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Les Aiguilles d'Or



Description ajoutée par CodexAstoria 2023-07-05T11:25:08+02:00

Résumé

Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’opulence et le faste. De l’autre, le vice monnayé et l’alcool frelaté. C’est à leur frontière, au cœur de l’infâme Triangle Noir, qu’une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, l’influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.

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Classement en biblio - 200 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par NicolaK 2023-10-16T20:25:05+02:00

Il songea qu’il n’avait jamais vu de lieu occupé avec autant d’application – il n’y avait pas une lame de parquet, pas un coin, pas une alcôve où l’on ne risquait pas d’être bousculé et rudoyé. Il regardait les danseurs qui tournoyaient devant lui, tellement médusé par l’étrangeté et la débauche scandaleuse de l’endroit qu’il ne répondait pas – souvent faute de comprendre – aux commentaires désobligeants que ceux-ci lui adressaient, certains à cause de l’impolitesse de son regard stupéfait, et d’autres, simplement en raison de son apparence risible. S’il s’était autant éloigné de chez lui ce soir-là, c’est parce qu’il voulait être sûr de ne croiser personne de sa connaissance, et en examinant la foule, il se rendit compte qu’en effet, sur ce plan-là au moins, il ne courait aucun risque.

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Commentaire le plus apprécié

Or

Comme beaucoup, j'ai découvert Michael McDowell l'année dernière avec la série Blackwater que j'ai beaucoup aimée. J'ai d'abord été séduite par les couvertures somptueuses rendant l'objet livre très beau. Alors lorsque Babelio m'a proposé en avant première de lire ce "nouveau" roman de l'auteur qu'il publiait, je n'ai pas résisté longtemps et ai croisé les doigts très fort pour être choisie. Je mets nouveau entre guillemets, car l'auteur a écrit ce roman en 1980, donc il n'est pas récent en soi, par contre, il est récent dans sa traduction et sa publication en français. Il est dans un format poche, mais compte quand même plus de 500 pages. Et bien sûr, la couverture a été conçue par le même dessinateur que Blackwater, Pedro Oyarbide, et est à nouveau magnifique, toute en relief avec des dorures et des symboles qui font référence à l'histoire. Je remercie beaucoup Babelio et les éditions Monsieur Toussaint L'ouverture de m'avoir permis de lire ce roman avant sa sortie. 

Ce fut une lecture très intense et très dense. Par rapport à Blackwater, il n'y a pas de fantastique, tout est très réel, et c'est ce qui glace encore plus. 

Nous sommes en 1882, à New-York, et nous allons suivre deux familles que tout oppose. La première vit dans un quartier huppé de Gramercy Park, ce sont les Stallworth. Cette famille est menée par le patriarche, l'intraitable juge James Stallworth. Edward, pasteur et père de Benjamin et Helen, et Marian, mariée à Duncan Phair, avocat retors, et mère de jumeaux, Edwin et Edith. 

L'autre famille, ce sont les Sharks, ils vivent dans un quartier malfamé appelé "Le triangle d'or". Elle est menée par des femmes, Lena, la grand-mère, ses filles Daisy, mère elle aussi de Ella et Rob, et Louisa. Il y a également la belle-sœur, Maggie et une amie Charlotta. Lena et Daisy sont connues pour être avorteuses. Elles vivent aussi de larcins, recel, prostitution. C'est un quartier où il ne fait pas bon se promener, avec des fumeries de drogue, des salles de jeux clandestines ou de boxes.

Logiquement, ces deux familles n'auraient jamais dû se rencontrer. Mais c'est sans compter l'idée qui a germé dans la tête du juge Stallworth de faire le nettoyage dans ce quartier du Triangle d'or, à des fins politiciennes Avec son gendre et un journaliste, ils vont s'attaquer aux délits qui ont lieu dans ce quartier, en écrivant et publiant des articles dans les journaux afin d'influencer l'opinion publique en faveur des Républicains. Mais, car il y a un gros mais, ce que le juge ne sait pas, c'est que son gendre Duncan entretient une liaison avec Maggie, la belle-sœur de Léna Shanks. Et surtout, ce que le magistrat a complètement oublié, c'est qu'il a jugé le mari de Léna il y a quelques années et qu'il l'a condamné à mort. Lena lui en veut pour cela. Lorsque le juge va arrêter Maggie et la juger, Lena qui lui en voulait déjà à mort, décide de mener sa vengeance contre cette famille. La phrase qui dit que la vengeance est un plan qui se mange froid, va prendre tout son sens ici. Ce sera oeil pour oeil, dent pour dent. 

