L'Île des gauchers

Je viens de le finir, et je vais bientôt avoir 14 ans. C’est un livre assez particulier et légèrement compliqué, par contre très original et intéressant!

Vraiment un livre tout aussi instructif qu'agréable à lire. Il met en lumière de nombreux problèmes rencontrés par les couples, qui en a sûrement poussé plus d'un à réfléchir sur les relations, à commencer par moi... J'ai également apprécié son engagement féministe qui a transparu tout au long du livre.

Moi qui avais adoré Fanfan et Bille en tête, j'ai été déçue de ce roman d'Alexandre Jardin...

Très long, avec des phrases qui semblent forcées et peu naturelles, ce qui nous ennuie et ralenti la lecture. Je ne recommanderai pas celui-ci, d'autres de lui sont bien meilleurs !

Écrivain populaire des années 90, j'avais cédé facilement pendant le lycée à l'engouement général pour ce genre littéraire, léger et assez réjouissant.

Lord Jérémy réapprend à aimer sa femme, Emily, sur une île insolite du Pacifique, où seuls les gauchers ont droit de cité...

Un certain humour dans cette utopie heureuse ! Et ce n'est pas pour déplaire bien au contraire.

Un scénario original pour nous conter une relation de couple, ses sentiments et la rigidité de la vie en Angleterre au siècle dernier..

Un roman très particulier, je ne peux pas dire que ce soit pour moi une révélation. Disons que je l'ai lu par curiosité, maintenant je suis fixée.

Un roman utopiste sur comment aimer mieux. Dans l'ensemble, les conseils donnés/illustrés sont bons (écouter l'autre, se mettre parfois à sa place, entretenir la flamme par des petits gestes du quotidien...). Cela pourrait paraître fastidieux de consacrer 300 pages à ça, mais quand on voit certains couples, un tel rappel est manifestement nécessaire.

Je déplore simplement deux choses :

- parfois, le style dérape dans une vulgarité qui n'est pas nécessaire, surtout vers la fin, alors que le reste du roman est dans un style très correct.

- je n'ai pas réussi à m'accrocher aux personnages, ils sont traités de manière très indifférente (paradoxalement au sujet du roman). Spoiler(cliquez pour révéler)Par exemple, la mort d'Emilie est traitée si rapidement comme s'il s'agissait d'un événement secondaire ! Certes, en effet, l'entretien de l'amour entre Jeremy et Emilie défie la mort, mais quand même... On s'attend à un peu d'émotions ! Finalement, le sujet du roman (comment se mieux aimer) prend le pas sur les personnages.

C'est compliqué d'apprécier un livre quand on est pas fan du genre, mais bon on me l'a offert alors la moindre des choses c'était de le lire. Ce fut fastidieux, mais c'est chose faite. Bilan?

Le principe d'une civilisation pour laquelle seul un isolement du reste du monde permet l'apparition d'une utopie passe encore (disons que ça en dit long sur notre société et c'est assez rafraîchissant d'avoir ce genre de point de la part d'une personne extérieure), mais les personnages et le reste de de l'histoire en général... Disons que par moments (assez nombreux d'ailleurs) j'avais surtout le sentiment de lire un livre érotique qu'un roman de réflexion...

J'ai bien aimé, qui n'a jamais rêvé de tous plaquer pour partir n'importe où il n'y aurait pas les prises de tête du quotidien et vivre "a true love"

La fin Spoiler(cliquez pour révéler)moui, sans spoiler c'est dur d'en parler, mais je m'attendais pas à ce dénouement un peu inattendu, quand au fait qu'il veuille ouvrir l'ile aux "mal-aimés" je peux le comprendre qu'il veuille partager ça mais c'est prendre le risque que l'ile et les idées qu'ils pratiquent changent ...

Plus qu'un roman d'amour ou un traité sur l'art du mieux-aimer, ce livre est une étude subtile de notre société (car bien que se déroulant de 1932 à la fin de la seconde guerre mondiale, on se doute bien que l'auteur fait ici une critique du monde tel qu'il pouvait être au moment de la parution du livre - 1995 - qui s'applique encore plus à ce début de siècle). Une vision de notre monde via un prisme où tout serait naturellement inversé, mais plus compréhensible comme si on venait de mettre de nouvelles lunettes.

Une autre vision de la vie en société, de la société de consommation, mais aussi et surtout des relations hommes-femmes, de la vie de couple, et vive le libertinage ! (mais là, je caricature)

C'est drôle (à en éclater de rire, ce qui m'a valu une fois quelques regards circonspects de la part des personnes se trouvant avec moi dans la salle d'attente du médecin), finement observé, imaginatif, très bien écrit. J'ai beaucoup pensé à "Candide" et il y a bien un peu de Voltaire dans tout ça.

A noter qu'a été créée pour l'occasion une nouvelle race animale, le zubial (des zubiaux), titre d'un autre bien connu roman d'Alexandre Jardin.

Un très bon moment de lecture, je me suis régalée !

Et puisque c'est d'amour qu'il s'agit ici, je n'ai pu m'empêcher de constater, avec un certain amusement, que le livre que je tenais entre les mains a été publié un... 14 février, à Saint-Amand (oui, avec un "d" et non un "t", on fait ce que l'on peut), qui se trouve... dans le Cher.

Comme clin d'oeil au roman lui-même, on ne fait pas mieux.