Les larmes de Pancrace

Pourquoi est-que j'ai laissé ce livre dans ma PAL durant plus de deux ans ?

Un réel plaisir de découvrir le commissaire Amédée Mallock dans une enquête particulièrement singulière. J'aime énormément le style d'écriture ainsi que les personnages, surtout l'ours.

Les Larmes de Pancracre est le 4ème tome des Chroniques Barbares du génialissime Amédée MALLOCK !!

C'est mon auteur préféré ! (Vous l'avez compris ;) )

Les 5 tomes des chroniques, je les ai dévorées !!

Attention aux âmes sensibles : s'abstenir !!

C'est le troisième roman de cet auteur que je lis mais honnêtement je pense que c'est mon préféré ! Et pourtant les autres sont très très bien aussi ! Mais Les larmes de Pancrace regroupe vraiment tout ce que j'aime dans un roman !!

Il vous prend les tripes, vous fait rire, vous instruit légèrement, vous embarque un peu dans le passé historique et il est merveilleusement bien écrit.

Il n'est pas sanglant comme Le massacre des innocents, et moins ésotérique que Le cimetière des Hirondelles. C'est un jeu d'échec, chacun avance ses pions en toute intelligence. Et nous sommes toujours dans l'attente du coup adverse ..

Donc je vous remercie d'avoir sélectionné ce roman lors du choix de lecture du mois !

Alors qu'arrive t'il à notre commissaire dans cette aventure ?? Alors qu'il est en repos bien mérité, voila qu'on l'appel sur le cas d'un meurtre. Son ami, le commissaire chargé de l'enquête, lui demande de l'aide car il est trop proche de la famille. Commence alors un défi digne de Mallock ! Car tout accuse la femme de la victime, une jeune mère et châtelaine dépressive !

Le commissaire va déterrer une vieille histoire de malédiction datant des templiers, un meurtre vieux de 30 ans, des mystères en veux-tu en voila ...

La plume de Mallock est toujours aussi plaisante ! J'aime son humour au second degré ..

On veut un Mallock détendu et bronzé pour repartir avec lui à la chasse aux connards sauvages début septembre.

- T'es sûre que c'est l'époque?

- La chasse aux connards? C'est ouvert toute l'année.

Et aussi les quelques vérités bien placés !

Tu sais, on avance tous masqués. la règle est simple, tu acceptes mon déguisement et j'accepte le tien. C'est la grande foire du paraître. Plus cultivé, plus beau, moins con ou plus riche, faire pitié ou faire semblant, camoufler ses rides, le vide ou l'avide au fond de soi. Se faire botoxer les sentiments ou gonfler la bite, piquer ses lèvres ou ses rêves au collagène, là où y'a du plaisir, y'a plus la moindre gêne...

Dans ce roman, on découvre aussi succinctement le monde du vignoble, enfin son histoire ! Ce vin au départ qui avec un gout exécrable..On nous embarque sur certains chapitres en 1300, car une malédiction pèse sur la descendance du château.

Comment cette vieille histoire peut influer sur un meurtre de nos jours ??

Je vous conseille de lire afin de répondre à cette question !

http://lesciblesdunelectriceavisee.blogspot.com/2016/01/les-larmes-de-pancrace-mallock.html

Tout démarre par une belle journée d’été, Jean de Renom rentre à la maison, impatient, amoureux, heureux tout simplement. Et puis, une fois les marches gravies, un bruit de pas légers et le drame, le bruit, la fureur d’une arme dans une main de femme, la mort enfin. Jean de Renom n’est plus !

Quelques jours plus tard, Andernos-les-Bains. Amédée Mallock, commissaire à Paris, est enfin en vacances. A lui la campagne Bordelaise, son calme, sa nature agréable et sereine exempte du stress et de la folie de la ville.

Son répit n'est cependant que de courte durée. Un appel de Gilles, inspecteur à Bordeaux, va tout bouleverser. Gilles, responsable de l’enquête et cependant trop impliqué, lui demande son aide.