J'ai donc suivi ces deux familles s'entre déchirer. Logiquement, je devais prendre partie pour les "gentils", mais justement, il n'y a pas des gentils et des méchants d'un côté. Les deux familles sont les deux à la fois. Dans chacune d'elles, il y a des personnes auxquelles je me suis attachée et d'autres que je ne pouvais pas encadrer. Je pense notamment à Helen, chez les Stallworth, c'est à elle que je me suis le plus attachée, et dans laquelle j'ai ressenti le plus d'humanité et de compassion. Ce qui est fantastique avec cet auteur, que j'avais déjà remarqué dans Blackwater, c'est qu'il arrive à nous faire aimer les personnages les plus sombres. Lena, par exemple, est vraiment hideuse dans son comportement, mais son désir de vengeance se comprend, elle aime chacun des membres de sa famille et les protégera contre tout. Ce que l'on ne ressent pas forcément chez le juge, qui ne voit bien souvent que son propre intérêt avant sa famille. Parfois l'esprit de famille est bien plus fort chez les pauvres que chez les riches où c'est bien souvent l'argent qui prime. J'ai beaucoup aimé que l'auteur montre cette facette, et que ses personnages soient à la fois blancs et noirs. 

Cette noirceur d'ailleurs transpire de partout dans ce livre. L'auteur a créé une ambiance sombre, effrayante, angoissante. En lisant, je ne voyais que du sombre autour de moi, pas de lumière, comme si j'étais dans un tunnel, ou comme si l'histoire se passait toujours dans une nuit très noire. L'horreur et l'épouvante sont présentes, mais pas aussi intenses que les livres d'horreur justement. C'est sanglant aussi par moment, les personnages qui meurent ne le font pas dans le calme, loin de là, le sang jaillit bien souvent, et c'est là que j'ai retrouvé la touche de fantastique de l'auteur. 

L'histoire est dense, très dense. Sincèrement, je pensais lire ce roman plus vite que cela, un poche de 500 pages normalement, je le lis assez vite, mais là non. On ne peut pas rater une ligne, chaque mot est important, donne un indice ou exprime quelque chose de nécessaire dans la compréhension de l'histoire. Le livre est découpé en deux parties. La première est plus longue à lire, elle pose les bases, les personnages, les décors, les enjeux, elle revient sur le passé des personnages. J'ai eu l'impression de monter une pente, l'angoisse monte petit à petit, elle arrive au point culminant avec la deuxième partie où tout s'enchaîne, où la vengeance de Léna, mûrement réfléchie, se met en place et s'exécute. Et là, on compte les morts, ou les disparus, dans les deux clans. La descente est rude, aussi forte qu'a été la montée. J'ai été spectatrice d'un désastre annoncé, sans pouvoir faire quoique ce soit. J'ai tremblé pour certains que j'aimais bien. L'auteur n'a aucune pitié et s'en prend même aux innocents. Il est implacable et va jusqu'au bout de son idée. 

Les personnages sont nombreux, mais j'ai réussi à les reconnaître. J'ai été aidée au début par l'arbre généalogique qu'a mis l'auteur au début du livre, cela m'a permis surtout de bien identifier les liens entre chaque personnage. Mais j'ai très vite assimilé tout cela, et reconnu les différentes personnes, elles sont très marquantes dans leur physionomie ou leurs actes, et très difficilement oubliables. J'ai été emportée par le style de l'auteur, que j'avais déjà beaucoup aimé dans Blackwater et que j'ai pu à nouveau apprécier ici. Il arrive à emporter le lecteur dès les premiers mots, je me suis très vite plongée dedans, et j'ai eu beaucoup de mal à le quitter. Le suspense est latent, je voulais savoir ce qui allait se passer, comment allait un personnage, etc, ce qui rend alors la lecture très addictive. J'aurais aimé lire plus vite, pour savoir plus vite, mais la densité d'écriture m'a ralentie, ce dont je ne me plains pas du tout, au contraire, cela m'a encore plus imprégnée de l'ambiance et la noirceur. 

