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Commentaires de livres faits par Miney

Extraits de livres par Miney

Commentaires de livres appréciés par Miney

Extraits de livres appréciés par Miney

date : 06-08-2020
Beloved est un livre dérangeant à lire, sur le fond comme sur la forme.

Sethe, une ancienne esclave en fuite, vit seule avec sa dernière fille Denver dans une maison hantée par l’esprit de Beloved, un de ses précédents enfants égorgée alors qu’elle n’était qu’un bébé. Tout de suite, ça pose l’ambiance…
Inspiré d’un fait-divers datant de 1856, on y sent l’accent cru, viscéral, de la vérité, malgré la présence du fantastique. C’est une plongée dans ce que l’âme humaine a de plus glauque, de plus torturé, de plus désespéré et même les bouffées d’amour que semblent tirer les personnages sont si violentes qu’elles n’apportent aucun apaisement. Au contraire.

La narration met mal à l’aise. La chronologie est nébuleuse, passant du passé au présent et inversement sans crier gare, si bien qu’on est sans cesse déstabilisé, et il m’a fallu quelques chapitres pour apprendre à me repérer dans ce chaos si bien orchestré. Le vocabulaire imagé, presque poétique, le rythme des phrases, tout est fait pour dérouter le lecteur.

Difficile du coup d’apprécier totalement le roman, de m’y plonger sans craindre de me retrouver noyée. J’ai compris les sentiments des personnages et le pourquoi de leurs actions sans pourtant réussir à vibrer avec eux.

Bref, c’est une lecture perturbante, envoûtante et maîtrisée de bout en bout malgré son désordre apparent, et qui mène à réfléchir. Je l’ai aimée sans la trouver agréable.
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date : 02-08-2020
Dans ce tome, on suit les pas de l’anglais Smith qui nous mènent cette fois de l’Asie Centrale à la Turquie.

Je suis contente de voir avancer son histoire d’amour insolite avec Talas la nomade, mais qu’il entame un nouveau voyage ne m’emballe pas. On s’éloigne des personnages du village d’Amir, auxquels je me suis davantage attachée qu’aux personnages que Smith a croisés sur sa route la première fois (les jumelles du village pêcheur m’ont ennuyée et « l’amour d’amitié » entre les persanes était trop mièvre à mon goût). Du coup, je ne suis pas ravie de savoir que le tome suivant leur sera consacré alors que j’aurais préféré retrouver Amir, Pariya et les autres.
De plus, la menace de la guerre contre les russes, même si elle est régulièrement répétée, est encore trop lointaine et diffuse pour avoir un impact sur la vie des protagonistes.
Bref, ça me donne l’impression qu’on tourne en rond.

Comme toujours, nous avons droit à un chapitre qui détaille les coutumes du lieu et de l’époque. Cette fois, pas de broderie, de pétrissage du pain ou de fauconnerie équestre mais un véritable cours sur l’utilisation des appareils photo du XIXe siècle ! Je l’ai trouvé passionnant, bien que moins dépaysant que les précédents.

Les dessins sont toujours aussi époustouflants de finesse et de minutie avec un sens du détail particulièrement marqué dans les vêtements traditionnels. Je ne me lasse jamais de feuilleter mes tomes de Bride Stories pour les admirer. Entre les costumes, les villes et les paysages désertiques, on s’y croirait.

Bref, encore un beau voyage tant dans l’espace que dans le temps, même si j’aimerais qu’il prenne son élan et arrête de se perdre sur les petits sentiers.
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Embarquée dans l’aventure au bout de quelques lignes à peine, j’ai su dès la première page que ce serait un coup de cœur.

La plume est magnifique, légère et poétique, ciselée dans les moindres détails. Une poignée de mots et on a le cœur pris d’émotion, le sourire aux lèvres, des étoiles dans les yeux et le murmure des feuillages à l’oreille. Cette écriture donne de l’âme au roman et c’est la principale raison de mon coup de cœur, même si d’autres aspects de l’œuvre m’ont beaucoup plu.

En lisant le résumé, je n’étais pas très emballée par l’univers présenté, j’avais peur d’une énième histoire à la Arthur et les Minimoys, un truc fadoche et bateau avec des personnages minuscules. Donc j’ai été ravie d’être détrompée ! Si petit qu’il soit, le monde de l’arbre est détaillé avec créativité, ce qui le rend vivant et tangible. On sent le monde vivre dans le mode de vie des personnages et au fil des aventures et mésaventures de Tobie, on se croirait vraiment crapahuter entre les fissures de l’écorce.
Le sous-texte sur l’écologie, la course au progrès et la xénophobie est bien amené. Il joue beaucoup sur l’immersion dans le roman, sur l’impression de vie que donne l’univers. Ce n’est pas un décor en carton-pâte, il n’est pas creux. Le monde de l’arbre est un reflet bien trouvé de notre monde à nous, et une jolie façon de faire passer le message.

L’histoire elle-même se présente comme une course-poursuite pleine de rebondissements, dans laquelle viennent parfois se perdre les souvenirs du jeune héros, comme un souffle entre deux péripéties. C’est plutôt addictif et les pages se tournent toutes seules.

Mon seul bémol concerne les personnages, qui accusent un côté trop enfantin (mais d’un côté, c’est la cible du roman, donc…) avec leur manichéisme. Les méchants sont vraiment très bêtes et très méchants et puis moches avec ça. Quant à Tobie, même s’il est très attachant à suivre, il a tant d’astuce, de courage, de bienveillance et de tours dans son sac que ça paraît un peu beaucoup pour quelqu’un qui ne fait qu’un millimètre et demi. Son amitié avec Elisha m’a par contre souvent fait sourire.

Je ne sais pas pourquoi j’ai tant tardé à lire Tobie Lolness alors que j’en entendais parler depuis si longtemps, mais une chose est sûre : je ne me ferais pas prier pour lire la suite.
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J’ai d’emblée accroché à l’univers de fantasy post-apo des Dieux Sauvages, avec ses anomalies errantes, ses conflits divins et son histoire riche. Pourtant, ma lecture a parfois été laborieuse.

