Commentaires de livres faits par Siolka
Extraits de livres par Siolka
Commentaires de livres appréciés par Siolka
Extraits de livres appréciés par Siolka
Principalement parce qu'il est composé en réalité de deux livres, deux histoires parallèles et pourtant liées.
Je m'explique :
- Un chapitre sur deux, on suit Darcy, une jeune américaine d'origine indienne, qui part s'installer à New York juste après son 'bac'. En effet, elle a envoyé son premier roman à une maison d'édition new-yorkaise qui décide de le publier. Sa vie est alors bouleversée : elle quitte son cocon à Philadelphie pour découvrir un monde à l'opposé du sien, la jeune et effervescente scène littéraire new-yorkaise : fête, argent, célébrité et... Rencontres ! Cependant, ce monde n'est pas rose puisqu'elle devra faire face à de nombreuses difficultés, tout d'abord concernant son roman et les nombreuses correction à effectuer, mais aussi des difficultés financières, d'adaptation, dans un univers qui peut se montrer hypocrite.
- Les autres chapitres sont constitué du roman écrit par Darcy, "Afterworlds". L'héroïne, Lizzie, survit miraculeusement à une attaque terroriste dans à aéroport dont elle est la seule rescapée. Mais elle effectue un bref passage dans l'au-delà, où elle rencontre le séduisant prince Yamajah, seigneur de la mort. Sa vie ne sera plus jamais la même ; dès lors, elle peut voir le fantôme de la meilleure amie de sa mère, Mindy, assassinée à l'âge de onze ans, dont elle n'avait jamais entendu parler. Partagée alors entre deux mondes, grâce à l'aide de Yama, elle se lance à la quête de son ravisseur afin de venger l'enfant. Mais son chemin est semé d'embûches, car jouer avec la mort est un jeu dangereux qui ne la laisse pas à l'abri...
Tout d'abord, j'ai adoré l'idée de mettre en abîme un roman dans un autre. Cette idée est plutôt bien adaptée au long du roman, même s'il est possible de lire les deux histories séparément, mais ce n'est pas l'intérêt du livre. D'ailleurs, je ne pense pas avoir de préférence pour l'une ou l'autre, car elles exploitent des univers différents... Mais étroitement liés.
Dans "Afterworlds", on ressent l'influence de la plume de Darcy dans l'écriture. Le mythe de Yamajah est directement inspirés des divinités indiennes ; même si elle ne se revendique pas croyante, ce folklore a rythmé son enfance et donc son imagination. D'ailleurs, la jeune auteure a quelque peu honte de réutiliser son patrimoine à des fins "commerciales", une histoire d'amour qui décontextualise complètement le dieu.
Les moments où l'on suit Darcy évoquent eux aussi son roman, mais vu de l'intérieur. Elle reçoit des critiques, des compliments parfois dithyrambiques, des conseils, des propositions de correction. La jeune fille se remet beaucoup en question, notamment sur la fin. Elle hésite, se rend compte de ses chapitres trop longs, de ses erreurs (notamment du fait que ses personnages ne sont pas assez décrits au long du roman). Bref, son oeuvre est loin d'être parfaite, mais c'est ce qui fait son charme !
Côté social, elle se rapproche de personnalités influentes, découvre la vie mondaine. [spoiler]Elle tombe amoureuse d'Imogen, une jeune auteure de 23 ans avec laquelle elle va vivre une passion faite de hauts et de bas. C'est la première fois que je lisais une romance lesbienne dans un bouquin, belle preuve que les choses évoluent !
Je n'ai pas pu lâcher ce livre, et en même temps je n'ai pas pu y rentrer complètement, perturbée par la double narration. Dommage. Une lecture enrichissante, toutefois.
Bien sûr, vous me direz, l'histoire est peu probable, quoique l'on ne sait jamais. Ainsi, elle tient plus du conte philosophique amenant à réfléchir sur les barrières sociales (qui soupçonnerait une concierge d'avoir lu Marx et Kant ?), sur le côté fermé de certains milieux (qui en prennent d'ailleurs pour leur grade...), sur l'importance des conditions où l'on naît... et sur la vie en général. Car Muriel Barbery n'étant pas agrégée de philosophie pour rien, ce livre est truffé de références et amène le lecteur à se questionner sur les thèmes universels que sont l'art, la beauté, la mort... Le vocabulaire est soutenu, mais je n'ai pas à un seul moment utilisé de dictionnaire. Non que je connaisse tous les mots employés, mais je me suis laissée emportée par la beauté de la rigueur, du difficile, des belles tournures syntaxiques. Je ne connaissais pas non plus tous les auteurs cités, mais cela m'a permis d'en découvrir certains et d'avoir envie d'en découvrir d'autres. Quant à la fin, elle m'a complètement bouleversée au point d'en finir en larmes, ce qui est plutôt rare quand je lis. Même s'il s'agit, je pense, d'un mal nécessaire à l'histoire.
