Claudine à Paris

Un deuxième volume qui m'a moins convaincu que le premier. Si Colette poursuit avec brio le récit des aventures de Claudine dans un Paris trépidant, le caractère de Claudine m'a franchement déplu par moments. Espiègle et audacieuse pour sûr, mais en ce qui concerne la nostalgie qu'elle éprouve en se rappelant comment elle violentait la pauvre Luce... et en avouant sans gêne que celle-ci en redemandait ! Voilà qui m'a bien embarrassé. Pauvre gamine dont la vie dans ce deuxième tome n'est d'ailleurs pas plus rose qu'elle ne l'était auparavant...

Aussi, bien que cette série aborde des questions de genre et discute de la position sociale de la femme à travers la vie d'une héroïne forte et indépendante, celle-ci finit par s'enfermer dans une situation somme toute très caricaturale pour son époque - elle épouse un homme plus âgé car être une femme indépendante, oui, mais on ne devient pas une femme sans un bon mari. Il ne faut donc pas oublier que, contrairement à ce que certains laissent entendre aujourd'hui, ni Colette ni son héroïne n'étaient féministes - du moins pas dans le sens moderne du terme. On se retrouve bien avec une Claudine suffisamment intrépide pour jouer des coudes dans une société qui voudrait la museler, mais qui est tout de même consciente de la place qu'elle est supposée occuper. Et c'est vraiment frustrant par moments.

Ceci étant dit, je continue d'apprécier la plume de Colette et sa manière de mettre en lumière certains sujets tout en observant une forme de retenue et de pudeur, époque oblige.

Très bon livre qui fait plaisir à lire après Claudine a l’école. À avoir, ainsi que l'equivoque Claudine à l'école et Claudine en ménage. Il y aurait trop à dire, je m'arrête là, mais je recommande

Ce livre fait partie de ma bibliothèque Parisienne. Colette, grande écrivain nous partage une partie de sa jeunesse dans le Paris de la belle époque. Les sorties au théâtre du châtelet (je crois). J'ai aimé cette lecture car elle m'a permis de voyager dans une époque qui m'attire dans une ville que j'aime tant.

« Claudine à Paris » c’est l’histoire personnelle de Colette, nostalgique et dépaysée, arrivant dans la capitale, déracinée, loin des forêts, des lacs, de la faune et de la flore et des sensations poyaudines, confrontée à la pollution ( l’intérieur du nez noir le soir, déjà !) et aux ambiances mondaines auprès desquelles elle découvre que la médisance et la jalousie sont un mode de vie.

Dans « Claudine à Paris » Colette affirme déjà son caractère, sa liberté, son anti-conformisme. Une nouvelle fois, Colette, transgressive et provocatrice, aborde l’homosexualité, masculine cette fois. Tout ce que sera la vie de Colette est déjà quasiment annoncée ; son amour pour les chats n’y échappe pas.

Mais « Claudine à Paris » c’est également l’histoire de ses premiers émois amoureux : son « oncle » qui deviendra ensuite « son cousin » puis « Renaud » n’est autre que Willy, lui-même ; ce dernier qui, comme « Renaud », était son ainé de près de 15 ans et en qui elle recherchait à la fois, le père, l’épaule et l’amant.

Un roman évocateur et attachant. Pourtant, d’un point de vue littéraire, Colette fera beaucoup mieux par la suite…

J'ai moins aimé que le premier tome des aventures de Claudine. Adieu, école et joyeuse insouciance ! La vie à Paris de Claudine aurait pu être trépidante, mais pour le coup, notre petite héroïne s'y ennuie bien plus qu'elle ne s'y amuse. Les moments où elle se rappelait Montigny ont été pratiquement les seuls dignes d'intérêt. Les nouveaux personnages n'avaient rien de bien drôle, et la romance de Claudine n'a pas su me convaincre. C'est dommage.

Roman presque aussi amusant que le tome qui le précède. La prose de Colette est toujours aussi dynamique, mais le récit devient plus sérieux, ce qui m'a moins plu. Spoiler(cliquez pour révéler)On passe des histoires des amours gentillettes des maîtresses et des élèves d'une école campagnarde aux amours de Claudine elle-même, ou à la quasi-prostitution de la petite Luce, ce qui choque. Cela reste, bien sûr, une très bonne suite pour Claudine à l'école!

Même si Claudine apparaît comme une femme libérée de certains carcans, son but premier est de trouver un homme, se mettre en ménage pour être une femme. Cependant, lorsque son père lui propose un homme, elle refuse car elle veut aimer celui qu'elle va épouser. Ici, Colette donne un bon coup de pied aux mariages arrangés qui engoncent les êtres humains dans une société beaucoup trop étroite.

C'est le deuxième livre de Colette qui fait suite à Claudine à L'école. La jeune fille a grandit et va découvrir l'amour à la capitale. A lire en s'imprégnant du contexte de l'époque ; comme un classique, sinon on n'y trouvera rien.

Suite de "Claudine à l'école", précédant "Claudine en ménage".

Je l'ai trouvé aussi savoureux, amusant et doucement frivole que le premier. Il est peut-être un peu moins surprenant que "Claudine à l'école", l'histoire est sans doute moins originale car plus proche du lecteur d'aujourd'hui (une jeune fille qui arrive à Paris, qui se promène, rencontre son cousin homosexuel et qui découvre l'amour et le désir), mais le style est toujours aussi remarquable et Claudine, un personnage extraordinaire.

Les voilà de nouveau, après trois quarts de siècle, ces Claudine qui " font l'enfant et la follette " - le mot est de Colette elle-même, qui ajoute : " La jeunesse, certes, y éclate. " La jeunesse, oui, et l'éclat : ainsi apparut Claudine, un jour de l'année 1900, dans son sarrau noir d'écolière, campée sur le seuil de la classe des grandes... Dès sa parution, Claudine à l'école est un succès, qui tourne au triomphe après la publication, l'année suivante, de Claudine à Paris, puis coup sur coup de Claudine en ménage et Claudine s'en va. On mesure mal aujourd'hui l'engouement que suscitèrent les Claudine durant ces premières années du siècle. Le théâtre s'en empare, l'opérette, le music-hall, la mode aussi... Engouement, parfum de scandale, battage publicitaire... Mais quelque chose de plus : un ton nouveau - le naturel. Et la naissance, comme le prédisait Catulle Mendès à Colette, d'un type littéraire. Et puis, cette Claudine, " personnage acide qui, vêtu en enfant, a licence de se comporter en femme ", ne faut-il pas la voir comme le premier état, la gracieuse et fraîche ébauche de tant d'héroïnes qui vont lui faire escorte dans l'oeuvre de Colette ? Julie de Carneilhan par exemple, cette Claudine parvenue à la maturité... Blessée, bafouée, elle n'abdique ni son intrépidité ni sa sincère imprudence. Comme Claudine, Julie s'en va... Comme s'éloignent Renée Néré, la Vagabonde, et la narratrice de La Naissance du jour... Quant à la valeur autobiographique des Claudine, elle n'est peut- être pas aussi mince qu'ont pu le penser certains. Des recoupements avec des ouvrages tels que Mes apprentissages, Le Pur et l'impur, feraient à coup sûr surgir similitudes, contradictions et... prémonitions. Cependant voici Claudine : elle se suffit à elle seule. Colette l'a voulu ainsi : " Un jeune lecteur, une jeune lectrice n'ont pas besoin d'en savoir davantage sur un écrivain caché, casanier et sage, derrière son roman voluptueux. "