Les personnages sont tous complexes et développés, mais pas tous attachants et j’ai vraiment eu du mal à m’intéresser aux chapitres concernant les personnages que je n’aimais pas.
J’ai surtout été déçue de m’apercevoir que passé un premier chapitre très entraînant, le point de vue de Mériane, pourtant l’héroïne de l’histoire, est très rare et espacé. Avec ceux de Chunsène et de Léopol, ce sont les passages que j’ai le plus appréciés et je les ai trouvés trop peu nombreux.
Les chapitres mettant Juhel en scène sont ceux que j’ai le moins aimé, d’autant que je les trouvais longs et trop fréquents. Même si c’est un personnage très important pour l’intrigue et qu’on le voit évoluer tant dans des passages politiques que d’action, le fait de l’avoir trouvé très antipathique me donnait envie les finir au plus vite pour passer à un autre personnage. Quelques révélations finales m’ont néanmoins intriguée et j’espère que j’aurais plus de plaisir à le retrouver dans le tome 2.

L’écriture m’a semblé parfois un peu lourde et descriptive, mais j’ai trouvé que les mots « sonnaient » juste, qu’ils étaient toujours choisis au mieux pour me permettre de visualiser telle scène ou comprendre telle émotion, et c’est pour moi le principal.

On sent bien l’inspiration de Jeanne D’arc (ce qui m’a vraiment fait craindre pour l’héroïne vu le destin de la célèbre pucelle) et les réflexions sur la religion sont bien amenées. Par contre, j’ai trouvé le côté féministe gros doigt, presque caricatural, trop pour toucher une corde pourtant sensible chez moi.

Bref, comme dans Port d’Âmes du même auteur, il y a dans La messagère du ciel des éléments que j’ai beaucoup appréciés et d’autres qui m’ont laissée complètement de marbre, d’où une impression mitigée, avec une tendance positive tout même.

Et avec les bases posées par la fin de ce tome 1, le tome 2 promet d’être plutôt épique !
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Après la mort d’Iris, sa meilleure amie et employée, Smith découvre que cette dernière écrivait un blog sur ses derniers instants et qu’elle lui demande de le publier post-mortem. Mais il lui faut pour cela l’accord de Jade, la sœur d’Iris qui s’y oppose, encore traumatisée par les événements.

Présenté comme un roman épistolaire 2.0 feel good et émouvant, Ne te sens pas obligé de me lire simplement parce que je suis morte avait de quoi être intéressant…

… Et puis non.
Il n’y a pas vraiment ce que je considère comme de gros défauts. L’écriture est fluide et pas désagréable à lire, les personnages ne sont pas de gros clichés sur pattes, pas de coup de foudre à la c*n ou de pathos gros doigt (pourtant facile sur un tel sujet)… mais j’ai bien failli mourir d’ennui ! Encéphalogramme plat. J’ai eu l’impression qu’il ne se passait rien, rien ne me poussait à tourner la page suivante, et je ne me suis pas attachée aux personnages. Ils échangent beaucoup mais je n’ai pas ressenti leurs émotions, leur personnalité, le mouvement de leurs relations.

Il n’y a que vers la toute fin que j’ai commencé à m’intéresser à ce qui arrivait aux personnages, et encore. Les dessins du blog d’Iris auraient pu rajouter un petit quelque chose, mais je ne les ai pas trouvés intéressants et ils étaient minuscules sur ma liseuse de toute manière.

Bref. Bof. Un roman qui sera plus vite oublié qu'il n'a été lu.
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En voilà un manga tout choupinet !
Coco est une petite fille émerveillée par la magie, jusqu’au jour où elle découvre le secret des sorciers pour la pratiquer et décide de s’y essayer, provoquant une catastrophe qui va bouleverser sa vie… mais aussi lui permettre de réaliser son plus grand rêve.

Comme le montre le résumé, l’histoire est un récit d’apprentissage très classique en fantasy avec les clichés qui l’accompagnent. Il y a jusqu’ici peu de surprises de ce côté-là, d’autant que ce premier tome pose surtout les bases de son intrigue et de son univers. Mais on se sent vite emporté par l’émerveillement de l’héroïne, j’ai apprécié la façon dont est détaillée la magie et le suspens est bien mené, alors il y a toujours quelque chose qui donne envie de tourner la page suivante.

Il y a un côté enfantin vu la candeur de l’héroïne, mais j’ai trouvé que les bons sentiments étaient bien moins forcés et appuyés que dans beaucoup d'autres mangas qui se veulent mignons et positifs (et qui finissent surtout niais et guimauveux, ce qui n’est pas le cas ici) alors ça m’a moins dérangée que je le craignais.

J’ai adoré les graphismes ! À la fois clairs, expressifs et très détaillés, ils apportent beaucoup de personnalité aux personnages. Le design des vêtements, des bâtiments et des props donne aussi un caractère bien à lui à l’univers, ce qui favorise l’immersion.

Reste à voir ce que vont donner les tomes suivants !
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Si je lui ai trouvé beaucoup de défauts, j’ai tout de même préféré ce tome 2 du spin off de Meg Corbyn au tome 1, qui était vraiment insipide.

L’univers est riche et je suis déçue de voir l’auteure se contenter d’y tourner en rond à radoter le même schéma narratif alors qu’elle pourrait y raconter tant d’histoires si différentes, tout en restant dans ses thèmes de prédilection (le choc culturel entre les terra indigene et les humains, l’apprentissage du vivre-ensemble, le retour à une vie simple…).

On suit ici le repeuplement de la ville de Bennett, qui se déroule en même temps que les événements du tome 5 de Meg Corbyn.
Quelques éléments de Terre brûlée font penser que cet opus a quelque chose de nouveau à raconter : Un adolescent élevé parmi des panthergard et dont l’origine mystérieuse évoque les cassandra sangue. L’aspect psychologique des drames précédents est enfin évoqué avec les survivants des deux camps, alors que jusqu’ici j’avais l’impression qu’on ne s’intéressait qu’à l’aspect logistique du repeuplement de Thaisia. Et d’autres pistes qui auraient pu être intéressantes à développer…

Mais on finit juste par retomber dans le schéma habituel : des grosses caricatures de méchants humains copiés-collés des aventures précédentes arrivent en ville et veulent du mal aux terra indigenes et à leurs amis humains, sur lesquels les Aînés veillent. Ajoutez à cela un récit très long à se mettre en place pour pas grand-chose et vous avez le secret d’une lecture aussi vue et revue dans cet univers que soporifique.

J’ai apprécié que Jana, l’héroïne mise en avant ici, ne ressemble pas à Meg ni à Vicki qui étaient douces et candides : elle est prête à se battre pour arrêter de se faire marcher sur les pieds parce qu’elle est une femme et montrer sa valeur. Ça ajoute une petite touche féministe à l’ensemble, malheureusement un peu caricaturale. Les réflexions et les péripéties sur la différence homme/femme des protagonistes finissent juste par rabâcher quelques clichés, voire les appuyer.

