Moi, Sporus, prêtre et putain

D'une manière assez libre, Cristina Rodríguez nous raconte l'histoire de Sporus, personnage assez peu connu qui œuvra dans l'entourage de Néron.

Bien que le côté historique soit très librement abordé, j'ai apprécié de retrouver l'époque, et de me pencher sur le règne du controversé Néron. Largement romancée, cette histoire est difficile à lâcher. La personnalité de Sporus dépeinte avec humour nous attache à lui sans difficulté et je dirais même avec plaisir.

Une lecture vraiment sympa...

Une lecture agréable sur un personnage réel et méconnu du grand public. On connait peu de choses sur la vraie vie de Sporus, mais l'auteure arrive tout de même à nous intéresser à lui à travers cette fiction et nous donne même envie de nous informer sur sa vraie histoire.

Comme l'explique l'auteure à la fin du livre, l'histoire de Sporus est romancée. Ne connaissant pas très bien cette période historique, cela ne m'a pas dérangé outre mesure, mais cela peut vous faire tiquer si vous la connaissez plus profondément que le lecteur moyen.

Sporus est le premier livre que j'ai lu (ou devrais-je dire dévorer) après une (très) longue pause. Sporus est un roman drôle, rafraîchissant qui nous fait ressentir toutes sortes d'émotions. Le style d'écriture est plutôt agréable et les personnages sont attachants ou détestables, à vous de choisir ! Tout au long de la lecture, plusieurs contextes historiques et politiques se précisent et il était fort bon de pouvoir apprendre plusieurs choses tout en lisant. Les informations données dans le livre sont tout de même à prendre avec des pincettes. Faire des recherches pour démêler le vrai de l'imaginaire était plutôt intéressant et j'en suis ressorti plus informé sur le sujet.

Sporus est le livre parfait si l'on cherche une lecture agréable sans prise de tête avec un fond d'histoire ! Je recommande !

Pour l’exactitude historique… on repassera. Il ne faut surtout pas aborder ce livre comme une biographie romancée puisqu’il s’agit d’une œuvre de fiction. Et c’est principalement ce qui m’a déplu concernant la relation du protagoniste avec Néron, pourtant si intéressante à étudier.

Le mot de l’auteure à la fin du roman a surtout retenu mon attention en ce que celle-ci tente d’expliquer pourquoi son œuvre est une fiction qui ne doit pas être prise comme un travail d’historienne. En effet, elle prétend tout d’abord vouloir faire connaître le personnage de Sporus, qui est en effet trop peu étudié, mais elle le présente bien malheureusement comme une personne qu’il n’était pas vraiment et fantasme l’histoire de sa vie (ce que je ne saurais d’ailleurs pas lui reprocher, les sources d’information à ce sujet étant très maigres).

Ensuite, elle prétend ne pas avoir eu envie de présenter les « trop complexes » rouages moraux, religieux et politiques de l’époque pour mieux éviter de perdre le lecteur moyen, justifiant ainsi de nombreuses lacunes de son texte. Ce n’est d’ailleurs pas franchement compréhensible ni très futé dès lors que pour manipuler le personnage de Néron, il faut nécessairement le replacer dans son contexte. Par ailleurs, elle prétend qu’il ne peut pas être décrit de manière manichéenne, et c’est bel et bien le cas - on met ici le doigt sur la question des biais des sources primaires et de leurs abréviations. Cependant, elle fait de "son" Néron un personnage bancal presque plus déséquilibré que celui que Suétone et ses confrères nous ont vendu, en ce qu’il pouvait avoir de terrifiants accès de colère et être perçu comme un véritable monstre, puis devenir un petit agneau dont Sporus tombe amoureux en un claquement de doigts.

Nulle mention des nombreux crimes qui lui sont d’ailleurs imputés, démentis ou non par la communauté scientifique, ni des raisons personnelles et spirituelles qui l’ont poussé à épouser Sporus (la ressemblance avec Poppée est vaguement évoquée puis reléguée au second plan). C'est dommage, l'intrigue aurait vraiment gagné en profondeur !

Alors oui, si j'ôte ma casquette de chercheur en histoire ancienne, je peux dire que j’ai apprécié cette lecture car il s’agissait d’une fiction divertissante comme je les aime. C’était bien écrit, il y avait une bonne balance entre l’action et l’introspection. J'ai principalement été décontenancé par ce travail de « réhabilitation des personnages », comme l’auteure l’a elle-même qualifié : si Néron est effectivement un bon exemple pour s'y essayer, j'ai trouvé le résultat à la fois fragile et mal amené.

Le souci reste que ces personnages auraient très bien pu être fictifs : le roman serait resté tout aussi bon. Et, hélas, c'est là qu'est l'os.

Les seuls points noirs que j’ai pu relever, je les ai évoqués plus haut et je sais pertinemment qu’ils ne dérangeront pas la majorité des lecteurs (pour peu qu’ils soient plus indulgents que moi sur le côté peu authentique de la chose). Après tout, c'est une fiction. Mais comme toute fiction historique, celle-ci emprunte de multiples raccourcis et contribue à fausser l'image de personnages et de périodes que tant de spécialistes s'acharnent à dépeindre correctement.

Lu pour la 2eme fois après quelque mois d'écart entre les deux lectures, je n'ai pu que dévorer à nouveau le livre et l'histoire biographique de Sporus qui en aura vécu aussi bien dans son malheur que dans son bonheur !

