Reine de coeur

Très beau roman franco-japonais, écho de 3 générations.

La 1ere séparée par la guerre meurtrière qui a ravagé un amour naissant, la 3eme retrouvant, renouant le fil issu du même grand-père.

La musique (alto) est omniprésente, la littérature aussi.

Après la tempête de 39, le calme des années 2010, même si le tremblement de terre et Fukushima est évoqué (comme un éternel recommencement ?).

Que vive l'amour de Mizune et Otto en lieu et place de celui d'Anna et Jun !

Ce livre est sans surprise .

C'est "âme brisé" : la même ambiance, le même déroulement.

Il se lit néanmoins très bien.

Mais est ce vraiment nécessaire de lire une copie du premier livre de l'auteur?

Une histoire qui se passe dans une époque troublée, une époque où la cruauté n'a plus de frontière. La folie se répand aux quatre coins du monde. La guerre fait des ravages. Un couple voit ses projets d'avenir contrariés par deux conflits majeurs de l'histoire : d'une part le conflit Sino-Japonais, de l'autre la seconde guerre mondiale. Des conflits qui poussent les uns et les autres à laisser jaillir leurs pires instincts. Une folie meurtrière au nom d'un seul homme : Sa Majesté Impériale pour les uns, le Fuhrer pour les autres. Grâce au destin, le souvenir des deux amoureux va émerger grâce à un événement survenu dans la vie de leur petite-fille, musicienne elle aussi, dont la curiosité va nous amener à connaître toute la vérité sur cette histoire aussi passionnante qu'émouvante.

Reine de cœur est un roman qui interpelle. Un roman qui met, l'un de ces personnages principaux , face à l'innommable. Difficile de ne pas être touché par le destin de Jun. Un étudiant du conservatoire de musique qui doit tout quitter du jour au lendemain pour « faire son devoir ». Pour ne pas voir les siens être déshonorés par son absence, il sacrifie la passion qui l'anime pour la musique, son bonheur avec Anna, pour se présenter sur sa terre natale afin de combattre. Un combat qui va le changer à jamais.

Ce livre aborde le thème de la peur, du rejet, de la honte, du sacrifice. J'ai particulièrement aimé la façon dont l'auteur a amené la symbolique de la langue à travers ce personnage. Le rapport à la langue est quelque chose de très complexe. Le traumatisme laissé par les horreurs de la guerre va se traduire par un rejet. Le rejet de la langue maternelle au profit d'une langue dans laquelle le bonheur est symbolisé. La langue de l'aimée.La langue de cette vie tant chérie et qui ne demeure plus que dans les rêves. Le rêve de vivre sa vie le plus humainement et sereinement possible. Tel sera celui de Jun.

Le personnage d'Anna m'a beaucoup intéressée également. A travers elle, c'est l'histoire de ces femmes qui ont vu partir leur moitié au combat. Ne reste alors que l'espoir de le retrouver un jour. Un jour mais quand ? Tout n'est plus qu'incertitude, doute et terreur. Le courage de cette jeune femme donne de la force à l'histoire. Sa détresse émeut.

L'écriture de ce roman est encore une fois très agréable. Un style épuré, élégant.J'ai vraiment retrouvé les éléments qui m'avaient tant séduite dans Ame brisée. Toujours cette énorme place laissée à la musique classique, à la littérature. Quelques références au cinéma Japonais également qui m'ont donné l'envie de découvrir les films cités. Une scène m'a particulièrement marquée : celle du concert. Le parallèle entre le morceau en lui-même et le déroulement d'une scène de bataille est d'une force inouie. Une scène si vivante et absolument grandiose. Tant d'émotions diverses et variées en peu de pages finalement. Quelque chose de très propre à la littérature asiatique en général : réussir à chaque fois le tour de force de donner énormément avec peu de mots. Les mots justes, d 'une force immense qui évoque tant de souvenirs, de sentiments. Le talent de faire ressentir l'humanité à travers l'injustice, la détresse, la beauté d'un fugace instant de bonheur. La plus petite chose, souvent même la plus simple peut être source de joie, de contemplation.

J'aurai tant à dire tellement je trouve cette littérature riche. Je trouve toujours de quoi me nourrir humainement avec ces romans. Ma rencontre littéraire avec Akira Mizubayashi restera incontestablement parmi mes plus beaux souvenirs de lecture.

