L'Étoile de Pandore (Intégrale)

J'ai pris grand plaisir à lire ce livre. L'écriture, les personnages, l'histoire convergent vers le dénouement d'une manière particulièrement intelligente.

Je relis en ce moment ce livre avec le même plaisir. (Je devrais dire ces, car je ne possède pas l'intégrale mais j'ai emprunté les quatre tomes)

Il y a cependant une chose qui m'a frustré à la première lecture et aujourd'hui encore. La grande quantité de personnages essentiels à l'histoire force de nombreux changements de point de vue et il m'est arrivé de devoir attendre trop longtemps à mon goût pour découvrir la progression dans l'histoire de mes personnages favoris. Pour moi, ce désagrément s'est estompé vers le milieu du troisième tome et s'est totalement évanouit lors du dénouement de l'intrigue, car il était alors devenu apparent que pour le déroulement de l'histoire, cela est essentiel.

Je réitère donc, j'ai pris grand plaisir à lire ce livre et je le relis avec le même plaisir, s'il n'est pas plus grand.

Ce cycle passe constamment du l'excellent au médiocre et vice-versa.

Il est construit autour de 4 lignes narratives principales

- Paula Mayo, une policière compétente et renommée, traque un ancien terroriste employé par les Gardiens.

- Oscar Monroe, commandant de vaisseau spatial, dirige l'exploration de l'Etoile de Pandore. Puis il s'illustrera dans les batailles spatiales que cette exploration déclenchera.

- Mellanie Rescorai est au départ une ravissante idiote spécialisée dans la promotion canapé. Une Intelligence Artificielle la prend sous son aile. Cette entité électronique a infiltré tous les systèmes informatiques de l'humanité et observe le destin des humains. Mais il y a des endroits dépourvus de systèmes informatiques et inaccessibles pour l'Intelligence Artificielle. Mellanie lui sert d'espionne et de cheval de troie.

- les patriarches des trois plus grandes dynasties industrielles, Sheldon, Halgarth et Brunelli, manipulent les membres du gouvernement et se disputent le vrai pouvoir politique.

Ce qui est réussi

- la technologie d'armement des fantassins et des tueurs. Les implants, les interfaces visuelles virtuelles, les armures de combat...

- Mellanie Rescoraï protégée par l'Intelligence Artificielle, parfois de façon spectaculaire, quelle que soit la menace.

- les batailles spatiales, le développement exponentiel des forces ennemies

- les premières enquêtes policières de Paula Mayo, les traquenards et fusillades, ses difficultés avec sa hiérarchie

- le train de vie des dynasties

- le tome 4 qui réunit toutes les intrigues et personnages principaux en une course poursuite haletante sur un monde désert.

Ce qui est raté

- 50% de remplissage (lignes narratives secondaires : L'Ange des Hauteurs, Ozzie et les chemins des Silfens, Bradley Johansson, Elaine Doi ...)

- le personnage de Paula Mayo (censée être compétente mais en fait peu efficace)

- les technologies spatiales décrites à coup de verbiage bidon.

- les intrigues informatiques qui ne sont que des transpositions de l'informatique de notre époque et qui sont ridicules dans un contexte technologique aussi avancé.

- les personnages mono-émotion ou à faible épaisseur psychologique

Bilan

On passe par la SF carrée et soignée, quoique sans surprise, aussitôt suivie par des passages ennuyeux. Les plus obstinés d'entre vous pourraient y trouver leur compte en sautant les passages dispensables. Les autres : abstenez vous, c'est mon conseil.

4 volumes, beaucoup de thèmes SF abordés, beaucoup de personnages, mais quel ennui… Il ne se passe rien ! Les nombreux protagonistes, tous aux motivations peu claires, sont survolés et, pour la plupart, dispensables. Parmi les thèmes SF on retrouve cybernétique, réalité augmentée, recodage ADN, rajeunissements, accès en lecture/écriture à la mémoire humaine, clonage, une IA discrète et omnipotente, voyage interstellaire, trous de ver et colonisation, etc. mais rien de tout cela n'est réellement exploré. L'auteur, probablement passionné par les motrices de train et les 4 roues, tente de donner un peu de vie à son univers en citant systématiquement les modèles, mais il ne fera aucun effort de plus, et ça en devient vite disproportionné et saoulant. Quelques rares passages d'action confus. Une enquête, et quelques autres intrigues, qui tombent à plat. L'odyssée d'Ozzie ou l'Ange des Hauteurs auront servi à quoi finalement ? Que devient Qatux ? Les Barsoomiens ? Et en point d'orgue une course-poursuite finale aussi inintéressante qu'interminable. Tout cela aurait pu être condensé en 1 seul volume. J'ai découvert Peter F. Hamilton avec « L'Étoile de Pandore », je n'avais jamais rien lu d'aussi mauvais.