Théo ou les chemins du désir

La plupart des étudiants ont des fins de mois très difficiles. Ils sont ainsi à l’affût du moindre travail alimentaire. Et c’est le cas de Théo, un jeune étudiant en lettres. Ces petits jobs lui permettent de payer son loyer. Aussi, quand une amie lui propose un job sur un site de rencontre, il accepte. Il sera animateur. Se créer plusieurs profils est très amusant pour lui. Qui n’a pas rêvé de se faire passer pour quelqu’un d’autre? Pour quelqu’un qui n’existe pas? De plus, avec l’anonymat garanti derrière l’écran, il peut dire et inventer sa vie. Alors, Théo s’amuse et se lâche Chris, son amie américaine, le Conseille et le guide. Parfois. C’est si fun. Théo, sous ces différentes identités, échange avec toutes sortes de profils. Certains plus marquants que d’autres. Comment tout cela finira t-il?

L’anonymat permet de se désinhiber. C’est ce que découvre Théo/Thea. Il ne s’en prive pas. Cela risque de se révéler plus difficile que prévu. Théo a ses habitués. Peu à peu, les discussions prennent un tour que qu’il n’imaginait pas. A-t-il le droit de mentir à ces personnes? Peut-être que ces derniers ne sont pas, eux aussi, ce qu’ils prétendent? Peut-on faire ce job sans y laisser une part de soi? Une part que l’on est loin de s’imaginer. N’est-il pas en train de jouer avec le feu? Est-ce dangereux? Peut-on rester indifférent aux situations rencontrées? Jusqu’où est prêt à aller Théo? Sa remise en question quant à ce job aboutira t-elle à quelque chose? Théo va-t-il continuer à faire ce job?

C’est l’histoire d’anonymes qui vont jusqu’au bout de leurs fantasmes. Des fantasmes parfois dérangeants, mais si faciles à partager derrière un écran. L’auteure nous raconte ces personnes avec des mots simples. Puissants. Le monde de la misère sentimentale. Théo se brûlera t-il les ailes? Va-t-il arriver à s’arrêter à temps? En a t-il vraiment envie? Le lecteur assiste aux échanges de Théo. A ses questionnements concernant sa propre sexualité et ses fantasmes. J’avoue avoir ressenti beaucoup de tendresse, d’empathie pour ces personnages dont l’auteure parle avec une grande justesse. Sans a priori. Théo devrait peut-être veiller à ne pas se perdre. A ne pas perdre son âme. Est-ce possible? Que lui réserve l’avenir? Quelle sera l’incidence sur sa vie? C’est un simple job alimentaire …

Le récit est fluide avec des chapitres courts, un roman pas très long, mais captivant et qui va à l'essentiel. Des écrits qui touchent nos émotions et suscitent de s'ouvrir encore plus à la compréhension des autres, mais encore plus de soi.

J'ai sincèrement eu plaisir à rencontrer et connaitre Théo, le narrateur. C'est un jeune homme génial, qui grandit au fil du récit. De la même manière, que le lecteur peut grandir avec lui.

Sans le savoir ou sans y prêter attention, la différence fait partie de notre quotidien. Il suffirait d'ouvrir un petit peu plus les yeux 👁, d'écouter un petit peu mieux 👂🏼... Et peut être que la perception et les ressentis seraient différents et nous feraient tous grandir. On doit se servir de nos differences pour s'entraider et avancer !

C'est une magnifique leçon que donne ce roman 🙏🏻.

Un roman sociologique à lire sur la différence

C'est un roman très original, avec lequel je découvre la plume très agréable de l'auteur-e. Tous les personnages secondaires sont bien campés, notamment Chris, qui est irrésistible avec son parler fautif et son absence de tabous ; et la mamie de Théo, absolument adorable, tellement ouverte !

J'ai beaucoup aimé suivre les réflexions de Théo sur ses "impostures", mais aussi ses dialogues avec ses différents interlocuteurs, les principaux ayant tous un côté touchant : le vieux René, si seul ; Julien, et son désir, inavoué jusque-là, de se déguiser en femme ; Roddy, plus âgé, qui le 'voit' comme Théa, et auquel il s'adresse au début du roman, pour tout lui avouer.

