Passion Xiveri : Unis pour la vie, Tome 2 : Convoitée par le seigneur de guerre de Nobu

- Déshabillez–vous !

Ma voix est cinglante, torturée. Mes vêtements ont été noués si près du corps et avec tant de liens que je ne parviens pas, d’abord, à les ôter. Toutefois, je persévère, et lentement, je dénoue les liens. Je ne laisse aucun de ces monstres extraterrestres m’aider. Il faudrait pour cela qu’elles me touchent et mon estomac se rebelle à l’idée. Une fois que les deux premières femelles sont nues au point de frissonner et de devenir bleues – enfin, d’un bleu encore plus bleu – j’aboie :

– Échangez. Prenez les habits l’une de l’autre. Déchirez des morceaux de vos vêtements et donnez–les à quelqu’un d’autre. Il faut échanger votre odeur avec le plus de personnes possible.

J’arrache des bandes de mes propres vêtements et je les distribue aux femelles. Quand j’arrive à la cheffe, je lui mets une bande de tissu dans la main et lui demande :

– Tu comprends ce que je suis en train de faire, n’est–ce pas ?

Elle sourit et hoche la tête. Ses crêtes brillent d’un orange bizarre, taché de stries argentées. Si je devais deviner, je dirais qu’elle est plus excitée qu’autre chose.

– Vous êtes intelligente, répond–elle, je comprends maintenant pourquoi l’Okkari a organisé la Course de la Montagne pour vous. Il souhaite repartir avec vous. Il veut que vous sachiez que votre âme sœur Xiveri prendra soin de vous.

Elle baisse le ton et se penche en avant, mais je recule. Je ne veux pas m’approcher trop près. Son souffle forme des nuages pendant qu’elle parle, des nuages blancs qui planent entre nous un instant avant que le vent ne les chasse.

– Il nous a raconté des histoires à votre sujet, poursuit–elle. Il a dit que vous êtes une guerrière, que vous avez combattu un khrui. Je vois qu’il disait la vérité. Votre odeur nous rendra désirables pour plus de mâles. On dit que les femmes humaines sont très fertiles. Peut–être que les mâles vont sentir la fertilité en nous, et peut–être que, par la volonté de Xana et de Xaneru, nous le serons en effet.

Je retiens les insultes sur ma langue et l’envie grimper dans un putain d’arbre comme un épouvantail raconte des histoires sur moi maintenant ? Il chante mes louanges ? Il a l’audace de parler de moi et de me qualifier d’héroïque alors qu’il n’a fait que détruire celle que j’étais ? J’aimais celle que j’étais. Je l’aimais tellement plus que celle que je suis devenue : cette... cette personne froide et distante.

– Tiens.

Je laisse tomber le morceau de tissu entre nous et je m’éloigne d’elle, avant de me tourner vers la dernière femme restante. La salope.

– Donne–moi tes vêtements.

Ses crêtes sont noires, mais je vois l’hésitation dans son regard.

– Donne–moi tes vêtements ! Ta cheffe vient de dire qu’on n’a pas beaucoup de temps. Tu veux être chassée par l’Okkari, n’est–ce pas ?

– Comment le sais–tu ? Demande–t–elle.

Je ris et elle grimace. Je ne peux pas lui en vouloir. Le son de mon propre rire me dégoûte aussi. Il n’était pas comme ça avant. Il était haut et léger, il attirait les regards des garçons de la colonie et les sourires des anciens. Il était communicatif. Maintenant, le rire s’échappe de ma bouche aussi infecté qu’une maladie, accompagné de grognements.

– Je suis aussi une putain de voyante. Maintenant, donne–moi tes habits.