L'auteur a très bien retranscrit la vie du New-York de la fin du 19ème siècle. J'ai aimé comment il met en opposition deux systèmes de famille opposés, l'un patriarcal et l'autre matriarcal. Les femmes sont très présentes et fort représentées dans toutes leurs facettes. J'ai aimé aussi sa façon de dépeindre la société, la richesse de certains opposée à l'extrême pauvreté des autres. C'est une histoire très humaine, où l'auteur montre bien les inégalités de classe, l'injustice qui peut régner, le jugement aussi des autres selon leur apparence ou leur statut social, la manipulation déjà existante de la presse. Une société passée qui ressemble encore sur de nombreux points à notre société actuelle. 

J'ai beaucoup aimé ce livre, il m'a surtout confortée dans mon premier très bon avis de l'auteur après la lecture de Blackwater. La maison d'édition a eu l'excellente idée de créer la Bibliothèque Michael McDowell, où seront réunis tous les romans de l'auteur ayant les mêmes thématiques en commun. Ils devraient publier les romans tous les six mois, donc deux sont prévus en 2024 et deux autres en 2025. Et j'en suis ravie, j'ai très envie de continuer à découvrir et lire cet auteur. Surtout si tous les livres sont aussi bien réalisés. Une bonne note supplémentaire avec la traduction que j'ai trouvée réussie. Ce livre écrit en 1980, il y a donc 43 ans, a cependant un style très moderne, je n'ai pas eu l'impression de lire un livre de cet âge. Aux États Unis, Michael McDowell est considéré comme un grand écrivain d'horreur, proche de Stephen King qui l'a lui-même encensé, et en effet, j'ai retrouvé du Stephen King dans Michael McDowell.

Je ne peux que vous recommander la lecture de ce livre. Si vous avez lu et aimé Blackwater, vous serez ravis. Si vous ne l'avez pas aimé, tentez quand même la lecture de celui-ci qui n'a pas tout le côté fantastique et irréel de la saga. Et si vous n'avez jamais lu cet auteur, ce livre est un bon moyen de découvrir sa plume riche et intense. De mon côté, je vais continuer à le lire, et à me procurer ses livres surtout s'ils ont tous une aussi belle couverture. Ce roman sera disponible en librairie le 6 octobre prochain, à noter et ne pas rater, et franchement, il sera vendu à 12€90, ce qui est pour moi peu par rapport à certains, surtout pour un livre de cette qualité. 

Il ne me reste plus qu'à remercier Babelio et surtout Monsieur Toussaint L'ouverture de m'avoir permis de lire ce roman, et à féliciter la maison d'édition pour son travail de grande qualité sur ce livre. 

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Fanfan_Do 2024-05-18T20:22:48+02:00
Or

Deux familles dans le New-York de l'année 1882, aux antipodes l'une de l'autre.

Les Stallworth, aisés, du bon côté de la loi, vaniteux, imbus d'eux-mêmes et la bonne conscience de faire ce qu'il faut, d'être à la bonne place.

Les Shanks, clan de la matriarche Lena la Noire, voleuses, receleuses, avorteuses, et pas la moindre mauvaise conscience car le crime, pour elles, au départ a été une simple question de survie.

New-York 31 décembre 1881 juste avant minuit, on voit défiler toute la misère du monde, dehors où des enfants meurent dans un froid glacial, dans des pubs sordides où des gens s'alcoolisent sans joie, une petite pièce où officie une avorteuse... tandis qu'à quelques rues de là des nantis font bombance.

On découvre les coutumes de ceux qui font dans les mondanités et j'ai tout de suite aimé le dépaysement qu'apporte l'ambiance de ce 1er janvier New-Yorkais du XIXe siècle. C'est tellement superficiel et étonnant ! L'auteur nous parle d'une pratique étrange qui consiste, pour les hommes riches qui veulent se montrer, à aller présenter des vœux dans un maximum de maisons le 1er de l'an où, à chaque fois, on leur offre un verre d'alcool. Pourtant ce sont de bons chrétiens ! Mais ils s'enivrent tous les 1er janvier avec la bénédiction de leurs épouses. Ainsi sont les Stallworth, famille de la bonne société new-yorkaise. Hypocrites, suffisants et dénués d'empathie, y compris pour leurs proches. Des chrétiens sans une once de charité chrétienne.

