La Maison de Kaimar, Tome 2 : La Compagne du monarque

— Que fais-tu dehors ?

La profonde voix masculine gronde à travers moi, arrêtant mes pas. Je fais volte-face, à la recherche de la personne, mes yeux écarquillés devant l’alien à moins d’un mètre de moi. Comment a-t-il fait pour s’approcher si près sans que je le remarque ? Il est sournois, le con. Ses cheveux argentés cascadent jusqu’à ses reins en une seule tresse, plus longs que je n’en avais vu jusqu’à présent. Il porte une tunique noire à manches longues, avec des broderies argentées aux poignets et à l’ourlet. Son pantalon noir est simple et ennuyeux, mais il épouse ses jambes comme une seconde peau. Le tissu suit chaque courbe de ses muscles, laissant imaginer le corps puissant qui se trouve en dessous. Je lève le menton, refusant d’être intimidée. Si je peux supporter des bonnes femmes qui racontent de la merde sur moi pendant une heure, alors je peux gérer un mâle arrogant. Plus je le regarde, plus je devine qu’il est du genre prétentieux. Ça se voit à la légère inclinaison de sa tête suggérant que je devrais reconnaitre son importance. Ça se voit aussi à son langage corporel, la manière dont il jette les épaules en arrière et garde le dos droit. Et enfin, ça se voit à sa bouche, au léger sourire narquois qui danse sur ses lèvres. Je retire ce que j’ai dit tout à l’heure : c’est un con sournois, sublime et prétentieux.

— Je ne vois pas en quoi ça vous regarde, dis-je en haussant un sourcil.

Il cligne des yeux deux fois, avec stupéfaction et incrédulité, avant que ce sourire ne s’étale plus largement. Mes parties intimes fraichement lavées le remarquent, et je serre les cuisses pour essayer de les étouffer.

— Ah, ça ne me regarde pas ? demande-t-il. On dirait un défi mêlé à de l’amusement. Mon cœur accélère l’allure à la minuscule menace qu’il ne peut complètement dissimuler. Celui-là est puissant et habitué à exercer son pouvoir avec efficacité.

— Non, dis-je en faisant éclater ce mot comme une bulle sur mes lèvres.