Psi-Changeling, Tome 9.5 : Declaration of Courtship

Cooper releva la tête et soutint son regard de ses yeux qui étincelaient.

— Je vais te donner un téléphone satellite, et si jamais tu l’oublies, je ne te le pardonnerai jamais.

— Je ne l’oublierai pas, promis.

Pour la première fois, ce fut lui qui rompit leur échange de regards intense.

— Non. Je me suis promis que je ne ferais pas ça… Je ne veux pas te surveiller, Grace. (Il effleura du pouce les joues de la jeune femme, pour essuyer ses dernières larmes.) Je sais que c’est mon problème, alors si tu as envie de partir sans prendre le téléphone, ou si tu es fâchée contre moi et n’as pas envie de me parler, je m’en accommoderai.

Grace entendit la tension dans sa voix, et elle sut ce que ça lui coûterait si elle lui infligeait son silence. Elle sut aussi qu’il ne le lui reprocherait jamais.

— Ça ne me dérange pas, Cooper, lui assura-t-elle avec sincérité. (Elle l’embrassa, les mains posées sur ses épaules chaudes et satinées.) J’aime qu’on prenne soin de moi, et j’aime savoir que tu veilles sur moi.

Sa louve se sentait parfaitement en sécurité ainsi, et elle assumait ce qu’elle était et ce qui la rendait heureuse… Entre autres, donner à son homme ce dont il avait besoin pour se sentir en sécurité aussi.

— Même si on se dispute, je t’enverrai des textos énervés de temps en temps. C’est ma façon de prendre soin de toi. (Et c’était aussi indissociable de sa personnalité que le fait de la protéger l’était de celle de Cooper.) Laisse-moi faire, d’accord ? Ne joue pas les dominants fiers en te mettant en colère contre moi à cause de ça.

Seigneur, qu’elle était belle, songea Cooper. Elle venait de prendre ce qui avait failli l’anéantir et menaçait de réduire sa fierté en lambeaux, et de le transformer en cadeau qu’il lui faisait.

— Comment es-tu devenue aussi forte, Grace ?

Assez forte pour se moquer d’être jugée faible par ceux qui n’y entendaient rien, qui ne comprenaient pas la beauté de son tempérament.

Elle esquissa un lent sourire, rien que pour lui.

— Il le faut bien… J’ai l’intention de jouer à la vilaine fille avec un lieutenant.

Sous le charme, il glissa les doigts sous le tee-shirt de Grace, et toucha sa peau douce et soyeuse. Son contact mit du baume sur ses souvenirs douloureux.

— Un lieutenant en particulier ?

— Oh… Je me disais que Matthias est un sacré étal… Hiii !

Elle atterrit sur le dos avec Cooper appuyé au-dessus d’elle sur le lit, même s’il prit soin de ne pas trop peser sur elle.

— Retire ce que tu as dit.

Il savait qu’elle jouait avec lui pour tenter d’atténuer sa souffrance, et il ne l’en aimait que davantage.

Elle lui lança un regard impénitent.

— Oblige-moi.

— Grr…

Il lui mordilla le cou, se souvenant trop tard qu’il devait être prudent avec cette zone vulnérable… Mais elle gloussa, puis se plaqua une main sur la bouche.