Le Joli Mois de Mai
Auteur
- Emilie De Turckheim (Écrivain)
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Classement en biblio - 29 lecteurs
extrait
Mon prénom, c'est Aimé. Comme quoi, ça veut rien dire. Vous allez voir, je sais pas raconter les histoires.
On était tranquilles et voilà qu'on se croirait l'automne. Le sale mois de novembre où les visiteurs louent les chambres du premier et se lèvent plus tôt que le soleil pour aller tirer du plomb dans les bêtes. Combien y sont, les Parisiens ? Je dis Parisiens parce qu'ils viennent des villes, à voir leurs têtes, mais c'est peut-être pas Paris, ça doit être des bourgades, des villes de rien du tout mais des villes quand même. C'est Abdallah qui les a ramenés de la gare dans sa voiture de travail. Pour pas se salir les pneus, il les a laissés à côté du potager et il a dit vous finirez le trajet à pied, attention à pas vous abîmer les souliers. Je les imaginais pas si nombreux. Un ou deux, je me disais, et puis non, ils sont venus au complet. Martial, il était pour qu'on leur demande de déguerpir et de repasser après l'été. Mais c'était déjà presque la nuit. J'ai dit Martial on verra demain ! Te bile pas pour des têtes de chien ! parce que c'est comme ça qu'on les appelle les Parisiens. Il s'est mis à bouder. Mais Martial ! C'était prévu ! On a quand même pas fait ces trois lits pour rien ! Les lits, Martial ! Heureusement qu'il est fainéant. Il a réfléchi avec l'air de trouver ça compliqué comme situation et il a dit oui Aimé t'as raison on a quand même pas fait les lits pour rien. Mais il l'a pas vraiment dit comme ça, à cause du bégaiement. Et puis avec son caractère de cochon il a encore trouvé à redire contre les têtes de chien qu'étaient plus qu'à dix ou quinze mètres de la porte de la maison et qu'on voyait grandir de plus en plus à travers les carreaux. Regardez-moi ça qu'il disait. Ça sait même pas marcher dans la boue ! Il a raison. Faut marcher vite dans la boue, sinon c'est la boue qui vous marche sur les pieds. J'ai dit dans l'oreille de Martial : «Il faut être gentil avec les invités pour faire plaisir à Monsieur Louis ! Si tu contredis Monsieur Louis, tu seras affreux même de l'autre côté !» Et d'un coup, ça s'est mieux passé, il a plus dit un mot, même si ses sourcils continuaient à se faire du mouron. Quand je dis plus un mot, c'est vraiment plus un mot, même pas bonjour, même pas est-ce que vous avez fait bon voyage, même pas je vais vous montrer vos chambres suivez-moi à l'étage s'il vous plaît. C'est moi qu'a dû tout leur expliquer. Tu parles d'un mois de mai.
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Un tout petit roman de 127 pages qui fut une belle surprise. Une histoire de vengeance bien menée par Aimé, le personnage principal. Personnage atypique, que l'on croit simple d'esprit, vivant dans un lieu très reculé, avec un parlé très primaire et campagnard, pas toujours facile à suivre au départ. Au final, c'est ce style qui nous entraîne dans une immersion totale. Un huis clos, ou au fil des pages, l'on comprend pourquoi ces 5 personnages se retrouvent dans cette maison, convoqués pour un héritage. Les indices sont disséminés par les histoires du passé, que nous racontent Aimé. Une lecture fort sympathique et surprenante à la fois.
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Un roman qui m'a fait peur au départ, car je ne m'attendais pas à cette narration, aux dialogues existants mais non existants (si vous le lisez, vous comprendrez), et au final, ce style m'a embarqué parce que je ne pouvais pas arrêter ma lecture !
Je le comparerai à "Ils étaient dix" mais avec un "je-ne-sais-quoi" de barré et addictif.
Merci à l'auteure pour ce petit moment déjanté passé avec Aimé, Monsieur Louis, Lucette et les autres.
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Et beh.
Un livre particulier, avec une narration très imagée et désorientante. On comprends ce qui se passe dans les 10 dernières pages, comme si les 110 premières pages n’était qu’un prologue. C’en est techniquement un, mais qui au final m’a bien plu bien que déconcertée.
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Ce récit situe son action un mois de novembre, dans la maison de Monsieur Louis, décédé quelques mois plut tôt, au mois de mai.
C’est Aimé, le narrateur et valet de la maison qui est chargé d’accueillir d’anciens clients qui avaient l’habitude de venir chasser le sanglier dans la forêt et logeaient chez Monsieur Louis. Tous ont répondu à une invitation qu’ils espèrent porteuse de bonnes nouvelles.
Je ne connaissais pas l’auteur de ce roman que j’ai lu quasiment d’une traite. Ici, tout est dans l’ambiance que l’auteur s’applique à décrire autour de personnages perturbés et perturbants, et surtout dans une galerie de portraits qui nous familiarise avec tout ce petit monde venu dans un seul but bien précis.
Autour d’Aimé, Martial imprévisible et particulier mais aussi des personnes en chair et en os et d’autres disparues et dont on découvre les défauts, les qualités, les sentiments, les réactions et comportement qui font un être humain à un moment de sa vie ou toute sa vie.
J’ai été un peu surprise par la façon qu’a Aimé de s’exprimer, mais on s’habitue très vite à ce style bien particulier, à la fois cru et simpliste. C’est voulu par l’auteur bien sûr et ce langage est en parfaite adéquation avec le niveau d’Aimé, un être un peu simple mais pas bête pour autant.
