Sur les chemins noirs

Une balade philosophique riche culturellement et historiquement, j'aime me perdre dans les réflexions de l'auteur qui sont toujours dans l'ère du temps et de bon sens.

Il dépeint les paysages de manière simple, crue sans fioritures et c'est cela que je trouve le plus appréciable ! Le retour aux choses simples de la vie, retour aux sources et à la contemplation.

Une façon de penser en décalage avec notre mode de vie tout en restant lucide quant à sa propre civilité.

J'adore !

Et si recouvrer la conformation du corps (et de l'esprit ?) était un fameux prétexte car j'ai l'impression que c'est une "sublimation" de l'auteur qui crapahute. Sur les chemins noirs... j'y ai rencontré une nature oubliée et maquisarde contrainte de louvoyer face aux avancées de "l'homme moderne et civilisé."

J'ai découvert par hasard ce roman court qui se lit très rapidement. On marche aux côtés du héros et on le suit à travers ses pérégrinations via les chemins noirs, sentiers oubliés loin de la civilisation, mystérieux et silencieux. Mais ce n'est pas seulement un carnet de voyages, c'est essentiellement un récit introspectif, une réflexion sur soi-même, qui doit amener notre personnage à la guérison et apaiser son âme. C'est bien écrit, très érudit et agréable à lire, même si on regrette que le héros ne se concentre un peu trop sur lui-même, en oubliant parfois ce qui l'entoure...Un livre qui donne à réfléchir et nous invite à revoir nos priorités et notre façon d'aborder le monde

L’auteur décide de parcourir la France après le chute d’un toit qui l’a fait vieillir de 50 ans selon lui. J’ai eu l’impression de marcher à ses côtés en silence et en admirant tout simplement le décor et en savourant le temps présent. Très belle lecture pour ceux qui ont le goût de profiter de l’accalmie en ces temps tourmentés.

On m avait conseillé ce livre en me vantant sa belle écriture...! J aime les aventures humaines les dépassement de soi, la marche solitaire...

Mais là! Je suis vraiment mitigé...l auteur n arrive pas à nous faire partager son périple...! Il ne fait que se plaindre du changement, de la mondialisation...! Et la contemplation sans objet?

Un livre d engagement finalement...contestataire ! Mais qui devient barbant, répétitif...fade!

Pour un livre de voyage c est moche !

Un voyage à travers nos paysages ruraux français, mais surtout un périple initiatique de l'auteur après son accident pour reprendre confiance en lui, soigner son esprit blessé et apprivoiser son corps cassé. Une force de résilience et un courage qu'il nous transmet à travers sa plume et le regard qu'il porte autour de lui. A mesure qu'il traverse la France, il nous partage ses impressions, ses sentiments, ses états d'âme, sa guérison psychologique. Son corps cassé lui pèse aux premières pages, pour qu'à la fin son courage et sa persévérance prennent le pas.

On le découvre fragile, perdu ; une facette qu'on ne lui connaissait pas vraiment dans ces récits précédents. Sans doute le masque est-il tombé en même temps que sa chute et nous livre-t-il là son être vrai, avec ses fêlures, ses craintes, ses blessures et ses peines. Ce qui rend ce texte plus touchant que ses autres récits.

Un carnet de voyage qui nous permet de découvrir (ou redécouvrir) nos territoires. Il nous fait prendre conscience, aussi, que nos paysages ruraux ne sont plus ce qu'ils étaient, oubliés, réaménagés, corrompus parfois. Autant qu'ils sont préservés, chéris, sauvegardés pour certains. On y voit aussi l'incroyable force de vie de la part de l'auteur, qui malgré les limites que son corps lui impose après son accident, ne se détourne pas de son objectif et veut se prouver qu'il est encore un globetrotteur dans l'âme. Qu'importe les douleurs, les crises, les peurs ou le regard des gens. Un peu plus à chaque pas, il apprivoise et se réapproprie son corps meurtri, autant qu'il soigne et rassure son esprit blessé.

