Irrésistibles séducteurs, Tome 1 : La Captive des sables

La superbe suite conjugale, dont le sol était jonché de pétales de roses, arracha un cri d'admiration à Tilda. Le lit surmonté

d'un dais incrusté de pierreries avait l'air tout droit sorti des contes des Mille et une nuits...

Rashad se tourna vers elle et glissa à son doigt une bague ornée d'un diamant en forme de poire.

— C'est mon cadeau de mariage. Une bague de fiançailles.

Nous n'avons pas eu de fiançailles, mais j'aimerais que ce bijou symbolise un nouveau départ.

Les yeux de la jeune femme scintillaient aussi fort que le bijou.

Tilda était très touchée par cette proposition de trêve. Elle n'avait pas perdu l'espoir d'un avenir pour leur couple. Par ce geste, Rashad, toujours aussi pudique, lui disait mieux qu'avec des mots que lui aussi fondait ses espoirs sur le futur.

— Rashad, elle est vraiment... splendide !

Avec un soin infini, il souleva la tiare qui ornait la coiffure de la jeune femme.

— C'est si important pour moi de te voir porter ces joyaux familiaux, confessa-t-il.

— Et moi, je dois dire que l'uniforme te donne une prestance folle, répondit-elle en souriant.

— J'ai tellement envie de toi que je vais devenir fou...

Il l'attira dans ses bras, de façon qu'elle ne puisse ignorer l'évidence physique de son désir. Une vague de sensualité emporta

Tilda. Rashad défit le ceinturon qui supportait le cimeterre et entreprit de déboutonner sa veste. Avec impatience, elle l'aida

à se débarrasser également de sa chemise. Elle aussi attendait depuis trop longtemps ce moment.

Rashad se rendrait-il compte qu'il était son premier amant ?

Elle l'espérait. Il aurait alors la preuve irréfutable qu'elle était innocente des turpitudes dont il l'avait accusée.

Comme on dépouille un fruit précieux de sa coque, il fit glisser sur ses épaules l'étole en lamé argent, puis ouvrit le précieux kaftan et l'en dépouilla lentement. Ses yeux couleur d'ambre brûlaient de passion contenue. Le corps mince de

Tilda émergea des vêtements et, avec une audace toute neuve, elle se hissa sur la pointe des pieds pour poser sa bouche sur celle de son mari.

Elle sentit sa main tiède descendre le long de sa colonne vertébrale et se poser sur la rondeur de sa hanche, tandis que leurs langues entamaient une danse érotique qui fit grimper à

l'unisson la fièvre en eux.

Plaquée contre le large torse de Rashad, Tilda émit un gémissement tremblé quand sa main aux longs doigts nerveux se referma sur la rondeur de son sein. Renversée en arrière, elle savoura la caresse qu'il prolongeait, taquinant avec habileté son téton pour le faire se dresser et durcir.

Il enfouit alors son visage entre les deux globes de chair crémeuse et gronda :

— Je n'en peux plus. Viens !

Il allait l'entraîner vers le lit lorsqu'elle posa ses mains sur ses épaules et lui demanda avec une certaine timidité :

— Rashad... pourrais-tu ne pas brusquer les choses, s'il te plaît ?

Il prit sa tête entre ses mains pour lisser ses boucles rebelles qui commençaient à reprendre leur liberté.

— Tu n'as tout de même pas peur de moi ? chuchota-t-il.

— Non, bien sûr que non.

— Je te promets que cette nuit, il n'y aura que du plaisir...

— C'est juste que... je ne suis pas aussi expérimentée que tu le penses.

Il bloqua aussitôt les images honnies que ces paroles faisaient apparaître dans son cerveau. Non, ce soir il ne penserait pas aux autres hommes qu'elle avait connus. Il lui avait promis un nouveau départ, il devait tenir parole. Refusant de répondre, il inclina la tête et aspira la pointe de son sein entre ses lèvres.

Tilda crut s'évanouir sous les sensations qu'il faisait naître en la titillant de la langue et en la mordillant tour à tour. C'était si bon ! Elle se sentait grisée et faible, au point de croire que ses jambes ne l'auraient pas soutenue si elle n'avait été cramponnée aux épaules de Rashad.

— Tu aimes ? demanda-t-il entre deux douces morsures, avant de faire entendre un rire de gorge sensuel : Oui, je crois que ce soir, tu aimeras tout ce que je ferai.

Il la souleva et l'emporta vers le lit. Puis il la quitta le temps d'ôter son pantalon et son boxer. Lorsqu'il la rejoignit enfin,

Tilda l'encercla de ses bras.

— Je veux te donner du plaisir, tout comme tu vas m'en donner, dit-il à mi-voix en faisant glisser ses mains sur ses épaules.