Un petit bijoux sensible de la littérature contemporaine.
Molière, on aime ou on n'aime pas. Néanmoins, cette pièce dénonce avec justesse la question religieuse au 17ème siècle... Et ses excès, qu'incarne le personnage de Tartuffe, faux-dévot, hypocrite et profiteur qui s'installe dans la famille d'Orgon en tant que "directeur de conscience" et tente de s'enrichir. Certaines scènes sont très drôles, et ce comique offre une vision de la société au temps des moralistes mais nous renvoie aussi à l'époque contemporaine et les questionnements actuels autour des religions et de leur ampleur.
En fait, pas du tout. L'histoire se révèle beeeeeaaaauuucoup plus complexe. Elle s'ouvre en effet sur la rencontre entre Anthem, danseuse étoile et brillante élève correspondant depuis son enfance aux attentes de ses parents, richissimes négociants immobiliers, et Gavin, beau jeune homme issus d'un quartier précaire. Le coup de foudre est immédiat, malgré le fossé qui les sépare : en effet, la ville est coupée en deux partie, le Nord écrasant un Sud voué à la violence et à la misère. Un jour, Gavin est enlevé par les membres du Syndicat, réseau de trafiquants terrorisant les bas quartiers. En tentant de fuir, Anthem échappe à la noyade mais se retrouve sauvée de justesse par le brave Ford et la géniale Docteur Jax qui lui supplante un cœur artificiel, décuplant ses capacités physiques. La jeune fille se lance alors à la traque du syndicat tout en tentant d'échapper à son ex petit-ami psychopathe et à la surveillance accrue de ses parents. Mais ce qu'elle ignore, c'est qu'elle n'est pas au bout de ses surprises...
L'écriture de l'auteure est très fluide, élégante et efficace. L'intrigue est parfaitement bien menée, chaque détail calculé à la perfection, engendrant un réseau titanesque rempli d'agents infiltrés. Seule déception :
Certains personnages comme Zahra auraient mérités d'être plus approfondis... La fin nous laisse avec nos interrogations, et l'envie d'acheter le prochain tome. Pour cela, il faudra attendre septembre prochain.
Magnifique, Merveilleux, Majestueux, Mélancolique, Mélodieux, Multicolore, Magique. Après le charme discret de "Le ciel est partout", Jandy Nelson nous livre une nouvelle preuve de son talent. J'ai toutefois nettement préféré ce livre-ci. Ne vous fiez pas au titre aux airs un peu naïf, ni à la couverture un brin enfantine. Lisez-le. Dévorez-le de la première à la dernière page, laissant de côté le monde pour plonger dans l'univers des jumeaux Noah et Jude, deux ados - extérieurement- normaux. L'histoire est construite en deux points de vue, alternant par chapitre. Celui d'un Noah de treize ans et demi, peintre surdoué, pré-adolescent mal dans sa peau, renfermé, harcelé par ses camarades et rejeté à cause de son homosexualité mal dissimulée. Ce Noah envie sa jumelle, Jude, cette fille solaire, extravertie, aux airs superficiels, ouvertement surfeuse et secrètement passionnée de sculpture.
Cette fille-là, on retrouve son point de vue, mais à seize ans, et complètement métamorphosée. Etudiante en école d'art, loup solitaire, errant en compagnie des fantômes du passé, tandis que son frère s'émancipe et se transforme en un inconnu populaire, sportif et sociable - bref, une normalité qui ne lui correspond pas. Depuis la mort de sa mère, Jude s'enfonce dans un trou sans fin. Jusqu'à sa rencontre avec Guillermo Garcia, sculpteur aux allures psychopathes cachant un cour d'or qui va l'aider à rompre avec ses démons.
Les deux histoires se mêlent, se rapprochent jusqu'à exploser en un point ultime - l'élément perturbateur, le mystère expliquant ce retournement inattendu de situation.