J'aime le regard aiguisé qu'il pose sur le monde, ses critiques acerbes et souvent très justes sur notre société, sur la gestion de nos territoires ruraux. J'ai découvert la plume de Sylvain Tesson avec la Panthère des Neiges et je me suis surprise à me plonger totalement dans ses récits d'aventures. Je ne me lasse pas de son style, de ce qu'il nous fait découvrir et qu'il nous fait partager. Il sait nous transmettre son amour des grands espaces et de cette liberté. Chaque phrase est un bijou, savamment construite pour nous décrire avec magie le moindre arbre ou bosquet, le moindre oiseau ou insecte, le moindre relief ou horizon, la moindre lumière. Un vocabulaire d'une richesse incroyable et une culture littéraire impressionnante dont il ne cesse de citer auteurs et citations phares.

On sent un léger changement avant et après son accident, un petit rien dans sa façon d'écrire et dans sa façon d'appréhender les choses (ce qui est compréhensible) ; cependant, sa passion dévorante d'aventure et son envie de nouveaux horizons demeurent intacte. L'amour de la Nature dans tout ce qu'elle comprend de sauvage est toujours aussi palpable dans ses descriptions et son regard critique sur notre société humaine ne change pas.

Ce récit à travers les chemins noirs nous parle davantage de sa résilience mais il n'en perd pas moins son regard aiguisé, son adoration pour la Nature et son esprit aventurier, et j'adore ça ! Au fil des pages, il se reconstruit et nous nous construisons un peu nous aussi à ses côtés. Il donne à réfléchir, comme très souvent dans ses carnets de voyages et c'est ce qui me plait en le lisant. J'en redemanderais presque.

Il faut reconnaître que Sur Les Chemins Noirs n'est pas son meilleur récit, mais il nous permet de le découvrir sous un autre jour et de nous dévoiler un peu plus son véritable lui. Un périple enrichissant et inspirant, que nous devrions sans doute tous entreprendre un jour pour guérir nos corps abimés, nos âmes malmenées et nos cœurs cassés.

Comme toujours, je suis happée par la plume et les aventures de Sylvain Tesson. Je ne lis jamais rapidement ces livres, car chaque phrase donne tellement à réfléchir.

J'ai pensé à sortir ce livre de ma bibliothèque grâce à la sortie récente du film de Denis Imbert (que je n'ai pas encore vu).

Il s'agit de ma 7ème lecture de l'auteur et je "chéris" toujours autant son écriture, aussi authentique que savante ! Son récit est l'exemple même de résilience, tant physique que mentale. L'on savoure avec lui ce périple au coeur de notre patrimoine rural, au fil des pages, au fil des mots...

Après une chute de plusieurs mètres qui aurait pu s'avérer fatale, Sylvain Tesson a préféré se jeter à corps perdu - c'est le cas de le dire - dans une randonnée au coeur de la France hyper-rurale plutôt que de passer de longues heures sur un tapis roulant. Habitué des grands espaces, il redécouvre une France oubliée, réaménagée par des années de politique agricole désastreuse et de mondialisation.

A la fois récit de voyage et réflexion sociologique, Sur les Chemins Noirs vaut avant tout pour la plume inimitable de l'auteur, que je découvre ici. Je n'ai jamais autant du laisser un livre de côté pour consulter le dictionnaire. Puech, combe, agreste, borie,... il me semble désormais être devenue une experte de la topographie et du relief.Mais c'est plus que ça, évidemment, c'est aussi un style, une magie des mots qui transforme le moindre bosquet, le moindre passereau en envolée poétique. Chaque phrase est un bijou délicatement ouvragé qui tinte à l'oreille et éblouit le regard. Une magnifique découverte.

J'ai déjà eu l'occasion de dire, dans d'autres critiques, ma relation très ambivalente à l'écriture de Sylvain Tesson. Ce petit carnet de voyage est pourtant différent de tout ce que j'ai lu de lui avant. On y sent la douleur, la colère, l'âpre combat contre un corps et un orgueil meurtris. On y entend la soif d'absolu et la peur métaphysique. Les comptes ne sont pas soldés avec l'au-delà.

Mais justement, ici, on approche du vrai Tesson. La chute à fait tomber les masques (n'en déplaise à l'époque). Les scories, les postures, les personnages sont tous restés sur le macadam ou dans les couloirs de l'hôpital. Plus que son corps, c'est d'abord l'âme que l'ami Tesson est parti soigner au long des chemins noirs, au contact du réel.

Il y a dans la fragilité exprimée une courageuse humanité qui écrit vrai et qui rend ce livre boulversant. Sans doute devrions nous tous avoir un jour le courage d'aller soigner nos gueules et nos coeurs cassés au creux des chemins noirs.