Moi, Tinam, fils de survivants des Khmers rouges

Je m'appelle Tinam.

Mes parents, cambodgiens, ont vécu les horreurs du régime des Khmers rouges, l’un des pires de l’histoire moderne.

Durant 4 ans, de 1975 à 1979, sous l’emprise dictatoriale de Pol Pot, ce pays fut le théâtre de meurtres, de massacres, d’exécutions, de persécutions ethniques, religieuses ou politiques.

Mon père et ma mère ont survécu à cette terreur organisée.

A la quarantaine j’ai ressenti cette nécessité absolue de raconter le calvaire de mes parents, d’exorciser leurs blessures enfouies, leurs plaies qui n’ont pas encore cicatrisé.

J’ai remonté, avec eux, le fil de leur enfance, de leur jeunesse puis leur rencontre, leur histoire d’amour foudroyante scellée par un mariage précoce avant qu’ils ne plongent dans une réalité inhumaine que des illuminés politisés sanguinaires ont imposée à tout un peuple.

Guidé par ma sensibilité, mon intuition, mon amour absolu pour mes parents, je vous décrirai la fuite, l’obligation vitale de quitter leur patrie devenue terre de malheurs, l’arrivée en France, le déracinement puis l’intégration semée d’obstacles, leur reconstruction durant laquelle je suis né.

Puisse ce geste littéraire empli d’amour et de sincérité mettre du baume au cœur de mes parents qui ne se sont jamais plaints, qui ont courbé l’échine et avancé pour que leurs enfants aient une vie digne, sereine.

Leur destinée ensanglantée m’a légué des valeurs qui ont construit l’être humain que je suis.