— J'espère de tout coeur... que je vais t'en donner, répondit- elle dans un murmure incertain.

Il lui prit la main et la posa sur son membre palpitant dont la taille et la rigidité la surprirent. Elle se rendit compte que cette intimité nouvelle pour elle ne l'effrayait pas et, fascinée, commença à le caresser, doucement, amoureusement.

Yeux clos, il laissa échapper une sorte de feulement doulou- reux.

— Est-ce que ça va ? voulut-elle savoir, soucieuse de bien faire.

— Bien... trop bien même ! A ce rythme, je ne vais pas tenir très longtemps.

Il avait saisi sa main pour l'immobiliser et, dans le même mouvement, la renversa contre les oreillers pour reprendre sa bouche et la dévorer de baisers. Quand sa main courut entre ses seins, puis le long de son ventre frémissant, Tilda ne put s'empêcher de tressaillir, très consciente de la chaleur moite qui irradiait au creux de ses cuisses. Elle frémit encore lorsque ses doigts atteignirent l'endroit le plus sensible de son être.

Une décharge de plaisir la transperça. Elle gémit et, presque honteuse de ses réactions, elle enfouit son visage contre l'épaule de Rashad.

Même dans ses rêves les plus fous, elle n'aurait jamais cru qu'elle le désirerait avec une telle intensité.

Dans un mouvement ancestral, elle se mit à rouler des hanches en l'attirant vers elle.

— Rashad... je t'en prie !

Il attendit que son tourment devienne supplice avant de se positionner entre ses cuisses ouvertes. Sans aucune appréhen- sion, elle s'ouvrit et le saisit aux hanches pour mieux le guider, tant elle avait besoin de le sentir combler ce vide insoutenable en elle. Fébrile, elle l'implora mais il prenait son temps, ravi, dominateur. Enfin, incapable de se retenir davantage, il se fraya un chemin dans l'étroit passage de sa féminité.

— Comme tu es chaude et douce ! murmura-t-il, yeux fermés pour mieux savourer les sensations exquises qui déferlaient en lui.

Tilda était bien incapable de parler. Tout son corps appelait la possession. C'est seulement lorsqu'il la pénétra plus profon- dément qu'elle commença à éprouver un certain inconfort,

Elle n'eut pas le temps de le retenir. Emporté par un instinct primaire, il s'enfonça en elle d'un long coup de reins qui lui arracha un cri.

Rashad se figea, l'air stupéfait, et chercha son regard.

— Tilda... je t'ai fait mal ?

— Non... non, je t'en prie, continue !

La douleur, bien que toujours présente, s'estompait peu à

peu, remplacée par une sensation vertigineuse qui lui donnait l'impression de vaciller au bord d'un gouffre. D'instinct, elle s'arqua pour mieux le sentir et, cette fois, n'éprouva plus aucune souffrance.

Vaincu, Rashad plongea dans son corps offert, encore et encore, dans un lent rituel voluptueux qui les entraîna dans un univers de pur plaisir. Eblouie par ce qu'elle découvrait, Tilda suivait sa cadence. Bientôt, son rythme s'accéléra, tandis qu'une délicieuse tension s'accumulait en elle, grandissait, s'intensi- fiait, jusqu'au moment où l'orgasme la submergea de ses ondes

étourdissantes qui déferlaient à l'infini...

Peu de temps après, c'est Rashad qui atteignit le paroxysme de son plaisir avant de retomber sur son corps moite.

Encore toute alanguie, Tilda le sentit s'amollir et peser de plus en plus sur elle, mais cette sensation ne lui procurait aucune gêne, au contraire. Elle avait l'impression que du miel coulait dans ses veines. Jamais elle n'avait éprouvé un bonheur aussi grand et jamais elle ne s'était sentie aussi proche de Rashad.

Au bout d'un long moment, il roula sur le côté et l'attira dans son mouvement. Son regard chercha le sien.

— Je t'ai fait mal ? s'inquiéta-t-il.

— Ah, tu as remarqué ? fit-elle avec un sourire un peu confus.

Il faut dire que tu es si buté parfois que tu refuses de voir ce qui te crève les yeux. Alors s'il faut te mettre les points sur les i, oui, c'était ma première fois.

— Mais... ce n'est pas possible !

Tilda se redressa pour s'adosser aux oreillers. Il l'imita pour garder son bras autour de ses épaules et, comme les draps glis- saient, il aperçut, sur leur blancheur immaculée, une petite tache de sang, preuve de son innocence perdue. Ses yeux écarquillés se posèrent de nouveau sur le visage souriant de Tilda qui, avec tendresse, écarta une mèche brune sur son front.