La Femme d'un autre et le mari sous le lit

Une petite nouvelle très intéressante aux allures de pièce de théâtre, et dont le comique et le ridicule m’ont parfois rappelée la satire moliéresque. Je trouve que le personnage principal (tourmenté et torturé comme on en a l’habitude avec l’auteur) se trouvait parfois si risible, si pitoyable, et en proie à une telle humiliation, qu’il n’est pas compliqué de se prendre de compassion pour ce vieil homme. La fin lui dessert, et même le narrateur s’acharne contre lui, pourtant je n’ai pas réussi à éprouver le moindre sentiment négatif à son égard, il faut dire que plus que quiconque, il subit – et est quasiment le seul à subir - ses propres sottises. En outre, il est vrai que certains passages étaient à n’y rien comprendre, et pourtant, au terme de ce livre, je réalise que je me suis prise d’une affection nouvelle pour Dostoïevski. C’est idiot à dire, mais l’imaginer lui, un homme si sentencieux, révolté et sombrement réaliste faire preuve d’un tel humour m’a profondément touchée. Prendre autant en raillerie son personnage, et commenter les situations improbables dans lesquelles il l’a lui-même impitoyablement placé n’a fait qu’accentuer mon rire au moment de ma lecture. D’ailleurs, imaginer Dostoïevski sourire, ou pour le moins être amusé en rédigeant cette petite nouvelle a achevé de me la faire apprécier ; quand bien même, lorsqu'on y pense, notre amusement ne repose en fait que sur le désespoir, et sur la souffrance d’un homme amoureux…

(hehehe pardon pardon, je me devais de terminer sur une petite touche glaçante. On parle de Dostoïevski, après tout...)

Une nouvelle écrite comme une comédie, c'est très drôle et j'ai aimé la morale.

Une nouvelle que j'ai trouvé plutôt moyenne, pour la seule raison que le personnage principal m'agace fortement. Son côté tête en l'air, incapable d'énoncer ce qu'il veut dire d'une traite et clairement, m'a fatigué à la longue.