L’humour, heureusement, fait toujours aussi mouche avec le choc des cultures entre humains et terra indigene. C’est ce qui, avec le plaisir de retrouver cet univers familier, a limité la déception de ce spin off qui n’apporte rien ou presque à sa série d’origine.
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date : 07-06-2020
Jacob, adolescent asperger, est passionné de criminalistique, au point de s’incruster régulièrement sur les scènes de crime pour donner des leçons à la police. Lorsqu’une jeune femme de son entourage est retrouvée morte, il devient le coupable idéal…

Si l’enquête est en toile de fond tout le long du récit et que la vérité n’est dévoilée qu’à la toute fin, ça n’est pas l’aspect le plus palpitant du roman. On se doute dès la mort de la victime de ce qu’il s’est passé, les pistes laissées par l’auteure sont si évidentes qu’on se doute que le suspens n’est pas le but de ses écrits. Pourtant, on ne s’ennuie pas et à défaut, il y a toujours un petit quelque chose qui nous pousse à tourner la page suivante.

L’accent est davantage mis sur la psychologie des personnages. Malgré les nombreux points de vue, tous sont complexes et développés, en particulier celui de Jacob. Le défi de se mettre à sa place et comprendre sa façon de penser, d’appréhender le monde, m’a paru plutôt réussi.
J’ai trouvé que certains protagonistes avaient des rôles trop souvent associés à ce genre de thème pour être vraiment originaux (la mère dévouée à son enfant différent au point de ne plus avoir de vie, le frère qui rêve d’une famille ‘normale’). Mais entre les réflexions de Tatie Em des courriers du cœur et les moments de vie volés de Théo dans les maisons désertées, ils ont assez de personnalité pour que ça ne verse pas dans le déjà-vu.

Comme dans tous les livres que j’ai pu lire de Jodi Picoult, on sent une forte volonté éducative. Tous les aspects du roman, que ce soit le syndrome d’Asperger, la criminalistique, le tribunal, sont très bien documentés et apportent une impression de réalisme sans assommer le lecteur d’informations, le tout avec une touche d’humour bienvenue.

C’est une lecture sympathique et instructive, mais il m’a quand même manqué un peu de peps pour qu’elle me marque davantage.
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Je me suis très vite sentie immergée dans ce roman qui prend la forme d’un conte russe malgré le dépaysement de ses grandes forêts glaciales et de son folklore dont je n’ai que quelques notions. Est-ce parce que finalement, les codes du conte sont universels ? En tout cas, le ton est très vite donné : l’intrigue s’ouvre sur une vieille femme qui raconte des histoires aux enfants au coin du poêle, alors que dehors, la tempête fait rage. On est tout de suite dans l’ambiance.

Les personnages sont assez archétypaux, mais ça ne m’a pas vraiment dérangée, parce que l’auteure a su développer assez ses protagonistes comme ses antagonistes pour que ça ne semble pas bêtement remâché.
Cela dit, j’ai trouvé le côté exceptionnel de Vassya, l’héroïne, lassant à force d’être trop souvent appuyé. Avec son courage et sa détermination sans faille, son refus de se plier à un rôle de femme très réducteur dans sa société patriarcale, elle est certes sympathique à suivre mais c’est finalement le personnage le moins nuancé.

J’ai bien aimé l’opposition Vassya/Anna, car elles possèdent toutes deux la même capacité de voir les tchiorti, les créatures surnaturelles, mais l’une le voit comme un don et l’autre comme une malédiction. À elles deux, elles illustrent bien l’abandon des anciennes croyances au profit du christianisme, un thème central du roman.
J’ai apprécié le personnage du prêtre Konstantin également, déchiré entre sa foi et son désir, ça lui donne un petit côté Frollo version belle gueule.

Hormis l’originalité de l’univers par son cadre, l’histoire est plutôt classique. C’est agréable à suivre malgré une mise en place un peu longuette, mais ça n’apporte pas de grosse surprise.
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Je ne me lasse pas de retrouver Sauveur Saint-Yves, psychologue de son métier (et reconverti en comportementaliste animalier par le vendeur de Jardiland), sa tribu si hétéroclite et ses jeunes patients. Pourtant, cette cinquième saison m’a fait un nœud au cœur, une boule à l’estomac, un pincement dans la gorge, parce qu’elle a comme un parfum de conclusion. La série retrouve l’origine de son titre, Sauveur & Fils, avec un retour aux sources pour les Saint-Yves, comme dans le premier tome. La boucle est bouclée.

Deux ans ont passé depuis le tome 4, et pourtant peu de choses ont changé. L’évolution de certains personnages est flagrante (Elliot, on arrête enfin de tourner autour du pot !), beaucoup moins pour d’autres (la relation Sauveur/Louise me semble figée à leurs débuts, même deux ans après), ce qui donne un mélange que je n’ai pas toujours trouvé très fluide. Cela dit, dans la vie, chacun évolue à son rythme et dans sa propre direction.
Et est-ce de la frustration parce que j’ai l’impression que je les vois pour la dernière fois ? Il m’a semblé qu’il y avait moyen d’approfondir un peu plus le développement de certains protagonistes dans ce tome, que ça n’était parfois que survolé. Mais au moins, aucun personnage n’est oublié, chacun a ses quelques pages pour laisser entrevoir le supplément d’âme qui nous les rend si vivants, si attachants.

Aux nombreux thèmes de société déjà évoqués dans les tomes précédents s’en ajoutent de nouveaux comme le féminisme, les incels, l’écologie, la surveillance numérique, le participe passé et autres faits inspirés de l’actualité. Comme toujours, c’est traité à cœur ouvert, sans pudibonderie ni racolage, toujours avec beaucoup d’humour et de bienveillance. C’est aussi piquant et drôle que les opus précédents malgré la dureté sous-jacente derrière la légèreté du ton et les anecdotes à la limite du burlesque, largement alimentées à coup de hamsters, de cochons d’Inde qui sauvent le monde et de ronronthérapie.

Franchement, c’est un bouquin qui devrait être remboursé par la sécu.
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Hormis le plaisir de retrouver la bande à Victor, Sydney, Mitch et même Eli, je trouve que ce second tome n’apporte pas grand-chose au premier opus qui se suffit largement à lui-même.

On met du temps à en venir au fait. Passé l’introduction de Marcella, il faut près de 150 pages pour que l’intrigue démarre vraiment. Ensuite, lorsque les pièces du puzzles sont mises en place, le rythme m’a paru plus entraînant à suivre, d’autant que la plume de Victoria Schwab est toujours aussi efficace, mais rien à voir avec la tension présente dans Vicious.