Un roman vrai sur les relations humaines et sur le droit à la différence.

Je vous le conseille fortement !😍

Un roman tout en délicatesse, finesse, sensibilité et humanité.

La plume est douce, poétique.

L'auteure nous livre l'histoire d'un jeune homme, Théo, le personnage principal. De ses échanges avec de multiples personnages secondaires qui ont chacun leurs particularités, l'empathie qu'il éprouve à leur égard. Le tout le menant à des introspections, le faisant réfléchir sur qui il est vraiment ou pense être, lui, les autres... Existe-t-il une vérité ? Est-elle possiblement multiple ?

Théo m'a beaucoup touchée, il est de ces personnages qu'on a envie de blottir dans nos bras pour lui faire un gros câlin.

Merci, chère Dominique, pour ce très beau roman.

Lire Dominique Faure est une telle joie! L’amour des mots, la précision, la justesse, un certain lyrisme, une habileté intelligente, un maniement parfait de notre langue française. J’aime sa poésie! Un roman qui nous emmène vers cette définition de soi, cette envie et surtout ce besoin d’exister en étant fidèle à notre identité, même la plus enfouie. Se réaliser, malgré. Malgré l’Autre, malgré ce qu’une réflexion manipulée pourrait nous faire choisir. Il est question d’identité, mais avant tout d’humanité, d’espoir et de bonheur dans cette réalisation de soi. Encore un très beau roman! Merci!

Bonjour tout le monde! J'ai lu ce livre en quelques jours. Dominique Faure écrit si bien... Et m’a fait vivre le quotidien de son personnage, Théo, étudiant en lettres à la Sorbonne, qui vit dans une chambre de bonne et gagne quelque argent en étant « animateur » sur un site de rencontres virtuelles.

C’est un jeune homme qui est mal dans sa peau et s’invente plusieurs êtres. S’invente, pas vraiment. Théo se fait appeler Théa mais il se sent profondément Théa, Théa est une autre nature, malgré une apparence de Théo.

Il se fait passer aussi pour Florian, jeune romantique, et Arthur, homme mûr. Dans les messages à ses lecteurs, j’avais toujours peur qu’il se trompe de destinataire…

Théo est très habile à jouer avec ses personnages, et manie parfaitement la langue française.

Et puis j’ai revécu la pandémie, j’ai ressenti aussi cette chaleur estivale abominable dans la chambre de bonne. On poursuit la lecture avec impatience. On se demande si finalement Théo trouvera la personne à aimer. Et qui l’aimera. Tout le long du livre, on découvre de nombreux personnages : j’ai beaucoup aimé la grand-tante, Ange-Lise, Julien, qui découvre avec merveille son autre genre, enfoui bien loin en lui, mais qui en a peur, le curieux Guillaume, le vieux René, j’ai été inquiété par Sami, et je me suis attendri en lisant les souvenirs de Théo avec Hugo. Mais il y a le suspens avec Rodolphe. On espère, mais il y a la pandémie avec l’hospitalisation…..

Un livre où le binaire n’existe pas.

Finalement dans la vraie vie, de plus en plus fréquemment, on peut remplir la case « autre » pour se définir ni homme ni femme. Pourquoi donc devoir afficher un genre qui ne correspond pas à ce que l’on ressent au plus profond de soi?

Bonjour tout le monde. Aujourd’hui je vous présente Théo, il a vingt ans et il suit des études de lettres. Pauvre Théo, vous savez ce que c’est, il vit dans une chambre mal chauffée, il ne se nourrit pas correctement et il a souvent les poches vides. Théo, en plus d’être dans la dèche, se sent un peu seul, heureusement, il a son adorable grand-tante et sa copine Chris.

C’est d’ailleurs Chris qui va l’inciter à s’inscrire comme animateur sur un site de rencontre, où Théo va se créer plusieurs profils, pour se faire plus d’argent ; il va notamment inventer « Théa », jeune trentenaire.

Pauvre Théo, tellement mal dans sa peau ; le fait de discuter avec plusieurs « clients » va lui permettre de réfléchir. Parmi les personnes qui lui envoient des messages, il n’y a pas que des « désaxés » ; il y a aussi des personnes qui ont besoin d’affection ou qui recherche l’anonymat pour se permettre d’oser leurs fantasmes… Certains sont vraiment attachants...