Benjamin, accro au jeu et brebis galeuse de la famille Stallworth, s'aventure dans le New-York de la nuit, interlope, dangereux et malsain. Hélène sa sœur s'y aventure aussi mais pour faire le bien auprès des démunis. Tout est si bien décrit. La misère, la crasse, la maladie, la mort, la puanteur, les rues, les intérieurs miteux, les fumeries d'opium, la rage des pauvres, la bêtise et l'arrogance des riches qui veulent éradiquer le crime en enfermant les pauvres. Le juge Stallworth veut faire des exemples, à coup de sentences expéditives, peu lui importe qu'elles soient fondées ou totalement injustes. Mais parfois, entre les principes que prônent ces gens, et leurs comportements, il y a un gouffre, et le grain de sable... Ce roman c'est toute une ambiance dans laquelle on se trouve en totale immersion.

Les destins de ces deux familles vont se télescoper assez violemment, de plusieurs façons. L'imbécillité et l'orgueil des Stallworth n'ont d'égal que la haine et le désir de vengeance qu'ils sont parvenus à susciter chez les Shanks.

Parce que le juge Stallworth, par pure ambition, s'est acharné sur la famille Shanks avec l'aide de ses proches, Lena la Noire va leur promettre sa malédiction. Ce sera œil pour œil, dent pour dent.

J'ai absolument adoré et dévoré ce roman qui nous entraîne dans les tréfonds du Triangle Noir, ce quartier épouvantable de New-York, autant que dans ceux de l'âme humaine. Car ici, personne n'est épargné, ni les riches, ni les pauvres. D'ailleurs jai trouvé les deux familles presque aussi antipathiques l'une que l'autre, à part les enfants et une ou deux exceptions. Enfin si, je dois avouer que j'ai trouvé les Stallworth à vomir. Sous leurs airs de respectabilité ils sont parfaitement méprisables.

Une belle galerie de personnages, tous plus passionnants les uns que les autres, où l'auteur a réussi à éviter l'écueil du manichéisme pour nous offrir une histoire haletante, intelligente, immersive, très visuelle et totalement addictive.

J'avais beaucoup aimé Blackwater, j'ai aimé encore plus cette histoire.

Un petit mot sur la couverture ? Ben, elle est juste sublime ! Mais ça... c'est la marque de fabrique de Monsieur Toussaint Louverture !!!

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Commentaire ajouté par bookswithrosalie 2024-05-15T22:30:28+02:00
Bronze

L'auteur nous plonge ici dans un combat entre la famille Stallworth et la famille Shanks. On y découvre de nombreux personnages, qui ne sont ni méchants ni gentils mais un savant mélange des deux, et c'est ce qui rend ce roman plus réaliste. La multitude de personnage m'a perturbée au début, il faut un certain temps pour se souvenir des relations et de la position de chacun.

L'action se déroule surtout après le milieu du roman, la première partie nous immerge dans les beaux quartiers et les habitudes des gens de la haute société, ou au contraire dans les bas fonds de New-York et ses habitants démunis. Une fois les bases posées, tout se déroule assez rapidement cependant les événements sont d'une violence inattendue. Les morts s'enchaînent et on ne sait dans quel camp se placer.

J'ai beaucoup aimé ce roman, j'ai hâte de découvrir d'autres histoires de cet auteur que j'ai découvert grâce à la saga Blackwater.

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Commentaire ajouté par HundredDreams 2024-05-10T16:57:04+02:00
Or

Lorsque la pentalogie Blackwater a déferlé sur les réseaux sociaux, avec regrets, je n'ai pas pris la vague. Et si j'ai trouvé original et plutôt bienvenue que la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture respecte la ligne éditoriale imaginée par l'auteur en publiant, vingt ans après son décès, les six volumes de la saga, à raison d'un épisode tous les quinze jours, ce rythme effréné était trop rapide pour moi et j'ai repoussé cette lecture à plus tard.

