Les Promises de l'alliance, Tome 2 : Mariée au prince Sogol

La Sogol secoue la tête avant de sourire avec gentillesse.

— Bien sûr que non, affirme-t-elle, Aelus est l’incarnation même de la douceur et de la tendresse. Il ne cherchera jamais à vous faire aucun mal. Allez-y, présentez-lui votre main.

La bestiole renifle le bas de ma robe et le bout de mes pieds, mais j’hésite à me baisser pour lui offrir mes phalanges. À cette distance, il pourra sans mal se jeter à mon cou et m’ouvrir la gorge avec ses dents pointues qui semblent toutes être des canines.

J’hésite pendant un long moment, mais je finis par soupirer et me faire une raison. Si cette bête extraterrestre m’assassine, au moins je n’aurais plus à déplorer l’état de ma vie, c’est déjà ça.

Je m’agenouille et présente ma main à la petite boule de poil et il la renifle pendant une longue minute. Quand il se recule et m’étudie de ses grands yeux, je me fige. Ses yeux ressemblent étrangement à ceux des humains. Contrairement aux Sogols qui n’ont ni pupilles ni iris et dont les globes oculaires ne sont emplis que de noir, le petit animal, lui, a des yeux qui me rappellent les miens et ceux de mes semblables Terriens. La belle couleur marron or de son regard est surprenante toutefois, je ne crois pas avoir déjà vu une telle nuance sur Terre-Nord.

Nous nous observons pendant quelques secondes, et alors que je m’attends à ce qu’il me saute à la gorge, l’animal se rapproche de ma main pour s’y frotter et chercher des caresses. Je le tapote sur la tête, mais il ne compte pas se satisfaire de si peu, car il s’empresse de poursuivre mes doigts jusqu’à ce que j’accepte de le cajoler. Quand je me redresse pour continuer la visite du palais en compagnie de Mzofâs, il se met à geindre en émettant un bruit entre le miaulement du chat et le gémissement du chien. D’un coup d’œil, j’interroge Mzofâs.

— Il veut que vous le preniez dans vos bras, m’indique-t-elle avec un sourire. Aelus est très câlin, il adore être porté et je crois qu’il s’est pris d’affection pour vous. Regardez, on dirait qu’il vous aime déjà beaucoup.

J’ai envie de lui dire qu’elle se trompe mais la petite bestiole me contemple avec des yeux de merlan frit qui, bien malgré moi, parviennent à m’attendrir. C’est sans doute une tactique pour que je me rapproche et que je lui offre un accès à ma gorge pour me tuer, mais quoi qu’il en soit, je ne tarde pas à récupérer le Kross dans mes bras. Je le presse contre moi avec prudence, et il se frotte contre le tissu de ma robe.

Je ne l’avouerai jamais, mais sa chaleur est telle que je me sens tout de suite apaisée. D’une main prudente, je caresse sa petite tête, et l’animal ferme les yeux pour en profiter. Quand Mzofâs m’invite à aller visiter les jardins du palais, je suis sûre d’entendre la petite bête ronfler entre mes bras. Il y en a au moins un de nous qui passe un bon moment…