Précieux secrets, Tome 3 : Une proposition incroyable

La jeune femme lui adressa un regard profondément inquiet.

— Je voulais que vous sachiez comment les choses se sont réellement passées.

A ces mots, Cesario laissa échapper un rire dur.

— Et qu’espériez-vous ? Que j’accorde le pardon sans condition à votre père parce que je vous trouve séduisante, c’est cela ?

Le délicat visage ovale de Jessica s’enflamma, comme s’il l’avait giflée.

— Bien sûr que non !

— Soyez franche, bon sang ! répliqua-t-il avec mépris. Je suis peut-être attiré par votre corps ravissant, mais pas au point de pardonner le vol d’un tableau valant plus d’un demi-million de livres sterling. Pour me dédommager de cette perte, il vous faudrait m’offrir bien davantage.

Offusquée par ses propos, Jess le regarda avec stupeur.

— Comment osez-vous me parler ainsi ? Je ne vous offrais pas mon corps !

— Cela vaut mieux. Parce que, en dépit des rumeurs insensées répandues dans la presse à scandale britannique, je ne suis pas prêt à tout pour obtenir les faveurs sexuelles des femmes que je désire.

— Je n’avais pas du tout ce genre de… de contrepartie à l’esprit, pour qui me prenez-vous ? murmura Jess, profondément ébranlée.

Cesario lui renvoya une moue dédaigneuse.

— Dois-je comprendre que j’étais supposé tirer votre père d’affaire pour rien ?

— Vous raisonnez de façon aussi sordide que mes cousins, riposta-t-elle avec mépris. Je ne couche pas à droite à gauche, figurez-vous. Et je ne considérerai jamais le sexe comme une monnaie d’échange…

Amusé malgré lui, Cesario constata que Jessica Martin était encore plus prude qu’il ne l’avait pensé. Il dut faire un effort pour ne pas imaginer son corps appétissant tordu de plaisir entre les draps de soie de son lit. Car hélas, ce fantasme resterait probablement inassouvi…

— Je suis ravi d’apprendre que vous n’êtes pas une fille facile ! répliqua-t-il, ironique.

— Je suis vierge !

L’aveu avait franchi ses lèvres malgré elle. Horrifiée, elle resta figée sur place et baissa les yeux. Quand elle osa enfin regarder Cesario, celui-ci la contemplait avec une incrédulité totale.

— Vierge ? Comment est-ce possible, à votre âge… ?

Jess enfonça les mains dans ses poches et serra les poings.

— Je n’en ai pas honte. Je n’ai pas rencontré l’homme adéquat, c’est tout. Et je me porte très bien ainsi.

Soudain, Cesario comprit enfin pourquoi elle semblait si mal à l’aise avec lui. La pensant bien plus expérimentée, il lui avait, après cet unique dîner qu’ils avaient partagé, manifesté franchement son désir. Il s’y était sans doute pris trop brutalement, l’effrayant et la faisant fuir… Par ailleurs, sa réputation de play-boy avait dû l’effaroucher.

Jessica Martin n’avait encore jamais été touchée par aucun homme, songea-t-il avec un frisson délicieux. Même si, de son côté, il n’avait encore jamais couché avec une vierge, il serait ravi d’être le premier amant de cette ravissante créature. Aussitôt, sa virilité exprima violemment son enthousiasme, tandis qu’un flot d’images érotiques déferlaient dans son esprit.