Vous l’aurez deviné, Théo ne sait pas trop où il en est, et ce n’est pas sa famille qui va beaucoup l’aider, à part Ange-Lise qui le comprend et le soutient.

En plus des nombreux échanges auxquels nous assistons se mêlent les souvenirs de Théo, son adolescence, ses choix, ses parents…

Ce roman est court mais intense. Nous suivons l’évolution de Théo, concernant sa personnalité !

L’autrice Dominique FAURE a une écriture agréable, bon c’est normal, elle a un doctorat-es-lettres, mais en plus elle nous brosse le portrait de Théo par touches et avec beaucoup de sensibilité.

Si le roman parle des difficultés estudiantines et des sites de rencontres, le principal sujet est tout de même la recherche de son identité et la découverte de ses attirances sexuelles ; le tout dans un environnement qui voudrait mettre tout le monde dans le même moule. Que signifie être différent ? Y-t-il vraiment une norme ? Comment un jeune peut-il se construire harmonieusement lorsqu’il n’ose pas avouer ses préférences ou qu’il se sent rejeté à cause de celles-ci ? Et puis, doit-on à tout prix choisir un camp ? Pourquoi être obligé de se définir ?

Ce roman est vraiment émouvant, Théo est attachant et mine de rien nous sommes amenés à réfléchir sur la sexualité et ça ne fait pas de mal. On referme ce livre avec le sourire mais aussi avec le sentiment qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir…

Bref, un magnifique roman sur la sexualité, l’homosexualité qui permet de se poser quelques questions mais qui malgré tout, donne la pêche (je ne peux pas en dire plus, il faut le lire!)

À lire bien au chaud sous une couette, avec près de vous, un plateau avec du thé vert Earl Grey et une tonne de petits biscuits. Bonne lecture !

Je remercie les éditions Ex Aequo ainsi que l'auteur Dominique Faure pour la découverte de « Théo ou les chemins du désir ».

Tout commence dans le prologue avec cet aveu déchirant envoyé en pièce jointe, une déchirante confession.

Théo est étudiant à Paris, il a quitté son Auvergne natale pour y suivre des études de lettres. En plein confinement dû à la covid19 ça n'est pas chose aisée, les difficultés financières le poussent à devenir un faux membre, une sorte d'animateur d'un site de rencontres. le but étant de faire écrire le plus possible pour essayer de gagner quelques euros sans jamais les rencontrer, Théo pour une fois a envie d'être ce qu'il n'est pas, il succombe à la tentation et devient Théa.

Théo/Théa va rencontrer virtuellement Rodolphe trentenaire romantique, il va se prendre au jeu et échanger énormément avec lui. Au fil du temps il va se créer d'autres profils.

Théo vit sous les toits de Paris avec un voisinage bigarré, de jeunes prostituées trans, un jeune homme ayant le syndrome d'Asperger. Chacun à leur façon essaye d'être et de vivre avec ses différences, Théo/Théa à travers l'anonymat de son écran est, il est à la fois ce masculin et ce féminin non pas qui se déchirent en lui mais qui cohabitent. Pourquoi serions nous obligés de choisir et de se fondre dans le carcan des conditions sociales, ça n'est pas ni tout blanc ou ni tout noir, notre existence même est faite de nuances, de milliers de désirs si opposés et pourtant si semblables. L'anonymat est un piège car il libère une envie profonde mais il est si facile de s'illusionner. Théo triche mais il a des scrupules car il est profondément honnête et ses sentiments évoluant il n'est pas simple d'y faire face.

Encore une fois Dominique Faure nous émeut avec ses mots si bien trouvés, l'auteur a cette capacité à nous faire réfléchir, à nous poser les bonnes questions. Évacuer ses peurs, ses doutes, ses frustrations en acceptant qui on est vraiment, se l'affirmer à soi-même mais aussi aux autres. Sa plume est toujours aussi délicate dans les mots mais extrêmement puissante dans les sujets traités. Ce roman certes court est profond et très riche.