Alors lorsque le nouveau roman de Michael McDowell est sorti, je n'ai pas hésité à le lire. Je n'ai pu au passage m'empêcher d'admirer l'esthétique de la couverture magnifiquement illustrée par Pedro Oyarbide. Quelle réussite ! On ressent immédiatement combien ces éditions, portées par leur passion de la littérature, attachent de l'importance aux livres, tant par leurs choix judicieux de textes décalés de grande qualité que par leur soin extrême apporté à l'objet-livre.

L'éditeur a renouvelé sa confiance envers l'artiste espagnol et il faut avouer que j'ai eu un gros coup de coeur pour la couverture finement travaillée, gaufrée et sertie de dorures.

Vous aurez compris, je ne vais pas être particulièrement objective concernant les éditions Monsieur Toussaint Louverture, je n'ai pour l'instant jamais été déçue par leurs livres.

*

Michael McDowell tisse ici une fascinante histoire de lutte et de vengeance entre de deux familles de classes sociales diamétralement opposées.

L'histoire se déroule à New York au début des années 1880, dans un quartier malfamé appelé le Triangle noir. Cet endroit abrite des voleurs, des assassins, des prostituées, des avorteurs, des fumeries d'opium, des établissements de jeux d'argent.

Avec ses deux filles et ses petits-enfants, Lena Shanks y dirige, d'une main de fer, un réseau criminel uniquement féminin. Cette lignée de femmes est liée par le crime : corruption, recel d'objets volés, meurtre, avortement, faux et usage de faux. Leurs multiples talents et leur discrétion sont reconnus dans le milieu.

A quelques rues de là, dans le quartier élégant et huppé de Gramercy Park, l'impitoyable juge républicain James Stallworth décide de s'attaquer à la criminalité galopante et à l'immoralité qui ternissent l'image de la ville de New York.

Avec l'aide de plusieurs membres de sa famille et d'un journaliste, il décide de mener une guerre impitoyable contre le clan des Shanks. Mais cette volonté cache des desseins plus obscurs et des ambitions beaucoup plus personnelles Dévoiler le texte masqué.

Dès lors, déterminé à détruire chaque membre de la famille Shanks en qui il voit l'image du mal et du vice, le juge va s'engager dans un bras de fer acharné contre Lena Shanks. Tous les coups sont permis, et pour tout dire, par moments, il est difficile de voir dans ce jeu du chat et de la souris qui est le chat et qui est la souris.

*

J'ai lu que Michael McDowell était considéré aux Etats-Unis comme l'un des meilleurs écrivains d'horreur, proche de Stephen King.

Dans cette fresque romanesque, l'auteur se situe dans un monde à la frontière du réel et du fantastique.

L'histoire est foncièrement ancrée dans le New York du XIXème siècle. J'ai eu l'impression d'être dans l'univers sombre et triste de Charles Dickens, un monde fait de grisaille et de laideur qui se heurte au clinquant et au m'as-tu-vu des beaux quartiers. Michael McDowell brosse un tableau vivant de la vie à cette époque, ses mots soulignent d'un trait féroce et précis l'opulence des uns, la misère des autres.

Mais en même temps, j'ai ressenti une forme d'irréalité, entretenue par le mystère qui entoure la famille Shanks et en particulier de sa doyenne, Lena.

Il y a également une forme d'horreur, mais ce n'est pas celle tapageuse et sanglante des romans d'épouvante. L'auteur installe ici une ambiance menaçante et angoissante qui se diffuse par le biais des descriptions de ces quartiers sinistres et lugubres, mais aussi par ses personnages et les travers de leur âme.

*

Michael McDowell prend son temps pour mettre en place les décors de la ville, la personnalité de chaque personnage et les enjeux autour de ces deux familles qui s'affrontent dans un duel à mort.

Et le pari de décrire avec minutie la dureté des conditions de vie dans les bas-fonds de la ville, les taudis insalubres et crasseux, l'air empoisonné d'odeurs putrides et de fumées de cheminées, la dangerosité des rues font que le lecteur plonge avec ravissement dans cette atmosphère malsaine et sinistre à l'ambiance gothique.

Dans ce climat délétère et pesant, l'auteur a su brosser des personnages sans complaisance et à alimenter une ambiguïté entre gentils et méchants. Les personnages sont nombreux, mais je n'ai eu aucun mal à les reconnaître grâce à leur caractérisation.

