguisé il est devenu "La Teigne", un jeune homme enragé, il va devoir se battre pour rester libre. Il est le seul évadé à ne pas avoir été repris.

Impossible de rester indifférente face à la brutalité subie et l'ignominie des adultes qui ont profité de ce système pour maltraiter, exploiter et abuser de ces enfants.

L'auteur par son écriture immersive nous permet de ressentir toute la rage et la violence qui découlent de ces années de mauvais traitements et du sentiment d'abandon vécu par Jules. Il veut en découdre avec le monde entier, mais sa soif pour la liberté et sa combativité le tiennent vivant. L'enragé c'est l'histoire d'une colère intense contre le monde entier.

Le roman commence par la mise en place du contexte. Qui est Jules Bonneau, comment et pourquoi est-il arrivé là ? Par la voix de ce jeune, nous pénétrons dans la noirceur d'un établissement de redressement mais aussi d'une île entière qui sauf à quelques exceptions n'a aucune compassion pour ces jeunes.

Arrive ensuite l'épisode de la révolte et de l'évasion. Le point de départ a été un coup inacceptable donné par un gardien à Camille Loiseau, jeune garçon fragile et orphelin. Alors que Jules s'était juré de ne compter que sur lui-même, détestant aussi bien les caïds et les faibles, il se prend d'affection pour ce frère de colonie. J'ai été très touchée par les passages qui décrivent les sévices subis par ce petit innocent brisé.

Il y a de la lumière dans l'ombre. La lumière de Jules Bonneau c'est son amitié improbable avec Camille Loiseau.

Puis le roman se poursuit sur l'après. Jules n'a pas été repris mais comment va-t-il survivre et rester libre alors que l'océan est son pire ennemi et qu'il encercle ce bout de terre où presque tout le monde se connaît ? On suit Jules dans sa transformation d'évadé à jeune homme apprenant la confiance et l'humanité.

J'ai aimé dans son ensemble cette lecture d'une grande force et d'un réalisme cru et sans concession. C'est le premier écrit de Sorj Chalandon que je découvre. Son écriture est puissante et magnifique. Le vocabulaire est au service des émotions et des thématiques abordées. J'ai ainsi beaucoup aimé toute la description sur les marins. Cependant mon emballement s'est un peu terni avec l'introduction de quelques éléments politiques dans la dernière moitié du livre et une fin que j'ai trouvé trop rapide et abrupte. Je suis restée sur un petit goût d'inachevé. Peut-être est-ce parce que je me suis pris d'affection pour Jules et que je voulais absolument le garder près de moi et ne pas le laisser partir.

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Commentaire ajouté par vlaisoup 2023-10-05T18:54:50+02:00
Argent

Quelle histoire! Comment la France a-t-elle laissé se dérouler pareille histoire?

On ne peut rester insensible en sachant que bien que romancé cet histoire a réellement existé.

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Date de sortie

L'Enragé

  • France : 2023-08-16 (Français)

Activité récente

monikaR l'ajoute dans sa biblio or
2024-01-31T17:14:36+01:00

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