Alors que j’avais apprécié la chronologie éclatée du tome 1, elle m’a semblé ici artificiellement alambiquée, avec beaucoup de fils temporels qui se mêlent sans autre but que rendre le récit moins linéaire. Idem pour les fils narratifs, dont certains m’ont donné l’impression d’être inutiles ou d’aboutir sur un résultat moyennement satisfaisants. Ils appesantissent davantage l’intrigue principale qu’ils ne l’enrichissent et certains n’auraient rien changé au résultat final s’ils avaient été absent ou plus brefs.

Concernant les nouveaux personnages, j’étais toute prête à apprécier Marcella.
Femme de mafieux tabassée à mort par son mari, elle découvre que sa résurrection lui offre davantage que l’occasion de se venger : celle de sortir de l’ombre. Elle est belle, elle est puissante, elle le sait et elle est fatiguée de faire semblant d’être faible pour mendier une place dans son monde, fatiguée d’être sous-estimée parce qu’elle est une femme. Il est temps que les autres le sachent aussi et elle les réduira tous en poussière s’il le faut. Bref, elle a un petit côté « woman power » qui avait de quoi me plaire, sauf que j’ai trouvé que c’était traité de façon gros doigt, et son penchant pour la grandiloquence a fini par me lasser.
Je suis restée sur ma faim concernant June, c’est un personnage vite attachant à suivre, mais on en apprend trop peu sur elle et elle apparaît un peu « de nulle part » dans l’histoire.

Pour ce qui est des anciens personnages, on approfondit la psychologie d’Eli que j’avais trouvé un peu caricatural aussi dans le tome 1, mais aussi celle de Sydney, ce que j’ai apprécié. Quant à la résurrection de Victor, j’ai été contente de voir qu’elle s’accompagnait de pas mal de désagréments et je m’attendais à ce que ce soit un obstacle dans ses plans, mais finalement j’ai été un peu déçue que ça n’ait pas tant d’incidence que ça.

J’ai trouvé de bons côté à Vengeful, mais il est quand même loin d’égaler Vicious.
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Grisaille, son ciel cafardeux et sa brume tenace, son taux de criminalité, ses profanations de sépulture, ses maisons dirigeantes qui ont le cœur sur la main (le vôtre, de cœur), ses vampires et ses nécromants… Bref, une ville où il fait bon vivre, surtout si vous aviez prévu une existence brève au final douloureux. Pas tout à fait les espérances des sœurs Carmines, mais faute de grive, on mange des patates (volées).

Tristabelle l’aînée et insupportable précieuse, Merryvère la cadette débrouillarde et monte-en-l’air, Dolorine la benjamine aux amis pas très imaginaires… Les trois sœurs sont hautes en couleur malgré un côté monolithique. J’ai apprécié la sororité Carmine, avec une préférence pour Dolorine et sa poupée psychopathe, mais je m’y serais davantage attachée si les frangines avaient été un peu plus développées ou si elles avaient évolué au cours de leurs aventures.

L’écriture est légère et dynamique, pleine de piquant et agréable à lire. L’humour joyeusement morbide, et l’ambiance gothique rappellent des œuvres à la Tim Burton ou la Famille Addams, sans pour autant donner une impression de déjà-vu. Si Grisaille et sa populace ne sont pas renversants d’originalité, ils ont quand même leur caractère bien à eux, nourri par mille petits détails loufoques.
Je m’attendais à rire aux éclats et je n’ai finalement que souri, mais qu’importe tant que j’ai passé un bon moment.

Une lecture aussi sympa qu’une balade dans un cimetière au clair de lune, à écouter le gargouillis des assassinats nocturnes, mais il m’a manqué un petit quelque chose pour m’élever au-dessus de la brume, et courir sur les toits de Grisaille.
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Ce petit livre, c’est un peu comme se prendre une claque : aussi bref que violent.
À l’image de la descente aux enfers de son jeune héros aux yeux vairons, Moïse, dans le plus grand bidonville de France, à Mayotte.

La plume est nerveuse, sans fioritures. Il y a peu de descriptions concernant les lieux, les situations, on se centre davantage sur les émotions brutes des personnages. Il y a quelque chose de percutant dans cette façon d’utiliser l’absence de ponctuation, comme si les personnages crachaient leur haine et leur mal-être sans reprendre leur souffle entre deux fragments de phrase.
Si elle m’a plu par son caractère affirmé, cette écriture donne un rythme très rapide au récit déjà court, ce que j’ai un peu moins apprécié. J’avais toujours l’impression de courir derrière, sans avoir le temps de me poser pour digérer la mandale dans la tronche.

On suit le point de vue de cinq personnages différents, les plus intéressants et les plus travaillés étant ceux de Moïse et Bruce, le protagoniste et l’antagoniste. Celui de Marie n’a d’intérêt qu’au début et ceux du flic désabusé et de l’humanitaire idéaliste, dont j’ai déjà oublié les noms, sont complètement anecdotiques.
Le parcours de Moïse est touchant, mais j’ai une préférence pour celui de Bruce, qui montre bien comment la désillusion, le sentiment d’abandon et de mépris, la misère l’ont fait sombrer dans la violence.

J’ai hésité plusieurs fois à lire ce roman, parce que je sais que la misère et les situations qu’il évoque sont très proches de chez moi, puisque Mayotte n’est pas loin de La Réunion, où je vis et où s’installent de plus en plus de mahorais. Ça pique toujours un peu de se rappeler que non, la misère humaine n’est pas toujours lointaine et floue, et que Mayotte est la grande oubliée de la France. Pas une semaine ne passe sans que je ne lise dans les journaux réunionnais un article sur un kwassa-kwassa échoué, les 84 % d’habitants en dessous du seuil de pauvreté, la population composée presque pour moitié de clandestins, la maternité débordée par ceux qui espèrent ainsi que leurs enfants naîtront sur le sol français, les explosions de violence et j’en passe…
Dans toute cette indifférence, la démarche de l’auteure de mettre en lumière la situation catastrophique de Mayotte m’a semblé à la fois d’intérêt public et très bien documentée.

D’ailleurs, je me suis interrogée en lisant les noms dans ses remerciements à la fin de l’ouvrage, accolés à un « et tous les adolescents qui n’ont pas souhaité être identifiés ». Beaucoup correspondent aux noms de personnages, et je me demande du coup quelle est la part d’histoires vraies dans le récit.
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date : 18-04-2020
Trois jours. Deux armées. Une colline.
Le but : prendre la colline et buter le plus d’ennemis. Simple, efficace. Et ça marche !