Alors, bien sûr qu’il y a un petit clin d’oeil à Agatha Christie et un de ses livres en particulier, mais l’auteur a son style bien à elle et j’ai eu plaisir à le découvrir.
Le roman est d’un moyen format, il est assez court et se lit très vite.
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« Le joli mois de mai » nous conte l'histoire de Monsieur Louis qui a été retrouvé mort, une balle dans le corps. A travers la rencontre de ses héritiers qui se réunissent pour se départager les biens de cet homme, on va en apprendre un peu plus sur leurs passés, pourquoi ils sont tous réunis sans se connaître, pourquoi Monsieur Louis est mort.
Ce récit est narré à la première personne du singulier, du point de vue de Aimé, l'homme à tout faire de Monsieur Louis.
Tout d'abord, je tiens à souligner le talent de Émilie de TURCKHEIM : son écriture est juste envoutante. On a vraiment l'impression d'être dans la tête d'Aimé ou de l'écouter raconter son histoire. Chaque mot est bien réfléchi et un vrai travail psychologique a été effectué par l'auteur. La narration atteint un tel niveau d'oralité que s'en est impressionnant.
L'histoire quant à elle est vraiment bien montée.
On peut être déstabilisé au début car il y a beaucoup de secrets dans les évènements qui se sont passés et l'on sent que le narrateur connaît tout mais se retient de tout nous dévoiler pour garder le suspens. La tension augmente d'un cran à chaque page tournée et n'atteint son paroxysme qu'au prologue qui est vraiment poignant, cinglant, déchirant de vérité.
Les personnages sont très biens choisis et ont tous leurs caractéristiques propres.
Certains sont attachants, comme Sacha MILOU qui tient un commerce plus que douteux ( un bordel ). D'autres font vraiment peur, comme Martial qui est défiguré et a des réactions imprévisibles.
Mention spéciale pour Lucette. Personnage mort au moment où se déroule l'action, elle tient quand même une grande place dans tout le récit. Charismatique, attachante, droite, elle a des défauts comme chaque homme sur terre mais reste le personnage le plus juste. Chaque fois qu'elle est mentionnée, nous avons le droit à un joli retour en arrière ou à des citations vraiment époustouflantes.
Les flash-backs sont agréables, bien maîtrisés, bien placés.
Chaque retour en arrière nous donne de nouveaux indices sur le « pourquoi sont-ils tous réunis ici ? », « pourquoi Monsieur Louis est mort ? », « que se passe-t-il donc dans cette fichue maison ? ».
Nous sommes des spectateurs-enquêteurs car tout est suggéré. Quand on pense deviner, on découvre une autre vérité. Petit-à-petit, l'auteur nous fait traverser un chemin que l'on ne voyait pas, pour nous mener à sa fin.
Car oui, la grande richesse de ce récit c'est que, du début jusqu'à la fin, on ne s'attend pas à ce qu'il va se passer.
Chacun cache son jeu, l'auteur cache son jeu et le livre aussi.
En conclusion, « Le joli mois de mai » nous usurpe jusqu'à son titre : rien de dedans n'est joli, ni gai, sauf cette époque révolue que les personnages regrettent tant.
Emilie de TURCKHEIM ne nous narre pas un joli conte : c'est une danse macabre, avec comme chef d'orchestre la vengeance, qui ne peut finir que dans le sang,
De la première ligne jusqu'au dernier mot, l'auteur arrive à nous maintenir en haleine, à nous hypnotiser : on en veut toujours plus.
Préparez-vous à être surpris.
Un livre à lire pour tous les fans d'histoires macabres, de vengeance, de suspens intense.
( http://lectrice-lambda.skyrock.com/3219677397-Le-joli-mois-de-mai-Emilie-DE-TURCKHEIM.html )
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J'ai eu du mal à m'habituer à l'écriture, qui pourtant, a un sens, c'est évident mais j'ai trouvé que c'était difficile à lire; en revanche l'histoire est surprenante et j'ai bien aimé les rebondissements de l'affaire !
Bonne lecture !
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Date de sortie
Le Joli Mois de Mai
- France : 2010-08-19 - Poche (Français)
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- 18ème Prix des lecteurs sélection 2014 (1 participants)
Résumé
Aimé et Martial sont les hommes à tout faire d'une vaste propriété qui accueille chaque week-end, dans ses chambres d'hôtes, des citadins venus chasser. Un mois plus tôt, Martial a retrouvé dans les bois Louis Yoke, le maître de maison, mort d'une balle dans la gorge. Le défunt a laissé un testament par lequel il lègue à cinq de ses anciens clients chasseurs l'ensemble de ses biens.
Le roman débute à la tombée de la nuit alors que débarquent les cinq héritiers : un inspecteur à la retraite, un couple que l'avarice rend fous, un militaire très discret et un tenancier de bordel homosexuel. Sans l'ombre d'une pensée pour le défunt, dans un égoïsme crasse, en silence, avidement, on attend le notaire. Qui ne viendra jamais.
Incidemment, Aimé dévoile l'histoire de Louis Yoke - dit Monsieur Louis et de ces faux héritiers qu'il a, en réalité, lui-même convoqués. Tous ont croisé la même femme, Lucette, à une époque de leur vie. Tous l'ont presque oubliée. Tous l'ont fait souffrir, parfois sans même s'en rendre compte, jusqu'à la mort.
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