A eux deux, et aussi avec l'aide des coéquipiers parisiens d’Amédée, ils vont déterrer de nombreux secrets et mystères tout d’abord contemporains, puis remonter dans le temps afin de découvrir si vraiment malédiction il y a sur le château d’Armuth ou s’il ne s’agit que d’une sombre machination qui a mal tourné.

Je découvre cet auteur que je ne connaissais pas avec curiosité et un peu d’appréhension. Le thriller est un style à part entière et il peut plaire comme déplaire aussi vite sur la seule foi de quelques lignes parfois.

Ici, le style est parfois familier avec de nombreuses expressions d’argot ou imagées. Et en même temps on y retrouve aussi un mélange de poésie et de réalité. J’ai tout de suite accroché.

Par exemple, quelques citations :

« Et même la canicule qui sévissait ne pourrait en réchauffer les âmes pleureuses, abasourdies par la cruauté de leurs destinées »

ou encore:

« Il n’allait pas avouer qu’il rêvait à l’accouchement gracieux des éoliennes et aux mignons ventilateurs à leurs pieds, se mettant lentement à battre des ailes en regardant leur maman aux longs cils. On a sa fierté, quand même ! »

Et plus familier :

« T’as vraiment le chic pour tomber sur des emmerdes.

- Je tombe sur rien du tout. Ce sont les autres qui me poussent.

- Faut dire que tu te mets toujours sur le bord des falaises, forcément, c’est tentant ! »

Il y a une part d’humour dans ces dialogues qui souvent ont amené un sourire sur mes lèvres et la curiosité de mes voisins concernant ma lecture.

Ces citations ne sont que de brefs exemples de lyrisme et de réalité disséminés dans ce livre.

Les personnages ont de la gouaille et de l’expérience de terrain comme de bureau. Leurs dialogues font souvent sourire, même si parfois le sujet porte peu à rire. Les expressions d’argot ou purement policières donnent un cachet d’authenticité au jeune commissaire de province et à son implication dans le système policier.

Autant les personnages sont hauts en couleur et attachants, autant les descriptions des lieux sont telles des peintures, douces et colorées, remplies du climat bordelais et de son accent.

Et, autre spécialité bordelaise et de sa région, le vin est à lui seul un personnage entier. Nous découvrons au travers de l’amour du maître de vignes, le travail minutieux et les étapes complexes de son développement. Une recherche pointue a été effectuée sur le sujet, ce qui rend le livre encore plus intéressant.

Les passages plus anciens sur l’histoire du chai au temps du premier viticulteur, le vicomte Pancrace d’Armuth, ainsi que les faits qui se seraient déroulés à la même période, sont instructifs et narrés de façon à nous rendre impatient d’en découvrir l’implication dans ce mystère plus actuel.

Nous suivons donc les méandres du cerveau de notre commissaire, ses interrogations et parfois ses rêves avec enchantement et impatience. Les conversations entre Docteur Amédée ou Amédée le romantique et Mister Mallock ou Mallock le cynique sont des plus surprenants. Que dire d’un commissaire qui se parle à lui-même ? Ou qui dans la moiteur de la nuit va faire des rêves, non pas prémonitoires, mais comme sortis d’une transe hallucinogène?

Et pourtant, tel Sherlock Holmes, son attention se porte sur des faits ou des éléments que le commun des mortels n’aurait même pas su voir. Ses observations pointues, et les déductions qui en découlent nous interpellent. Et nous l’aurions-nous vu ?

C’est un des rares auteurs de thriller qui me donne envie de m’inclure à l’enquête en cherchant aussi par moi-même. Comment cela ? En posant mon livre quelques minutes et en essayant de résumer les faits et d’en trouver un élément probant ou tout simplement une idée de la suite qui va être donnée par l’auteur.

Ce n’est pas un livre dont vous êtes le héros et pourtant, vous en avez quand même l’impression tant vous vous impliquez dans cette histoire.