Sa plume singulière, puissante et grave, fouille la malveillance, la cruauté ou la beauté des sentiments ; elle dessine de manière réaliste et terriblement crédible, une galerie de portraits qui compose à leur manière un paysage symétrique de ces deux familles.

Les personnages féminins sont particulièrement marquants et se révèlent au final inoubliables.

*

Autour de cet affrontement, l'auteur décrit avec force les inégalités de classe et la condition féminine.

Il aborde aussi la politique, l'injustice, l'arbitraire de système judiciaire, l'influence et la manipulation de la presse.

*

Pour conclure, « Les Aiguilles d'or » nous entraîne dans un récit de lutte, lutte des classes, lutte de pouvoir. Dans ce face à face addictif, l'auteur explore avec habileté la complexité de la nature humaine tout en restituant l'époque, la ville et l'ambiance des quartiers par des descriptions détaillées.

On tourne les pages sans s'en rendre compte tant le scénario, prenant, tient la route et l'écriture est belle, fluide, agréable à lire.

Un superbe thriller historique, un remarquable roman noir, une intrigue imprévisible et une fin saisissante qui laisse un arrière-goût étrange, teinté de douceur et d'amertume.

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Commentaire ajouté par Jerome1494 2024-05-04T12:45:04+02:00
Or

Comme beaucoup, j'ai découvert Michael McDowell avec la saga Blackwater que j'ai adoré. Alors lorsque Les aiguilles d'or ont été publié, je n'ai pas hésité à sauter dessus tout en sachant que cette histoire était complètement différente de Blackwater.

J'aime beaucoup le style d'écriture de McDowell, très fluide, facile et plaisante.

L'histoire est sympathique, bien ficelée... Oui mais voilà... Que retenir de cette histoire une fois le livre refermé, nous souviendrons-nous de cette histoire ?... Je ne pense pas...

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Commentaire ajouté par annick69 2024-05-03T11:20:05+02:00
Diamant

Après la série "Blackwater" - un coup de cœur fabuleux - des livres magnifiques, j'ai acquis "Les aiguilles d'or" avec empressement. Nous sommes en Amérique fin du 19ème siècle, deux familles : les Stallworth et les Shanks. L'une aisée et l'autre miséreuse.

Rien à voir ici avec la saga, à part l'écriture addictive de l'auteur, qui nous entraîne inexorablement dans une Amérique trépidante, violente et une atmosphère perverse. Avec des descriptions très visuelles, on entre dans la vie tumultueuse de ces deux familles. Rien de plus sur l'histoire il faut la découvrir par soi-même. Un roman noir, détaillé précieusement, qui m'a tenu en 4 jours. J'ai été happée dans ce monde dépravé ou le mal et la vengeance sont subtilement décrits dans la ville de New York "en l'an de grâce 1882".

Conquise par les récits de l'auteur, dès que le roman "Katie" est sorti je me suis empressée de l'achetée et l'ai lu en 2 jours… Retour pour plus tard! Des coups de cœur à chaque fois pour moi.

Oserez-vous entrer dans ce monde tumultueux où les intentions de chacun sont égoïstement tournées vers le pouvoir, l'argent ou la soif de liberté? Qui s'en sortira? Le petit plus : La généalogie des deux familles nous est donnée en début de récit pour nous y retrouver, mais j'avoue que très vite on reconnait chaque personnages.

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Commentaire ajouté par bibliothequebypup 2024-04-19T15:34:01+02:00
Argent

Fidèle à lui-même, c'est toujours agréable de retrouver la plume de Mc Dowell. On se laisse facilement transporter au XIXème-XXème siècle. Ici, l'intrigue prend place sur une année, on suit deux familles rivales et c'est difficile de se projeter car, bien qu'au départ on a l'impression de bien distinguer les méchants des gentils, la barrière s'efface au fur et à mesure de notre lecture et on fini par trouver tout le monde méchant à sa façon. De ce fait, on ne peut s'identifier à personne. Le scénario est plutôt bon mais traine en longueur et est loin d'être mémorable... Cela dit, c'est un peu ça la magie de la plume Mc Dowell, rien n'est exceptionnel mais on ne peut pas en décrocher avant la fin.