Condamné à une vie de misère, Sporus va se retrouver au milieu des galles sans pour autant subir un sort différent de ce qu'il vivait avant d'en arriver là.... Après tout être un esclave n'est pas facile et encore moins quand Néron portera son regard sur sa personne. Haï par tous au début, apprécié par beaucoup à la fin, la vie de Sporus n'est qu'une balance entre les gens cultivés et aisés sans compter son meilleur confident qui lui cache certaine chose .....

Une superbe histoire à mon humble avis qui ne cessera de me ravir .... pour encore de long mois.

Un récit romancé d'un personnage méconnu qui vécut sous le règne de Néron. On sait peu de chose de Sporus, mais les détails et le récit de l'auteur rendent parfaitement crédibles les faits.

J'adore ce livre que le lis chaque fois avec plaisir, même si après des recherches, je fais la différence avec les détails réel et imaginaire de la vie du héros de l'histoire.

La vie d'un personnage réel et méconnu, né esclave et qui va, parfois malgré lui, gravir les échelons pour intégrer la cour de Néron. C'est aussi un portrait de cet empereur que nous propose l'auteure, sans manichéisme, mais sans éluder les côtés sombres. C'est surtout un roman sur des solitudes qui se croisent et des destins insatisfaisants qui s'unissent. Comme si tout avait été écrit à l'avance.

http://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr/2014/03/le-destin-coutume-de-donner-detranges.html

Une bonne surprise. Je connaissais jusqu'ici Cristina Rodríguez par ses fictions publiées sous le pseudonyme de Claude Neix, qui peuvent s'avérer riches sur le plan de l'imaginaire mais sont rarement bien écrites. Avec "Sporus", je découvre un roman prenant, qui vous entraîne, ne vous lâche plus, et écrit avec une finesse d'expression et une richesse de détails, en particulier dans la première partie, auxquelles je ne m'attendais absolument pas de la part de cette auteure. On sent que l'historienne est dans son domaine, la Rome du Bas-Empire, et elle le traite avec une clarté, une précision et un luxe de détails qui nous rapprochent plus d'une fresque chatoyante que d'un roman yaoi lambda... Un bémol, cependant : si les détails de la vie quotidienne sont riches et bien documentés, Cristina Rodríguez prend toutefois de grandes libertés avec le peu que l'on connaît de l'histoire de Sporus. "Puer delicatus", il ne fut jamais prêtre, mais fut en réalité castré sur l'ordre de Néron, qui ordonna l'ablation de ses "testicules"; à partir de là, on se demande si, dans la réalité, les relations entre Néron et son affranchi furent aussi tendres et romantiques que dans ce récit !

J'ai toutefois beaucoup apprécié le début (donc la partie la plus romancée) sur l'enfance de Sporus dans Suburre et sur son bref passage parmi les prêtres de Cybèle. L'approche de la religion dans ce récit lui fait une place aux côtés de l'"Héliogabale" d'Antonin Artaud, des pièces de Sénèque ou de la "Médée-Kâli" de Laurent Gaudé, et l'explication que Cristina Rodríguez propose aux mariages de Néron avec ses affranchis ne manque pas d'intérêt. À découvrir, donc ! :)

Et pour ceux qui voudraient poursuivre sur des personnages analogues, ce roman me fait un peu penser à "Porporino ou les Mystères de Naples" de Dominique Fernandez, ou à "La Voix des Anges" de Anne Rice.

Non mais quel ouvrage !!

Le récit est, en fait, une biographie d'un garçon nommé Sporus qui, né enfant illégitime d'une esclave dans un bordel, deviendra putain puis prêtre puis favori de Néron, l'empereur romain.

A travers le récit de vie de Sporus, très émouvant et parfois drôle et terrifiant, on découvre de nombreux personnages, tous aussi intéressants les uns que les autres : certains ont historiquement existé bien que, comme le spécifie l'auteur certains éléments sur eux sont erronés ou romancés.

Le fait que le récit soit écrit à la première personne, par Sporus lui même, donne une certaine fraîcheur et authenticité à l'oeuvre.

De plus, l'auteur, fidèle à elle-même nous livre des explications sur le règne de Néron et le quotidien des romains, d'une plume d'une extrême légèreté !

Une belle découverte à lire, pour pleurer, rire, comprendre et se cultiver.

J'ai adoré ce roman que j'ai dévoré d'une traite sans pouvoir le reposer avant la dernière ligne . La description de la vie à Rome sous le règne de Néron est parfaite,érudite mais sans lourdeur aucune, au contraire, l'auteur sait nous rendre parfaitement actuels les méandres politico-religieux de l'époque. Le jeune Sporus est un personnage extraordinaire (inspiré du "vrai" Sporus) , un gosse du Suburre à la langue bien pendue, prompt aux escapades et aux bétises, et pourtant d'une grande tendresse, qui vivra des aventures extraordinaires, de la fange d'une taverne où enfant, on le prostitue, jusqu'à l'or et la pourpre d'une épouse impériale sur le Mont Palatin, en passant par le temple de Cybèle ou, eunuque, prêtre , putain et esclave à la fois, il trouvera pourtant l'amitié et l'amour de sa vie. Intrigues, complots, moments de douceur, musique, trahisons, coup d'état, fous rires, horreur, beauté, se côtoient pour tisser un destin extraordinaire, que Sporus nous raconte avec son langage imagé, sa tendresse et sa joie de vivre. Un seul petit regret: j'aurais bien aimé une ou deux scènes sensuelles avec son grand amour...mais le roman est très chaste.