Les Presses du cœur, Tome 3 : Une lady audacieuse

Et voici le troisième tome de la série « Dear Lady Truelove ». À croire que cette saga se bonifie avec le temps car voilà un opus que j’ai encore préféré aux deux premiers. Ce roman ne fait pas exception cependant, il y a beaucoup d’humour, Guhrke est égale à elle-même, c’est toujours appréciable.

Pour resituer dans la série, James St Clair, comte de Kenyon, est le veuf de la sœur du duc de Torquil. Il était bien présent dans les deux précédents tomes avec ses deux garçons infernaux mais il était plutôt discret comme personnage et je ne pensais pas qu’on aurait son histoire si rapidement.

On reste dans le même contexte que pour les deux premiers tomes : pas extrêmement développé, juste assez pour comprendre que les femmes n’ont pas une place évidente au dix-neuvième siècle, quel que soit leur statut social. On parle ici d’une jeune femme extrêmement bien éduquée et très intelligente qui, suite à un scandale, n’est plus en mesure d’exercer son métier de gouvernante comme elle le souhaiterait. Elle se voit donc « obligée » de se déguiser en homme afin de pouvoir devenir le tuteur des jumeaux de Jamie St. Clair.

L’intrigue n’est donc pas spécialement très originale. Il n’empêche que, le style de Gurhke aidant, c’est une belle histoire facile à lire qu’on n’a pas envie de lâcher. La tension pour savoir quand et comment Amanda Leighton (ou plutôt Adam Seton) va être découverte est ce qui accroche le plus.

Comme dans les tomes précédents, les personnages sont très bien campés. On a affaire à un veuf dévasté qui n’a pas regardé de femme depuis la mort de la sienne, trois ans plus tôt. Il se réfugie dans le travail pour éviter de ressentir quoique ce soit, voudrait être un bon père mais ne sait pas comment s’y prendre sans sa défunte épouse. Et puis il y a Amanda, une jeune femme blessée par la vie à cause de plusieurs circonstances mais qui fait de son mieux pour ne pas se laisser abattre et qui est prête à tout pour suivre sa passion : enseigner les enfants.

Il y a quelques personnages secondaires : d’abord les jumeaux, qui sont presque des personnages principaux en fait. Ils sont espiègles, intelligents et adorables. Je ne suis pas spécialement fascinée par les enfants dans ce genre d’histoire, habituellement, mais là franchement, je les ai adorés. Ils sont hyper attachants, et Guhrke n’est pas tombée dans le piège d’en faire deux petits clones. Malgré leur ressemblance physique, ils sont très différents l’un de l’autre et elle a pris le temps de les développer, c’était super !

Les autres personnages sont moins présents mais ils sont utiles pour mettre les héros en valeur.

Il y a évidemment une tension sexuelle entre les héros : lui est un moine depuis trois bonnes années et elle se rend compte que les désirs qu’elle croyait éteints se réveillent. Le tout est bien dosé, mais j’ai apprécié le fait que l’auteure se concentre plus sur l’évolution des sentiments entre les héros plutôt que sur une relation passionnelle qui n’aurait pas été très logique dans ce contexte. La « chaleur » montante va de paire avec la montée des sentiments, dirais-je.

Pour conclure, j’ai adoré ce troisième tome et je me demande ce qu’elle nous réserve pour le prochain. Ah, et sans spoilers, la fin est absolument a-do-ra-ble !!!

Au départ, j’ai eu des a priori, pensant, à tort, que la romance serait assez bancale. Cependant, le scénario se met en place doucement, et traite avec subtilité, la condition de la femme, le veuvage, la vie d’après, l’éducation des enfants et la reconstruction.

Finalement, c’est une histoire en douceur assez convaincante.

Mention spéciale aux diablotins qui ne manquent pas d’imagination.

Pour moi, il s’agit du meilleur. Je ne lirai pas le tome 4, les personnages n’étant pas introduits et ils ne suscitent pas mon intérêt.

Direction Londres fin du XIXe siècle pour une nouvelle aventure. Laura Lee Guhrke , une nouvelle fois et sous couvert de sa romance historique, dépeint avec passion et réalisme la condition des femmes anglaises au sein d’une société à deux vitesses.