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Commentaire ajouté par Naosika 2024-04-05T12:00:46+02:00
Argent

Après la découverte de la plume de Michael Mcdowell avec la saga Blackwater, c’est avec beaucoup de curiosité que je me suis plongée dans la lecture des Aiguilles d’or. Premier avertissement : si vous souhaitez retrouver l’ambiance de Blackwater et son côté mystérieux à la lisière du fantastique, passez votre chemin ! Il s’agit en effet d’un roman historique, dépeignant les rues de New-York et leur population au XIXème siècle, sur fond de lutte des classes.

Deux familles s’opposent : les riches et influents Stallworth VS les Shanks, éminents représentants de la pègre locale. Le patriarche Stallworth ayant fait pendre le patriarche Shanks, les Shanks lance une vendetta millimétrée pour détruire à son tour la famille Stallworth. Oui, tout cela est un peu manichéen, nous en conviendrons. De fait, les personnages sont relativement caricaturaux : entre reproduction sociale et biais de classes, on peine à s’attacher à eux, d’un côté comme de l’autre.

Si le roman est riche en descriptions et bien documenté, on regrettera son rythme relativement lent. Il m’a fallu plus d’une centaine de pages pour bien rentrer dans l’univers, et même s’il est intéressant de suivre les lents rouages qui se mettent en place dans la vengeance des Shanks, ce n’est finalement qu’à la toute fin du livre que tout s’accélère.

En bref : une lecture en demi-teinte, une couverture magnifique, mais tout de même l’envie de découvrir le prochain roman de l’auteur, Katie, qui sort le 19 avril prochain !

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Commentaire ajouté par mimidu0960 2024-03-22T22:08:51+01:00
Argent

Encore un livre de cet auteur que j'ai dévoré et adoré.

Il est un peu long au début mais l'histoire s'enchaîne bien. J'ai beaucoup aimé voir une autre histoire sombre de la plume de Michael Mcdowell.

New York vers 19eme siècle. 2 familles s'affrontent pour certains le pouvoir et l'argent pour les autres la liberté et de la vengeance. Qui gagnera...?

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Commentaire ajouté par Corentin17 2024-03-11T16:34:02+01:00
Lu aussi

Retour auprès de Michael McDowell après sa formidable saga Blackwater. Si ce livre m'a moins entraîné que cette dernière, Les Aiguilles d'Or reste une bonne lecture.

J'ai tout de suite retrouvé le côté divertissant de l'auteur, la lecture est facile, tout est clair et efficace, vraiment agréable à lire. La galerie de personnages est très réussis, chacun a droit a son arc narratif, personne n'est laissé pour compte. Comme pour Blackwater, les femmes ressortent clairement du lot avec la présence de quelques personnages queers qui fait très plaisir. Beaucoup de thèmes sociaux sont abordés qui enrichissent l'intrigue simple mais efficace.

Les seuls gros points négatifs que je vais soulever sont mon manque relatif d'attachement aux personnages (il y en a tellement que je n'ai pas eu le temps de particulièrement connecté avec la plupart) et la longueur de la mise en place qui fait traîner la première partie du roman.

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Commentaire ajouté par oelian 2024-02-29T14:59:32+01:00
Bronze

C’est un roman social qui se déroule en 1882. L’histoire tourne autour de deux “clans” : celui d’un célèbre juge et celui d’une criminelle. Les différents sujets sont très bien traités : racisme, problèmes d’opium, volonté des élites sur les quartiers populaires de la ville. J’ai beaucoup aimé le traitement des personnages féminins (comme dans Blackwater d’ailleurs, mais c’est encore plus présent ici). Le clan de Léna Shanks, presque entièrement constitué de femmes, est passionnant à suivre. L’ambiguité morale constante ; l’engagement de l’auteur sur les sujets sociaux ; en fait à part le choix du titre (qui fait référence à un tout petit élément du livre), j’ai presque tout aimé !

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Date de sortie

Les Aiguilles d'Or

  • France : 2023-10-06 (Français)

Activité récente

Évaluations

Les chiffres

lecteurs 200
Commentaires 41
extraits 19
Evaluations 80
Note globale 7.99 / 10

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