Printemps à Rome

— Ne devrions-nous pas avertir quelqu’un de sa présence ici ? demanda la jeune fille.

— Je pense que la police s’est occupée de ça. Après tout, ce sont eux qui nous l’ont amené.

— Je donnerai un coup de fil au sergent Spicer, dit

Dacia en souriant. Et si sa famille vient le voir, je ferais mieux de préparer un gâteau pour le thé.

Le Dr Vancroft se mit à rire.

— Tu ne peux résister à l’envie de jouer les hôtesses, dit-il.

Charge tes sœurs de s’occuper de ça.

— Je leur ai dit de préparer le déjeuner. Vous allez bien manger un en-cas avant de partir ?

— Je n’ai pas le temps, répondit le médecin. Je suis déjà suffisamment en retard.

— Papa, supplia sa fille, il faut que vous preniez quelque chose !

— Ne te tracasse pas, je mangerai un sandwich en chemin.

Déjà il se dirigeait vers la porte et, dans le vestibule, enfilait son vieux pardessus de tweed.

— Attendez un instant, je vais vous en faire un, cria Dacia.

— Je ne peux pas, ma chérie. Au revoir. Et ne t’inquiète pas du blessé, tout ira bien.

Le médecin sortit de la maison à la hâte, monta dans sa voiture et s’en fut avant que sa fille ait pu insister davantage.

Dacia rentra. Elle ne voyait même plus les tapis élimés ni le chintz usé des fauteuils, mais elle se rappela qu’elle voulait demander à

son père de l’argent pour la maison et qu’elle ne l’avait pas fait. Maintenant, il faudrait attendre au lendemain pour payer le boucher qui ne serait pas content : il avait été tout à fait désagréable la veille, tandis qu’elle venait lui faire une toute petite commande.