Inutile de s’attendre à des héros dans ce roman. Les seuls Héros sont les pierres dressées sur la colline, en souvenir de ceux qui seraient enterrés à leur pied. Comme d’habitude chez Abercrombie, on a plutôt droit au côté pourri de la force, même chez les protagonistes « droits comme un I » qui essaient de faire au mieux… Oui, parce que le mieux, c’est pas forcément la même chose pour tout le monde. En l’occurrence, c’est surtout tout faire pour ne pas crever. Être un héros, c’est mignon, être plus vivant que le gus qui essaie de vous planter, c’est mieux.

Mais malgré la belle brochette de anti-héros, torturés et plus complexes qu’il n’y paraît, je me suis attachée à peu de personnages. C’est sans doute parce que j’ai trouvé qu’on multipliait les points de vue inutiles, noyant les personnages que je trouvais les plus hauts en couleur au milieu de ceux qui ne m’intéressaient pas vraiment.

Résultat, mon immersion était un peu fluctuante, surtout dans les nombreuses scènes de bataille où l’on saute d’un personnage à un autre sans transition. Je me fichais de ce qui arrivait à tel ou tel protagoniste, me dépêchant même de finir leurs passages pour en revenir à ceux que je préférais.

Ce bémol mis à part, l’écriture et le rythme sont très efficaces. Les pages filent toutes seules et le pavé se dévore en un rien de temps, on n’a pas le temps de s’ennuyer. L’ambiance est très bien rendue également, on sent très bien les troupes se les peler dans la bruine glacée du Nord, à patouiller dans la bouillasse froide.
On ne nous épargne pas les descriptions de sang et de tripaille, ni les recoins gluants de l’âme humaine et pourtant il y a beaucoup d’humoir (une contraction d’humour et noir, vachement moins laborieux à prononcer qu’humour noir). j’ai souvent ri tant les traits d’esprit cynique étaient bien trouvés.

J’ai préféré Servir froid, l’opus précédent, mais Les Héros reste une bonne lecture.
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Sauveur & Fils est décidément une série qui fait du bien !

Marie-Aude Murail fait partie des écrivains jeunesse qui ne prennent pas leurs lecteurs, si jeunes soient-ils, pour des débiles. Le quotidien chaotique de Sauveur et de sa petite tribu si bigarrée sert de fil rouge parmi les histoires de ses nombreux patients. Cela permet d’aborder avec naturel de sujets de société que l’on évite souvent de discuter avec les enfants pour les essayer de les protéger, oubliant que ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas qu’ils ne les voient pas, ne les ressentent pas. Problèmes psychologiques, terrorisme, cyberharcèlement, relations toxiques, famille recomposée, transidentité… Ce n’est pas traité de la même façon que ça le serait à destination des adultes, mais rien n’est lâchement esquivé. Tout est évoqué sans jugement, avec une grosse dose de bienveillance et d’humour qui fait chaud au cœur.

Au fil de ces trois tomes, je me suis vraiment attachée aux personnages. Plus que l’histoire, ce sont eux qui me font dévorer la série.
Outre un Sauveur très humain, j’ai un gros faible tout particulier pour Ella/Elliott et sa quête d’elle-même, qui cherche à découvrir quel genre de personne elle est, et comment l’exprimer sans s’en prendre plein la tronche. Et pour Blandine l’exubérante, qui sait très bien qui elle est et comment le gueuler à la face du monde, mais n’est pourtant pas exempte de failles.
D’une manière générale, je préfère largement les patients enfants de Sauveur que ses patients adultes, qui m’ennuient souvent. Surtout que d’un tome à l’autre, les patients se multiplient et certains auxquels j’avais accroché s’effacent au profit d’autres dont je trouve les histoires rébarbatives.

Si j’avais du mal avec le déroulement de la narration qui me paraissait très rapide, voire précipitée, dans le 1er tome, je m’y suis maintenant habituée.
C’est bien écrit, et je n’aurais pas le mauvais goût de rajouter « pour un livre pour enfants ». Marie-Aude Murail sait croquer un personnage ou une situation en quelques lignes, leur donnant quelques traits rapides qui pourraient les rendre caricaturaux mais derrière lesquels on décèle une vraie profondeur. Elle a un style léger, dynamique, plutôt incisif derrière une apparente candeur.

Bref, une série à laquelle je m’attache de plus en plus, destinée à un lectorat jeune mais qui a les qualités pour être aussi appréciée des moins jeunes.
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date : 06-04-2020
Rendant visite à sa grand-mère mourante, Emma retourne en Cornouailles, dans cette étrange auberge construite avec les débris d’un navire paraît-il hanté par l’esprit d’une sorcière. Auberge dans laquelle elle a perdu l’usage de ses jambes quelques années plus tôt… Le résumé de ce court roman YA a de quoi faire frissonner.

Mais j’ai trouvé que c'était très fade.
D’abord par l’écriture que j’ai trouvée simpliste et peu fluide. Le déroulé des événements et des révélations est mal amené, tout est balancé très vite, un peu à l'arrache parfois, ça laisse peu de place au suspens et à l'ambiance. Résultat, il y a un gros détachement à la lecture, on se fiche de ce qu'il se passe.

Malgré l'originalité de l'héroïne en fauteuil roulant, les personnages n'ont aucune personnalité et ne sont pas attachants. Ils ont chacun un but, une caractéristique monolithique (Shell l’apprentie-sorcière, Jem qui veut sauver sa sœur des griffes de leur père violent, Emma qui… qui ne sert à rien, en fait), mais rien de plus. Pas l’ombre d’un caractère. Au moins, on échappe à l’amourette mièvre, c’est déjà ça.

C'est dommage, il y a des idées qui ont un côté très visuel (les oiseaux, la façon dont la sorcière et les marins hantent l'auberge, la folie de Shell) et qui pourraient faire flipper si elles étaient bien utilisées, mais elles semblent juste enfilées les unes derrière les autres comme ça et tombent à plat.

Pas désagréable à lire, mais sitôt lu, sitôt oublié.
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J’avais dévoré le premier tome et j’ai englouti celui-ci.
Cette suite approfondit davantage l’histoire, dessine d’un trait plus affirmé les grandes lignes de l’intrigue et ses enjeux. Les desseins du père de Tom(my ?) et ceux des antagonistes apparaissent plus clairement.
On plonge encore davantage dans la littérature avec la visite de quelques classiques, sans compter l’exploration des codes de la fiction. Pendant ma lecture, j’ai vraiment senti des vibrations à la Fforde, Gaiman, Rowling et tant d’autres auteurs que j’apprécie, c’est tout à fait le genre de traitement que j’apprécie pour ce type de thématique.