Les thèmes abordés sont criants de vérité et atteignent chacun de nous. Tel l'hippocampe nous nageons à la verticale, nous nous tortillons pour avancer, cet animal représente tellement bien le dilemme intérieur de Théo mais également de Julien, cet autre correspondant, à qui Théo/Théa va écrire de si beaux textes, j'ai été très émue à leur lecture, Théo laisse place à son imagination, à sa passion pour l'écriture et y montre un véritable talent. L'hippocampe si joliment représenté sur la couverture est un être marin prisant la parade de l'accouplement, où mâle et femelle se mêlent, adepte du polyamour.

Tous les personnages du roman sont attachants, de l'excentrique amie américaine au voisin qui rigole en passant par Ange-Lise, ils sont hauts en couleurs, tous ont des différences et les revendiquent.

Le mot de la fin revient à Rodolphe « Venez », venez le lire, le savourer, vous laisser emporter car ce qui compte ce n'est pas notre genre ou notre sexualité mais bien notre capacité à aimer, à s'aimer.

J’adore l’originalité de la couverture qui est magnifique et correspond bien à l’histoire.

J’ai aimé mes dernières lectures ou écoutes de cette auteure aussi je me suis lancée avec envie et impatience dans cette histoire.

Théo, jeune provincial, débarque à Paris pour ces études mais il ne roule pas sur l’or aussi quand il a l’opportunité de s’inscrire sur un site pour faire de l’argent facile. Il ne réfléchit pas et se lance. Il va faire différentes rencontres qui vont faire évoluer sa vie…

Théo est un jeune homme qui a du mal à joindre les deux bouts.

J’ai apprécié sa capacité à se couler dans le moule de ses différentes identités.

Mais aussi qu’il soit capable de garder son humanité, sa compréhension de l’autre et le respect qu’il voue aux gens.

J’ai aimé me sentir à ses côtés pour vivre avec lui tous ces mois.

L’auteure nous dépeint toutes les difficultés qu’un étudiant peut rencontrer pour ses études. Elle nous brosse une belle critique de la société estudiantine sans misérabilisme.

Les personnes qui font appel à ses services sont bien développées et ont des histoires émouvantes. J'ai vraiment ressenti leurs doutes et leurs douleurs.

Chaque rencontre est une histoire en soi qui m’a intriguée.

Mention spéciale pour Anne-lise qui est une personne attachante, ouverte d’esprit et à l'écoute.

J’ai apprécié l’originalité du récit. L’auteure nous offre un parfait équilibre entre originalité et émotions.

Elle m’a emportée en quelques mots dans son univers.

La plume est envoûtante et m’a permis de dévorer cet opus.

Le champs lexical est bien développé pour une lecture addictive.

Dominique en profite pour aborder des sujets difficiles mais sans misérabilisme.

J’attends avec impatience la version audio pour que l’auteure susurre à mon oreille cette histoire.

Ce livre est un coup de coeur ♥️

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Tout d’abord, je souhaiterais mettre un point sur le format original de l’œuvre ! En effet, au prologue on découvre que l’œuvre est une pièce jointe envoyée à un certain « Roddy » qu’on découvre plus tard.

Au fil d’une plume incroyablement belle et simple, on en apprend un peu plus sur la vie de Théo, sa personnalité et ce qui l’a mené à sa situation. On comprend ses intentions et à quel point il n’avait pas prévu que son coeur allait aimer ainsi. On s’attache très vite à sa gentillesse et sa douceur, on y retrouve également une fragilité qui est très mignonne. On y retrouve ses interrogations, ses peines et ses joies, ses rencontres bouleversantes et émouvantes.

Il est dans une situation que vivent de nombreux étudiants : renié à cause de qui il est, qui il aime, loin de sa famille dans un minuscule appartement hors de prix, à devoir enchaîner les petits boulots pour survivre. 

C’est un point que j’apprécie beaucoup dans les œuvres de la maison d’édition d’Ex Æquo : à travers une histoire qui peut paraître banale, les auteur•ices mettent la lumière sur des sujets encore trop tabous. Ici, en plus de la précarité étudiante, le thème de l’orientation sexuelle et l’identité de genre est abordé, ainsi que la neuroatypie et plus particulièrement le TSA. 

Je ne peux que vous recommander à 100% cet ouvrage encore une fois !