La Retraite sentimentale
Auteur
- Colette (Écrivain)
Série
Claudine (6 livres)
Classement en biblio - 27 lecteurs
extrait
Ses yeux soumis guettent mon approbation ; en passant, je baise ses cheveux brillants et plats qui n’ont jamais été frisés, ni ondulés, ses cheveux tout simples qui ne sentent que la bête propre. Cette épaule qui plie sous ma main… mauviette… ce n’est pas elle que je voudrais serrer ! Quand me sera rendue l’épaule, plus haute que moi, où je me hisse à la manière des chats, de mes dix doigts qui se cramponnent ? Je n’aime plus que les baisers qui tombent de haut et pour lesquels je renverse la tête, comme à la rencontre d’une savoureuse pluie d’été
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« La retraite sentimentale » qui clôt la série des Claudine est, chronologiquement, le premier livre dans lequel Colette affiche aussi franchement, vertement et crument parfois son désir de liberté et d’émancipation. Tout ce qui sera les attirances et la vie de Colette à l’issue de sa séparation d’avec Willy ( Renaud du livre qu’elle y fait mourir) est dit : l’amour de son pays natal, son attrait pour les chats, son attirance pour le sexe féminin, l’homosexualité, sa transgressivité et son indépendance. Les écrits de Colette sont toujours empreints de sensualité et d’érotisme. Suggérant sans montrer, espiègle et non pas perverse, Colette mène le lecteur, en forme de pied de nez, avec finesse et impertinence, au seuil de l’alcôve.
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Je n'ai pas particulièrement accroché à ce livre, bien que les personnages soient très attachants. Etant donné qu'il fait parti d'une série, je pense que le lire dans l'ordre aurait été mieux.
Très belle écriture et cadre maitrisé.
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Résumé
Très jeune... non, je ne suis plus très jeune. J'ai gardé ma taille, ma liberté de mouvements ; j'ai toujours mon vêtement de chair étroite qui m'habille sans un pli... j'ai changé tout de même. Je me connais si bien ! Mes cheveux couleur de châtaigne étoffent toujours, noMbreux, pressés en boucles rondes, l'angle un peu trop aigu d'un menton qu'on s'accorde à trouver spirituel. La bouche a perdu de sa gaîté et, au-dessous de l'orbite plus voluptueuse mais aussi plus creusée, la joue s'effile, longue, moins veloutée, moins remplie : le jour frisant y indique déjà le sillon - fossette encore, ou ride déjà ? - qu'y modèle patiemment le sourire...
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