J’ai beaucoup apprécié un des chapitres centraux du comics, qui se présente sous forme de « livre dont vous êtes le héros » et dans lequel à chaque case, le lecteur peut faire le choix entre différentes options. Outre l’aspect ludique (quoique pas très pratique pour la lecture à tournicoter le volume dans tous les sens ^^), cela donne un vrai lien entre la forme et le fond car c’est aussi l’occasion pour le personnage en question de choisir l’histoire qui est la sienne.

Les trois personnages principaux évoluent peu en personnalité, mais font tout de même chacun un grand chemin, qui de compréhension de soi, qui physiquement. J’espère qu’on verra davantage l’impact de tous ces changements sur leur mental et leurs relations dans les tomes suivants.

Encore une fois, ma seule déception est le graphisme : les couvertures sont superbes mais les planches de comics en elles-mêmes semblent plates et fades en comparaison.

Bref, un tome 2 dans la lignée du tome 1 et qui n’en démérite pas, avec les même attraits et déceptions.
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Un second tome sympathique, même si je me souvenais moins que je le croyais du premier tome (notamment des méchants que j’avais complètement oubliés), ce qui a un peu gêné mon immersion.

Alors que j’avais trouvé que les personnages manquaient de développement dans l’opus précédent, j’ai été ravie de voir que c’était bien approfondi dans ce tome 2. J’ai tout particulièrement apprécié les caractères de Carmine et de Liberté, bien tranchés mais pas caricaturaux, aussi travaillés du côté de leurs qualités que de leurs failles et leurs hésitations. C’est moins flagrant chez Nathanaël, que j’ai trouvé un peu moins intéressant et les révélations le concernant sont trop prévisibles.

L’univers est également un peu plus approfondi et immersif.

Je suis moins emballée pour l’histoire, j’apprécie rarement les tomes de saga dans lesquels il y a un concours avec des épreuves (Harry Potter, Shades of Magic…), j’ai trop souvent l’impression que ça sert de remplissage en attendant « les choses sérieuses ». Comme j’avais trouvé que le 1er tome était davantage une introduction qu’un tome à part entière et que celui-ci ressemble surtout à une transition, ça me donne le sentiment que cette série ne démarre jamais vraiment et qu’une fois qu’elle sera lancée, ce sera déjà fini.
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date : 07-03-2020
Les nouvelles de Jardins de Poussière m’ont moins marquée dans l’ensemble que celles du recueil de la Ménagerie de papier, mais restent de qualité. Comme le précédent, le ton est majoritairement SF malgré quelques incursions en fantasy et en fantastique.

On retrouve une SF loin d’être froide, pleine d’humanité et dont les relations humaines (en particulier la relation mère/enfant dans des textes souvent empreints de tristesse comme c’était déjà le cas dans la Ménagerie de papier) sont au cœur des récits, mêlés à des problématiques technologiques. Il y a beaucoup de thèmes récurrents qui se dessinent, la double culture américaine et chinoise de l’auteur, l’attirance de l’immensité de l’espace, la famille, la rencontre de la tradition et de la nouveauté, les progrès technologiques et ses tranchants, la numérisation de l’esprit humain… et tant d’autres. Si certains ne sont pas inédits en science-fiction, ils sont toujours abordés sous un angle original.
Tout est nuancé, pensé avec finesse, et l’écriture subtile de Ken Liu exprime beaucoup à demi-mots, en si peu de pages.

Parmi les nouvelles qui m’ont le plus touchée :

- Bonne chasse, dont j’ai vu l’adaptation en court-métrage dans l’anthologie Love, Death and Robots sur Netflix et qui avait été un de mes épisodes préférés.

- Souvenirs de ma mère a réussi à me tirer une larme, avec ses quatre petites pages seulement.

- Noeuds, parce que je trouve le concept d’écriture par nœuds peu employé en littérature et que la rencontre entre tradition et innovation semble aussi enchanteresse qu’amère.

- Imagier de cognition comparative pour lecteur avancé, parce que j’aime le catalogue d’extraterrestres et leurs façons de penser unique. C’est la nouvelle qui m’a le plus rappelé l’ambiance du recueil précédent.
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À lecture du résumé, j’avais espéré que l’enquête sur les meurtres soit plus entraînante. Amaury se jette tout de suite sur l’idée que le coupable est un loup-garou sans envisager d’autres pistes plus rationnelles, c’est un peu trop facile… Et même si j’avoue avoir été surprise de l’identité du tueur, j’ai trouvé les recherches bien plates et hésitantes, voire un peu inutiles parce que ce ne sont même pas elles qui mènent à l’assassin. Ça m’a surtout donné l’impression de remplissage pour épicer un peu la romance et du coup, je n’ai pas ressenti de suspens.

Je ne me suis pas attachée aux personnages principaux, beaucoup trop peu développés à mon goût. La personnalité de chacun est évoquée de façon si superficielle qu’elle semble se limiter à leur physique. D’ailleurs, c’est là-dessus qu’appuie lourdement l’autrice. Passé quelques chapitres, je n’en pouvais plus des répétitions sur « les yeux de jade » d’Amaury et la tartine indigeste de descriptions ultra-viriles à chaque apparition de Korian. On va finir par le savoir qu’il a une plastique parfaite/puissante/magistrale/spectaculaire et qu’il ressemble à Jason Momoa, mais ça ne suffit pas à me le rendre attachant, au contraire : à force d’en faire des caisses, ça a l’effet inverse.
En revanche, j’ai apprécié le changement de temps dans la narration lorsqu’on passe d’un point de vue à un autre.

Comme les personnages m’ont ennuyée, je n’ai pas non plus adhéré à leur romance. J’ai déjà du mal avec les coups de foudre au premier regard, je préfère les relations qui se construisent lentement, mais si les personnages parlent d’amour, je ne vois ici qu’une histoire d’attirance physique. Même quand les protagonistes passent du temps ensemble, ils n’apprennent pas à se connaître. Leur relation n’est faite que de « ce mec est trop sexy, j’ai envie de me le faire » et de preux chevalier ténébreux qui va sauver son prince en détresse.
Les scènes hot sont nombreuses entre les héros, mais alors que je craignais de ne pas accrocher, je les ai trouvées plutôt entraînantes. J’ai apprécié que les personnages soient respectueux l’un de l’autre, parce que vu l’étiquette bad-boy de Korian, je craignais une relation du genre « relation toxique et abusive mais c’est pas grave paskeuh il est troooooop bôôôô » qui m’agace particulièrement. Les passages entre Amaury et ses conquêtes féminines sont par contre franchement peu ragoûtants, et servent avec très peu de subtilité de scènes faire-valoir à celles avec Korian.

