La Faille souterraine et autres enquêtes

Wallander est tellement pressé de quitter son uniforme de simple policier et d'intégrer la brigade criminelle que, lorsque son voisin de palier meurt (meurtre, suicide ?) il mène son enquête en partie en solo, mentant sur sa fonction, prenant des risques, déjà inquiet et impatient ; déjà tourmenté par ses relations avec son père. Son couple récent avec Mona semble voué à peine constitué à se déliter. Wallander a 21 ans. Il fait la connaissance avec une parcelle de lui-même qu'il ne connaît pas encore vraiment, son intuition.

Mankell nous offre ces cinq petites histoires comme la cerise sur le gâteau. Et déjà la nostalgie "Wallanderesque" est là. On saute les années allègrement. La dernière enquête se situe juste avant "Meurtriers sans visage".

Wallander est séparé de sa femme et sa fille, il pense à prendre un chien, il se ballade avec son linge sale dans le coffre de sa voiture en pleine enquête, il râle, il court, il s'interroge, égal à lui-même. le spleen suédois l'a rattrapé depuis longtemps. Cet homme bousculé par le temps, par ses convictions, ses collègues, sa famille, s'étonne sans cesse de la brutalité du monde qui l'entoure. Il est si ancré dans le quotidien que je ne serais pas surprise de le croiser en bas de chez moi.

Wallander est une silhouette solitaire marchant sur une plage de Scanie, dans une lumière tremblotante, ruminant sa vie et la Suède qui lui échappent. Fondu au noir.

Il est amusant de retrouvé Wallander lors de ses premières enquêtes.

Que s'est-il passé avant le 8 janvier 1990, ce matin d'hiver où Wallander est réveillé à l'aube par un appel qui marque le début de Meurtriers sans visage ? Quand Wallander entre alors en scène, il est flic depuis longtemps, il est déjà père et divorcé, et il a quitté Malmö pour Ystad. Les lecteurs se sont interrogés.

Comme l'écrevisse, il est parfois bon de marcher à reculons. De revenir vers un point d'origine.

Une excellente reconstitution de « l’avant ». On sent bien les balbutiements du jeune policier. Une démarche originale qui mérite d'être saluée.

À travers cinq nouvelles, Henning Mankell nous fait découvrir Kurt Wallander, policier au commissariat d'Ystad, avant le début de la série qui a fait son succès : Kurt Wallander, jeune policier pas encore affecté au service de la criminelle, en relation avec Mona sa future femme ; puis jeune enquêteur avec Linda sa fille et son couple qui commence à battre de l'aile et enfin divorcé sans sa fille et sa femme. Tout au long, le père, le « vieux » est présent.

Il ne faut pas s'attendre à des enquêtes sur les chapeaux de roues. Non, c'est subtil, bien écrit et tout doucement Mankell nous amène vers le coupable. C'est à l'image de ses enquêtes de la série de Kurt Wallander. Personnellement, j'adore !

Petit hommage à un grand écrivain : "La faille souterraine" de Henning Mankell chez Seuil et Points.

Le pitch: Comment Kurt Wallander est-il devenu le Commissaire Wallander que l'on connaît? Au travers de quelques enquêtes, notamment la première où le futur commissaire, alors policier patrouilleur âgé de 22 ans, s'interroge sur la mort d'un de ses voisins (meurtre ou suicide?) au péril même de sa vie, l'auteur nous retrace ici la jeunesse et les débuts dans la police de celui qui deviendra le célèbre commissaire...

On se dit toujours qu'on a le temps de découvrir tel ou tel auteur. On a toujours le temps. Et c'est quand il n'est plus là qu'on se dit qu'on aurait dû prendre ce temps avant. Raison pour laquelle, à la triste annonce de son décès, j'ai décidé de me plonger dans la jeunesse de son personnage fétiche. Et tout fan de Wallander qui se respecte ne peut être déçu. Le style de l'auteur nous permet une immersion tout en douceur dans le monde du personnage, qui n'est pourtant pas de tout repos. Les cinq enquêtes, de diverses longueurs et complexités, sont toutes résolues de main de maître par le célèbre enquêteur policier et ses équipiers aux tempéraments variés. Mais on comprend vite que c'est la vie personnelle de notre héros qui lui donne le plus de fil à retordre, entre son mariage avec Mona qu'on sait par avance voué à l'échec, mais aussi son père et sa fille Linda...

En bref, Henning Mankel fait partie de ces écrivains au grand talent qui, de par l'oeuvre qu'il nous laissent, nous quittent certes, mais ne meurent jamais.

Un livre fort instructif sur la psychologie de Walander. Des énigmes plus courtes que d'habitude, mais méticuleusement construites et qui savent ménager le suspense. Intéressant.

Les enquêtes sont plus courtes et moins intéressantes, mais ce qui me plaît c'est que l'on suit Wallander dans sa relation avec Mona. En revanche son fils n'apparaît pas ! Il a bien un fils non ?

De bonnes intrigues, le plaisir de connaître Wallander quand il était jeune, toujours ce questionnement sur la société suédoise en font un bon roman, ou plutôt de bonnes nouvelles.Mais justement les nouvelles, j'aime moins et c'est ce qui fait que j'ai donné un 7.La première nouvelle et excellente mais les autres le sont moins. J'ai quand même apprécié que la dernière nouvelle s'achève sur la découverte de la scène du crime qui en 1989 va donner naissance au premier livre de la série initiale «meurtriers» sans visage», bouclant ainsi la boucle.

Décidémment le commissaire Wallander me plait de plus en plus....son personnage est sympathique, très humain, avec toute sa force mais aussi ses faiblesses... Et les enquêtes sont toujours aussi pationnantes.

Beaucoup aime. Des enquêtes de Wallender avant qu'on le rencontre dans les premiers livres. Ce sont de courtes enquêtes et elles sont palpitantes.