Faire les sucres

Je pensais naïvement que le nature et le business du sucre serait vraiment mis en avant dans ce roman. J'ai trouvé que finalement on passe plus de temps avec Marion qui fait une banale crise d'existence. Je ne retiendrai rien de cette histoire.

Un roman qui n'a pas réussi à me transporter jusqu'au Canada.

J'étais heureuse de lire pour la première fois un roman écrit par une auteure canadienne et de découvrir sa plume ainsi que son pays. Malheureusement, le voyage n'a pas été au rendez-vous...

En effet, j'ai véritablement peiné à rentrer dans l'histoire, n'y voyant guère d'intérêt. Pourtant j'avais trouvé le résumé intéressant et c'était cela qui m'avait convaincue de donner sa chance à ce livre. L'auteure dit elle même qu'elle essaie d'écrire sur des personnages profondément antipathiques. Ce fut le cas pour Adam. Cet homme, qui répète inlassablement au début de l'histoire, qu'il a failli mourir, aurait très bien pu trépasser que cela ne m'aurait fait ni chaud ni froid. Après l'accident, il rentre dans une espèce de dépression et Marion, sa femme, se retrouve dépassée par les évènements. Alors Adam achète une érablière (vendue par la famille Sweet) et tente de se transformer en ce qu'il n'est pas, pensant qu'avec de l'argent, tout fonctionnerait pour lui. Spoiler alert: ce n'est pas le cas. Ici, Fanny Britt critique sa position d'homme privilégié, à qui tout à souri et qui veut retourner à la terre. Mais le travail de la terre ne s'invente pas, ni ne s'achète véritablement. J'ai bien aimé la famille Sweet et leur dynamique. Je les ai trouvé intéressant et cette famille, qui semble sur le papier être fonctionnelle, représente tout ce que celle d'Adam n'est pas.

Ici, le lecteur suit le couple d'Adam et de Marion dans leur quotidien qui se trouve être creux. Il ne se passe pas grand chose, ils végètent, s'y engourdissent. De plus, nous n'avons accès à peu de moments entre les deux mais nous savons souvent ce que l'un pense de l'autre, par le biais du narrateur omniscient. Et quel narrateur original. Peu de dialogues, beaucoup de pensées et des phrases très longues. Tant et si bien que j'en perdais le fil parfois. L'originalité narrative m'a fait décrocher à de nombreuse reprise, c'est dommage.

Marion, quant à elle, se trouve être l'archétype de la femme gentille. Mais, au cours du roman, elle vit sa "crise de la quarantaine" et s'affirme de plus en plus. Au fur et à mesure de l'histoire, elle se déconnecte de son mari mais cela n'a pas l'air d'affecter le couple plus que cela. Elle finit par vivre sa vie, sans se soucier d'Adam qui devient un personnage secondaire dans son histoire à elle.

Un autre personnage est omniprésent dans l'histoire: Célia. Il s'agit de la jeune femme qu'Adam a heurté lors de son accident de surf, quand il a failli mourrir noyé. A mon sens, Célia était le personnage le plus intéressant du roman et l'auteure ne lui a pas rendu justice. Elle est présente, comme un fantôme, mais Fanny Britt ne lui accorde que trois malheureux chapitres. Quelle déception! A mon sens, plus de passages avec Célia en leurs seins auraient pu sauver l'histoire. Il s'agit d'une jeune femme forte, avec le sens des responsabilités et les pieds sur terre. Tout le contraire d'Adam !

Petit point intéressant: j'ai aimé découvrir l'érablière et en apprendre plus sur la confection de ce fameux sirop !

Fanny Britt est une écrivaine que j'adore. Ce livre m'a laissé sur ma faim. Il y a plusieurs longueurs dans l'histoire, qui quant à elle manque de relief. Malgré tout, on y trouve de jolies tournures de phrase. Le personnage de Marion est attachant.