Concernant les personnages secondaires, c’est encore plus plat. Je n’ai vraiment pas vu l’intérêt de rajouter le point de vue de Sevrina comme narratrice, ça n’apporte pas grand-chose à l’histoire.

L’aspect fantastique est peu exploité, cette version du loup-garou n’apporte pas grand-chose au mythe général, mais comme pour l’enquête, ce n’est qu’un moyen de relever la romance.
L’écriture est agréable à lire malgré des dialogues qui sonnent parfois creux.

Bref, si j’ai trouvé quelques qualités à ce roman, j’ai trop souvent levé les yeux au ciel pendant ma lecture pour avoir envie d’en savoir plus. Sinon, la couverture est jolie.
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Que dire sur ce classique de la SF qui n’ait pas été déjà dit mille fois ? Tant pis, ce sera sans doute la mille-et-unième…

C’est un roman extrêmement intelligent et original, qui à travers l’ascension de la Fondation au fil des ans apporte sa vision pointue sur le rôle de la science, la religion (j’ai beaucoup apprécié le coup de la science transformée en religion), le commerce…

On saute souvent quelques décennies d’un chapitre à l’autre, mais le changement fréquent d’époques ne m’a pas dérangée. Il y a peu d’action, tout se joue sur des stratégies politiques et autres machinations (« La violence est le dernier refuge de l'incompétence », dixit l’un des personnages).
Par contre, le traitement de l’histoire est très global, on suit la marche de la Fondation plutôt que ses rouages de chair et de sang, et il m’a manqué un aspect plus intimiste, plus humain. Les quelques personnages principaux que l’on suit partagent tous la même qualité d’être visionnaires et d’avoir un coup d’avance sur tout le monde, mais ils ne sont pas développés en tant que personnages, ils ont très peu de caractéristiques qui feraient qu’on les apprécie ou qu’on les déteste. Comme j’aime m’attacher aux personnages d’un roman, j’ai trouvé le récit très froid et je me suis sentie moins impliquée dans les complots.

Il n’y a quasiment aucune femme dans l’histoire (la première à être mentionnée n’apparaît pas avant 300 pages !), et toujours en personnage extrêmement secondaire. Là-dessus, c’est un roman qui accuse son âge et qui se prend quelques rides quand même…

L’écriture est simple et fluide, les pages se tournent sans qu’on ne s’en rende compte. Le propos étant assez complexe, une plume tarabiscotée n’aurait fait que rendre l’ouvrage indigeste.

Bref, je comprends en quoi c’est un classique, mais il m’a manqué un quelque chose pour être embarquée, j’ai toujours ressenti une certaine distance lors de ma lecture.
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date : 09-02-2020
Quinze ans ont passé depuis les événements relatés par Offred, et Gilead règne toujours à coup de manipulation et de terreur. On ne suit ici non pas une, mais trois protagonistes, qui nous permettent d’explorer différents aspects de Gilead.

Si la Servante écarlate faisait lentement monter la tension, instillait principalement l’horreur à travers les détails et les non-dits, laissait le le lecteur dans l’incertitude, les Testaments sont plus directs. Il y a davantage d’action, on détaille un peu plus le fonctionnement de certains pans de Gilead. Et surtout, c’est le tome des réponses. Plus de flou artistique ici, on a droit au devenir des personnages.

J’ai été surprise de retrouver des événements dont je ne me souviens ni dans la Servante écarlate, ni dans la première saison de l’adaptation série, mais qui ont lieu dès la saison 2. Ce qui fait que les Testaments est une suite tant du roman que de la série. Ça me fait un peu bizarre, ça rend l’œuvre plus transmédiatique mais ça donne aussi l'impression d'un livre écrit pour profiter du succès de la série. Cela ne m’a pas empêché d’être embarquée par l’histoire, de rager et d’être révulsée par le régime puritain (même si la surprise est moins présente). Ressentir des émotions lors d’une lecture est à mon sens le principal alors de ce point de vue je n’ai pas été déçue.

Je me suis facilement attachée aux personnages, notamment Agnès, qui a grandit à Gilead. On voit bien son évolution alors qu’elle grandit et qu’elle prend conscience des contradictions et des horreurs du monde dans lequel elle vit.
Daisy la canadienne évolue moins mais reste sympathique tout de même.
Je suis plus mitigée par Tante Lydia, qui est complexe et attachante, mais je trouve qu’elle ne colle pas trop à l’image présentée dans le premier roman et dans les deux premières saisons de la série, où elle était vraiment zélée et se mettait petit à petit à changer. qu’elle soit ici « gentille » et que sa cruauté depuis le début ne soit qu’une couverture me paraît un peu gros.

Cette suite n’a pas la puissance glaçante et la subtilité du tome précédent mais elle reste rudement efficace, vu comme j’ai dévoré le volume.
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date : 01-02-2020
Dans ce roman graphique historique, on suit d’une part un père réunionnais mobilisé durant la guerre de 14/18, de l’autre sa famille restée sur leur île de l’Océan Indien.

Si les ouvrages sur la Première Guerre Mondiale sont légion, ceux qui s’intéressent aux outremers, colonies et autres se comptent sur la main d’un poilu qui a sauté sur une mine.
Celui-ci est très bien documenté, que ce soit à propos du front ou de la dure vie à la Réunion de l’époque. Il y a même un carnet documentaire à la fin, où on découvre entre autres que la plupart des éléments de la vie de la famille Grondin sont inspirés d’anecdotes réelles. On y apprend donc pas mal de choses, ou on les redécouvre sous un angle nouveau.
L’immersion dans la petite famille rend le tout moins « scolaire », et le récit étant narré par un enfant, il garde une certaine fraîcheur malgré le thème lourd.

Le dessin est clair et agréable, ni trop épuré ni surchargé. Il reconstitue bien l’ambiance de la « Réunion lontan » pour qui la guerre semble si lointaine et pourtant si présente. Et comme il est très expressif, il rend les personnages d’autant plus attachants.

La plupart des personnages parlent en créole réunionnais. Cela leur donne de la vie et du réalisme, mais peut-être aurait-il fallu un lexique à l’intention des lecteurs métropolitains, pour que la BD soit plus aisée à exporter hors de la Réunion.
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date : 31-01-2020
Je suis un peu mitigée sur cette lecture.