Je suis définitivement fan et j’ai décidé de le faire connaître à un autre accro de policier familial, mon papa. Amédée Mallock est digne de son intérêt et devrait fortement lui plaire car Mallock, l’auteur est pour tous les âges.

De plus pour avoir un peu conversé avec l’auteur, j’apprécie aussi l’homme qui est à l’origine de cet ouvrage. Il est simple et facile d’accès. Et sa simplicité se ressent dans sa manière d’écrire accessible à tous.

C’est une lecture que je recommande aux afficionados de thriller et aux autres pour la découverte.

Une intrigue bien troussée entre crimes parfaits, plans machiavéliques, malédictions ancestrales... Un Mallock au meilleur de sa forme, l'auteur comme le commissaire, plus facétieux que jamais pour déstabiliser un adversaire retors et impitoyable. Une histoire où le vin se mélange à l'eau pour le meilleur et le pire, où le sang de la vigne porte bien son nom et les péchés capitaux sont capiteux...

http://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr/2014/11/le-vin-est-semblable-lhomme-on-ne-saura.html

Sur les conseils d'un ami ( je le salue au passage ;) ) qui d'ailleurs ma très bien suggéré ce bouquin très jouissif à lire.Lecture fluide, une narration étonnante et fascinante sur deux époques, qui nous emmènent à la limite du mysticisme- thriller -ésotérique.Je m'attendais tout sauf à ça et un humour que j'adore. Mallock est un personnage fort et attachant avec ses forces et ses faiblesses.Et un final à la Perry Mason pour ceux qui connaissent ...

Mallock, c’est certain, est un commissaire haut en couleur. Et ses aventures sont pour le moins colorées, l’auteur, qui porte désormais le même nom que son personnage, trace à grands traits la fresque délirante de son imagination. Délirante ?

Mallock entre pleinement dans ce qu’on aurait appelé il n’y a pas si longtemps que ça la littérature populaire : tout, absolument tout, peut arriver. Néanmoins, là où Rocambole a donné le terme de rocambolesque, les aventures de Mallock gardent un souci permanent de cohérence.

L’auteur se documente, agrège toutes ces informations, puis en déroule petit à petit une intrigue. Mallock rêve beaucoup dans l’histoire elle-même, et le rêve, aussi insaisissable soit-il, reste une des matières premières de la littérature.

Si l'on entre rapidement dans le vif du sujet, Mallock ne nous dévoile l'intrique qu'au fil de l'enquête, et encore, il garde pour lui les informations afin de rendre l'histoire plus prenante, tel que le fait son commissaire lors de ses interrogatoires, afin de surprendre le témoin et de l'amener à craquer. J'avais donc très envie de savoir ce que ce magicien des mots allait dévoiler par la suite.

J'ai particulièrement apprécié la façon de raconter de Mallock, intercalant passé, présent, pour plus de suspens, sans nous dévoiler pour autant la suite, amassant les indices, dont nous ne savions pas pour la plupart où ils nous mèneraient. Bref, sans être stressant ou effrayant, ce livre est captivant, plus policier que thriller à mon avis.

Ce que j'ai le plus aimé, c'est le sens de la phrase, ces grandes envolées lyriques qui amènent une touche de poésie, de rêve ou de réalité au récit, tel que: "La vérité était morte depuis déjà pas mal d'année. Personne n'était venu réclamer son corps et aucun commissariat n'avait été chargé d'enquêter. Inutile : le cadavre n'était plus identifiable. Les idéologues lui avaient arraché les yeux, les oreilles et la langue. La pensée unique l'avait tabassée. Avant de lui donner le coup de grâce, un groupe d'indignés l'avait violée pour lui apprendre la vertu. La vérité, enterrée de nuit dans la fosse commune, reposait avec la droiture et l’honnêteté, mortes toutes les deux sans héritiers."

C'est ainsi que Mallock soulève petit à petit pour nous le voile masquant le coupable, à moins que tout le système ne soit responsable de protéger de telles personnes. Vous l'aurez compris, j'ai apprécié cette lecture.