Pourquoi ? L'histoire d'une fille et sa maladie

En lisant un livre, avez-vous déjà eu l’impression que vous auriez pu écrire, à l’instar de l’auteur, quelques phrases ou passages, car ils expriment si bien vos ressentis ? Cela a été le cas pour moi. Sauf que Sophie, avec tout son talent et son vécu, l’a, bien sûr, mieux écrit que moi !

Elle nous raconte un parcours médical semé d’embûches et guidé par l’espoir d’une solution, d’un nom sur cette maladie, une cause à ces douleurs. Elle nous narre ses moments d’abattement, mais aussi ses joies, ses doutes, ses peurs et ses questionnements dans un sens plus large sur la vie et la maladie en général. Le fait est que la douleur est une maladie invisible et source de jugements qui portent souvent tort à la personne qui a mal. Comme si son mal n’existait pas puisqu’il ne se voit pas comme une fracture, un cancer ou une plaie béante !

C’est un livre que je relirai souvent, quand mes propres douleurs prendront le devant de la scène, pour m’aider à lâcher prise. Mais c’est aussi un livre que je recommanderai à mes collègues médecins qui parfois sourient face à la douleur. Je le conseillerai aussi à mes patients qui vivent la même chose que Sophie.

Ce livre, tout petit et très court en apparence, est beaucoup plus fort qu’il n’y paraît ! Il porte en lui un immense message d’espoir et nous rappelle l’importance du lâcher-prise face à ce qu’il nous arrive. À l’immense « Pourquoi ? » du titre, nulle réponse miracle, mais une manière différente de voir le quotidien et de vivre avec son mal pour qu’il ne nous définisse pas et ne nie plus la vie si précieuse qui réside en chacun de nous.

L’auteure choisit une écriture fragmentaire, faite de courts chapitres, avec des mots choisis et précis, pour ne pas encombrer le lecteur de superflu. Ce style d’écriture donne ainsi plus de poids au texte et fait ressortir l’essentiel.

En résumé, « Pourquoi ? » m’a beaucoup émue et touchée en plein cœur. À l’aide d’une écriture accessible à tous, je pense que ce livre peut être – je dirais même qu’il doit être ! – lu par tout le monde, douloureux ou pas, malade ou pas, car ce qui y est exprimé est avant tout véritable message d’espoir et un hymne à la vie. Sophie nous incite à parler de nos maux, à mettre des mots sur nos mots, pour ne pas rester isolés face à la maladie invisible. Cette auteure de talent nous offre ainsi, par son expérience, un livre qui manquait pour communiquer sur la maladie invisible, une sorte de vecteur. Alors je n’ai qu’un mot pour terminer cette chronique : MERCI !