D’un côté, j’ai apprécié l’enquête. Je l’ai trouvé plutôt bien menée, il y avait un bon rythme dans son déroulement, sans temps mort ni précipitation (même si j’ai fini par me douter assez vite de l’identité du kidnappeur), et le fait qu’une enquête secondaire soit menée en parallèle fait que l’histoire est assez riche pour ne pas s’y ennuyer.

J’ai bien aimé le personnage d’Assad, que j’ai trouvé très original, parfois comique, parfois touchant et qui a plus d’un tour dans son sac même s’il a de temps en temps des aptitudes ou de bonnes intuitions qui semblent un peu sortir de nulle part.
Merete est attachante, elle aussi. Son champ d’action est un peu… limité (forcément) mais quand elle est au fond du trou, elle ne se laisse pas abattre, elle est déterminée et trouve ses propres solutions.

L’écriture est fluide et légère, pleine d'humour.

Par contre, j’ai trouvé Carl, le héros, absolument insupportable.
Il est introduit au début de façon caricaturale, mais s’il est plus développé ensuite, mon opinion ne s’est pas améliorée à son sujet. Il est condescendant, méprisant et j’ai trouvé horripilant qu’il mentionne chaque fois qu’il croise une femme si elle est attirante ou non (et évidemment, quand elle ne l’est pas, c’est une mégère acariâtre). Quand il drague lourdement un personnage féminin qu’il vient à peine de rencontrer après avoir bavé dessus comme un gros dalleux et qu’elle le repousse, il la traite de tous les noms en pensée et elle devient subitement une idiote aguicheuse.
Son côté flic cynique et désabusé hanté par sa précédente affaire m’a semblé très cliché, même pour moi qui lis peu de polars, et ne me l’a pas rendu plus sympathique du coup.

Difficile de s’immerger dans un roman dont on déteste le héros. Résultat, j’ai un peu tardé pour le finir !
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Enfin du steampunk qui ne se borne pas à coller quelques rouages en arrière-plan pour donner des couleurs à un récit ! Une héroïne automate, moult machines à vapeurs, guerre froide entre guildes de mécaniciens et d’alchimistes, avec une poignée de gargouilles et un soupçon de fantômes pour la fantasy… Ici, on est servi, et même si on use des codes habituels du genre, j’ai trouvé l’univers plutôt original.

Malgré la finesse avec laquelle est dépeinte Mattie, je ne me suis pas complètement attachée à elle.
On ne peut que compatir à sa condition, femme « émancipée » parce que son créateur l’y autorise mais garde avec lui la clé de sa liberté, automate douée d’intelligence parmi ses semblables aux rouages sans passions. Pourtant, j’ai toujours ressenti une certaine distance avec ce personnage.
Sa relation avec son maître, douce-amère, est pleine d’une ambiguïté qui n’est jamais manichéenne alors qu’il aurait été facile de coller à l’une et à l’autre les étiquettes de gentille oppressée et méchant oppresseur.
J’ai aussi apprécié ses interactions avec le Fumeur d’âmes, les passages le concernant ont été ceux qui m’ont le plus intéressée.

L’auteure aborde de nombreux thèmes forts avec une curieuse douceur. Ils semblent n’avoir aucun lien au départ : le désir d’émancipation de l’héroïne, la place des automates dans la ville, l’oubli des gargouilles qui l’ont bâtie, la mécanisation grandissante du quotidien, la lutte des classes des mineurs, la xénophobie… Ça donne l’impression d’un gros-fourre-tout. Et finalement, on finit par en voir l’articulation, les rapports dominants/dominés, le rejet de la différence, de l’ancien face à la nouveauté.
C’est un roman qui ne manque pas de fond, mais comme pour l’héroïne, il m’a manqué un petit quelque chose pour m’y impliquer vraiment. c’est peut-être parce que l’histoire en elle-même m’a peu marquée, j’ai trouvé que bon nombre de pistes, de questionnements restaient flous ou sans réponse.

C’est une bonne lecture, fluide et agréable en plus d’avoir quelque chose à dire, mais pas non plus un coup de cœur pour moi.
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[Cette critique vaut pour les deux parties de Justicière]

Je crois que c’est mon tome préféré de la saga !

La première partie est vraiment très lente et pourtant, je n’ai pas pu m’en détacher.

On y suit tout particulièrement Dalinar qui est loin d’être mon personnage préféré de la saga, parce que je trouve souvent ses passages longs et ennuyeux. Mais ici, j’ai apprécié qu’on remonte le fil de son passé, qu’on creuse ses failles. On découvre son passé de grosse brutasse sanguinaire et sa transition vers l’homme qu’il est à présent.
J’ai aussi beaucoup aimé le développement de Shallan dans ce tome.
Spoiler(cliquez pour révéler)
(J’attendais beaucoup du fait qu’elle se perde dans les différentes personnalités qu’elle s’est créé pour se cacher à quel point elle est détruite à l'intérieur et je n’ai pas été déçue, surtout que ça ne se résout pas en un claquement de doigts comme je le craignais.)[/spoiler]
Kaladin est plus en retrait, mais comme il était jusque là le personnage le plus mis en valeur et qu’il radote un peu avec son côté chevalier blanc torturé, ça n’est pas plus mal. [spoiler](J’ai bien aimé qu’il ne parvienne pas à prononcer son serment parce qu’il n’arrive pas à accepter d’être sauvé)[/spoiler]
Bref, question approfondissement des personnages principaux, je me suis sentie gâtée ! Par contre, j’ai trouvé le triangle amoureux Shallan/Kaladin/Adolin grossier et inutile.

Concernant les personnages secondaires, Lift m’a bien fait marrer. J’ai plus de mal avec Szeth.

J’adore le concept des parshes et des parshendis, alors j’ai été heureuse d’en savoir plus à leur sujet. [spoiler](Quel retournement de situation que de savoir qu’ils sont les autochtones et que les humains sont en réalité les néantifères ! Ça m’a sciée.)

Idem pour les sprènes, même si j’ai trouvé le fonctionnement de leur civilisation trop « humaine ». Le monde de Roshar est vraiment d’une richesse exceptionnelle et chaque fois qu’on croit en avoir fait le tour, Sanderson trouve le moyen de l’approfondir encore. ^^ Cela dit, j’ai l’impression de me perdre un peu entre les Hérauts, les Radieux, les Incréés, Abjection et compagnie… ça commence à faire beaucoup !

Et quand viennent enfin les moments d’action… ça envoie de la Fulgiflamme plein les mirettes !
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