Juxtaposé à l'Art, l'Amour joue un rôle clé dans l'histoire. L'amour avec un grand A, et sous toutes ses formes : l'amour parental, l'amour familial, l'amour fraternel, l'amour homosexuel, l'amour homosexuel. Les personnages nous séduisent, nous intriguent et nous amènent avec eux sous le soleil de la Californie. Comment ne pas craquer pour le ténébreux Oscar, son accent britannique, son allure de James Dean et son passé tumultueux ? Sans parler de Brian et sa valise d'étoiles. La toile se colore de sentiments, de passion, et de génie : l'auteur parvient à nous faire imaginer les œuvres de Noah avec des mots. On rêve, on pleure, on rit et on oublie. Bref, un vrai roman de vie.
Ce qui m'a le plus ému est sans doute ses poèmes. Ils ne respectent absolument pas les règles de versification, mais cette simplicité a quelque chose de très émouvant. L'univers de la musique se juxtapose à celui du deuil pour former une symphonie macabre, une ode à la vie qui nous renvoie à notre propre existence... Et cette chance unique.
Bref, un bon moment divertissant, qui se lit avec un sourire aux lèvres...
Et puis... Konrad est envoyé dans une école militaire où il fera la connaissance de Lukas, jeune Juif plus âgé que lui, se faisant passer pour un aryen. Il tente d'éclairer le petit garçon sur la cruauté de son peuple. Petit à petit, les deux garçons vont se lier d'amitié et Max va ouvrir les yeux. Mais il est trop tard. La guerre est toujours plus forte.
Bref, incroyable, magnifique... A lire absolument !
La réponse s'éclaire peu à peu dans l'obscurité de ces interrogations. Certaines en viennent à détester Mia, mais d'un certain côté, il faut la comprendre.
Tendre, touchante, un brin ouverte : la fin est parfaite. S'il vous plaît, n'ajoutez rien à celle-ci : c'est amplement suffisant.
Ensuite, ah ! Jonh Green ! Comme d'habitude, il ne m'a pas déçue. Trois héros délirants : "Le duc", alias Angie, jeune fille un brin garçon manqué qui cache un cœur d'or ; JP et Tobin, adolescents décalés à l'humour implacable. Une aventure entre amis qui les conduira bien plus loin que ce qu'ils imaginaient.... (c'est-à-dire le waffle shop). Drôle, hors-normes, bref, parfait !
Enfin, le livre s'achève sur un ton un brin nostalgique, avec l'histoire de la jeune Addie, qui sort d'une longue histoire avec Jed. L'héroïne, dont tout le monde se plaint qu'elle ne prête pas assez attention aux autres, réussira-t-elle à leur prouver le contraire ?
Bref, ne vous attendez pas à de la grande littérature, mais prenez ce livre comme il est : frais, émouvant, et so-christmas ! Car quand trois supers auteurs jeunesse se réunissent pour faire rêver et savourer l'ambiance de Noël, les anges s'en mêlent...
L'histoire se tient, même si certains passages sont largement prévisibles. J'aurais aimé davantage de personnages pour brouiller l'enquête. Ce livre dénonce également des thèmes comme l'acceptation des différence, la tolérance : sur Godspeed, tous les Hommes se ressemblent physiquement, et la rousse Amy va venir tout chambouler sur son passage. L'histoire d'amour est également prévisible, et elle ne m'a pas vraiment touchée, peut-être à cause du manque d'approfondissement de certains personnages.
Un avis assez contrasté donc, entre un univers qui nous plonge au cœur des étoiles et de la société humaine, et une intrigue pas assez approfondie à mon goût. J'ai hâte de voir ce que va donner la suite.
J'avoue que j'étais un peu sceptique avant de lire ce livre, car le résumé ma faisait beaucoup penser à "La sélection". Effectivement, on note de nombreux points communs entre les deux histoires MAIS j'ai de loin préféré celle-ci : il y avait moins le coté "princesse", triangle amoureux... Les personnages étaient intéressants, en particulier la jeune Violet et son talent de violoncelliste. L'histoire est sympa, autant sur le fond que sur la forme. La romance ne prenait pas le dessus sur le scénario, même si certains aspects de celui-ci auraient mérités d'être plus poussés. Le sujet dénoncé, celui des mères porteuses, ouvre un débat plus large que celui de la Sélection, puisqu'il s'agit d'une réelle question de société mêlée à la théorie récurrente des castes, ici représentées par des cercles sociaux. L'hypocrisie et la cruauté transpirent dans le joyau. La fin ouverte nous laisse en suspens... Vivement la suite donc !