Amanda a été élevée par un père qui souhaitait le meilleur pour sa vie. Il pensait que l’intelligence n’était pas masculine. Très tôt, il enseigne à sa fille de nombreuses matières : les sciences et la littérature sont privilégiées. Amanda se sent seule dans ce monde masculin et intègre même une excellente université. Mais les préjugés sont tenaces et une femme cultivée n’ai toujours pas vu d’un bon œil. Malgré ses connaissances, Amanda ne connaît rien au vrai monde. Surprotégée, lorsqu’elle se trouve seule et sans famille, le monde lui est hostile. Sa réputation et son nom sont désormais liés à des rumeurs malhonnêtes. Sa disgrâce est une terrible épreuve. Toutes les portes se ferment et sans ses maigres économies, elle ne va pas pouvoir aller bien loin. Tentant le tout pour le tout et avec ses quelques penny, elle décide de passer une annonce dans le journal. Témoin d’une discussion houleuse entre deux messieurs de la bourgeoisie, Amanda va mettre au point une stratégie assez ambitieuse pour enfin réaliser son rêve, démarrer une nouvelle vie en Amériques. Et puis qui a dit que les femmes ne valaient pas les hommes !

Amanda a une détermination de fer. Têtue, obtuse, enthousiaste, volontaire, elle déborde d’énergie et d’imagination pour que son plan fonctionne à la perfection. Amanda va prendre de nombreux risques au détriment une nouvelle fois de sa réputation. Mais peu importe les braver est son seul salut. Son caractère et sa volonté farouche vont la porter en terrain hostile où le moindre faux pas lui coûtera. Après tout qui ne tente à rien, n’a rien !

Laura Lee Guhrke met une nouvelle fois la condition des femmes au cœur d’un Londres qui subit de nombreux préjugés. Son héroïne, Amande, est touchante. Une héroïne moderne qui ose surtout braver de nombreux interdits. A cela Laura Lee Guhrke insuffle une atmosphère tendue. Le côté historique va porter vraiment sur les conditions des femmes et il est un peu moins présent que dans les précédents tomes. Ce nouveau tome offre tour à tour des moments attachant et d’autres survoltant. J’y ai retrouvé des clins d’œils, très appréciables, aux personnages des deux premiers volets. J’ai passé un agréable moment de lecture aux côtés de cette héroïne farouche.

Le pitch de départ est a priori très, très banal : un veuf qui ne vient pas à bout de ses deux garnements de fils, une préceptrice aux méthodes modernes et bienveillantes qui va faire rentrer les enfants terribles dans le rang, et une histoire d'amour. Sauf que… Laura Lee Gurhke nous livre ici une histoire très originale, de par le passé et la personnalité d'Amanda. La série Les Presses du cœur se veut féministe, et ce troisième tome le démontre une fois de plus, ainsi que la difficulté, pour une femme, de s'affranchir des diktats de la société.

Le journal familial est mis en retrait, dans ce nouveau roman, mais sert de point de départ à la rencontre entre Jamie, veuf éprouvé par le décès de sa femme adorée, dépassé par ses jumeaux et qui se noie dans son travail de député, et Amanda, jeune femme érudite qui, suite à un scandale, a bien du mal à trouver un emploi convenable et à la hauteur de son niveau d'études.

J'ai apprécié qu'Amanda ne passe pas son temps à se lamenter sur son sort : elle a commis une erreur, l'assume, et trace son chemin. Elle sait ce qu'elle vaut et est bien décidée à remonter la pente, quitte à arranger un peu la vérité. De la même façon, j'ai apprécié que l'amour que Jamie éprouve pour Patricia, sa défunte femme, soit valorisé sans que cela devienne un obstacle à son histoire avec Amanda.

Les personnages secondaires sont attachants, les jumeaux taquins, bien sûr, avec leur espièglerie et leur souffrance, mais aussi les domestiques loyaux et catastrophés quand ils doivent prendre en charge les diablotins.

En arrière-plan le combat de Jamie pour promouvoir une loi sur l'éducation du plus grand nombre, et pas seulement des élites, fait écho à la passion d'Amanda pour la transmission de son savoir.

Je regrette que les personnages des deux premiers tomes soient absents, à l'exception de Rex, j'avoue que j'aurais adoré, notamment, une rencontre entre Irène et Amanda.