🌟 : 3/5 - La saga des déceptions continue…

Reine de Coeur nous présente Jun et Anna, deux amoureux que le conflit sino-japonais éloigne, alors que l’Europe est en proie à la SGM : si cette séparation semble définitive, Akira Mizubayashi nous promet cependant un prolongement de leur idylle…

Le résumé investissait le texte de thèmes pour lesquels j’ai une sensibilité particulière ; l’héritage familial, la transmission, la complexité humaine, les répercussions de la guerre : liés à la musique, ces sujets laissaient espérer une avalanche d’émotions !

Imaginez donc comme j’avais hâte de le découvrir !

Tout cela, c’est sur le papier.

(Vous le sentez venir ?)

Le début est excellent, avec un subtil mélange de poésie et de violence. Nous plongeons dans le cœur de Jun, dans l’horreur de la guerre et la déshumanisation, dans l’intime relation qu’il partage avec Anna, jusqu’à la déchirure, puis la folie. C’est beau, ça se lit vite, il y a une tension dramatique qui nous entraîne dans une lecture frénétique.

Oui, MAIS.

Le charme se rompt dès que nous rejoignons l’époque moderne avec la rencontre d’Otohiko et de Mizuné ; le rythme est ralenti, il n’y a plus d’actions. L’histoire de Jun et Anna est complétée par la parole - à ceci près qu’un lecteur intuitif aura compris la suite de cette idylle plusieurs pages plus tôt.

Entre Mizuné et Oto, la conversation est longue, sert peu le roman, et indique une fin convenue. Cette seconde partie déconstruit toute la beauté de la première ; pour ma part, elle m’a frustrée, l’histoire de Jun et Anna reste en surface.

Décevant, et forcément ennuyeux au regard d’une première partie pourtant géniale.

Dommage pour Reine de Coeur, avec un aussi joli titre, je pensais que le mien volerait en éclats.

https://derivedelivres.home.blog/2022/06/11/reine-de-coeur-akira-mizubayashi/

Excellent roman, écrit comme de la dentelle, de la délicatesse et de la musique pour aborder le sujet du Japon pendant la 2nde guerre mondiale. Une merveille à lire en musique.

Magnifique ! J'ai terminé ce livre il y a plus de 24h et suis encore imprégnée de son ambiance , comme habitée par ses personnages et...sa musique. J'ai beaucoup appris sur la politique expansionniste et le régime très dur du Japon pendant la seconde guerre mondiale, tout en me plongeant avec délices dans l'écriture imagée, poétique, émouvante de l'auteur. La façon dont il analyse les oeuvres musicales est magistrale et tellement précise qu'on croirait presque entendre la musique . Toute aussi précises sont les scènes de guerre. Il n'occulte rien et par là même il nous amène à partager le désarroi de ses personnages confrontés à des situation inhumaines qui les changent à jamais .

Telle une symphonie en cinq chapitre, cinq mouvements. Une histoire d'amour, la guerre et le conflit sino-japonais, une passion pour la musique, la recherche du passé, l'avenir.

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J'avais beaucoup entendu parler d'Akira Mizubayashi mais je ne l'avais encore jamais lu. La peur de la lourdeur de la musique, de phrases ampoulées et d'un contenu historique ennuyeux. Et bien je n'ai rien trouvé de tout cela dans ce récit qui m'a profondément émue. Bien sûr, ces différentes thématiques sont présentes mais avec une finesse rare. Les mots et les pages se sont envolés, me laissant la gorge serrée. J'ai été littéralement captivée. Je n'ai pas pu lâcher cet ouvrage.

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Je ne connais rien à la musique classique et j'ai découvert des morceaux incroyables. Shubert, Chostakovich et Elgar ont accompagné la seconde partie de ma lecture, tandis que je découvrais une guerre à laquelle je ne m'étais que peu intéressée jusque là... Ses personnages sont forts, l'intrigue prenante et instructive... J'ai tout simplement été bouleversée.

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En conclusion, je viens de découvrir un très grand auteur à la plume merveilleuse que je vous invite à lire sans retenu. En un mot, il m'a conquise et je ne doute pas qu'il en fera de même avec vous !