Quality Land

Mmmh un livre plein de promesses qui, malheureusement pour moi, s’est avéré décevant. En effet, on commence sur une satire sociale mordante, futuriste, pleine d’imagination, pour finir sur des slogans passés et des références dépassées.

— L’écriture : sa plus grande force et probablement, sa plus grande faiblesse également. Le ton humour noir des premières pages m’a totalement conquise. J’ai adoré le cynisme de l’auteur. La création de Quality Land et le changement de noms de famille… Un coup de génie, appuyé par cet humour sombre, omniprésent. Puis… l’auteur ne se met plus en retrait. Il parle à travers ses personnages. Toujours bien, mais cela sonne faux. Parce que le message devient convenu (entendu depuis les années 80 — et je parle bien de la même forme) alors qu’il se croit subversif et ça se sent. Il parle seul également. Ce sont des débats où un personnage argumente, et l’autre dit « mensonge ». Je vous laisse deviner quel est le parti défendu par l’auteur. Attention, je ne dis pas qu’il ne devrait pas mettre en avant ses idées. Mais pitié… avec un univers de cette nature… Ciseler ses adversaires pour s’affirmer serait beaucoup plus pertinent. Par conséquent, il cède à la facilité et l’humour noir devient l’humour bête. Sans âme. A coup de running gags éculés et anticipables à souhait (le vibromasseur rose en forme de dauphin, et les critiques des films de Jennifer Aniston… On a compris). Bref, la surprise et l’émerveillement laissent place à l’usure. J’ai survolé la fin pour dire de ne pas DNF.

— La trame/l’univers : je regroupe en un tout, simplement parce que la trame est très très vide. Je ne le dis même pas sous forme de reproche, mais de constat. L’objectif était de se concentrer sur les propos et pas une histoire (parce que bon, l’objectif principal du protagoniste est simplement de renvoyer un vibromasseur qu’on lui a attribué en considérant que c’était une erreur — vous le voyez aussi l’humour lourd dingue, maintenant ?). Encore une fois, il s’agit d’une histoire prétexte pour exposer des avis/alertes de l’auteur sur notre société, donc pourquoi pas. Vraiment. En revanche, malgré tout, il y a un souci de positionnement. L’histoire est censée être futuriste, mais le nombre de références (datées qui plus est) à la pop culture est effarant. À tel point que j’ai plus eu l’impression de lire un livre dans les années 80 avec une technologie plus avancée qu’un avenir. J’ai même vérifié l’âge de l’auteur et été très surprise de le découvrir jeune (35 ans lors de ses écrits).

— Les personnages : oubliables. Pour les mêmes raisons que la trame. Ils sont là pour incarner les propos de l’auteur. Pas pour véhiculer des émotions. C’est le genre du roman, je n’ai pas été dérangée par ce point (mais, par voie de conséquence, ça réduit uniquement le livre à son message).

— Le traitement de l’IA et la vision des machines : l’auteur a une vision des choses et veut que le lecteur la partage quitte à ne pas être honnête intellectuellement. Je précise que, le pire, c’est que je partage 90 % de ses opinions sans aboutir au même résultat. Mais voilà, il montre que les machines feront des erreurs et qu’elles le cacheront parce qu’elles auront mauvaise conscience (voir qu’elles élimineront les hommes par sadisme). Dans Terminator ou ce genre de chose, pourquoi pas. Mais ici, le sujet n’est pas le soulèvement des machines. On est sur des axes réalistes où l’auteur mélange libre arbitre, IA, machines conscientisées, extrême droite, diversité ethnique sans réel sens. Le racisme n’a rien à voir avec le développement de l’IA (pourquoi les mêler à part parce que l’auteur combat les deux… Mystère), pas plus qu’il n’interfère dans le libre arbitre lié à la technologie. Les deux thèmes peuvent aussi être abordés dans le livre et être combattus. Mais là, c’est plus un gros mélange pour dire ce qui est bien et pas bien (Jennifer Aniston n’est pas bien par exemple, tout comme les joueurs de jeux vidéos).

Conclusion : QualityLand partait d’une satire brillante, portée par une plume acérée et un univers inventif. Mais en refusant la complexité des débats, en répétant des motifs usés et en recyclant des références datées, il finit par se tirer une balle dans le pied. Ce n’est plus un roman qui interroge, mais un manifeste qui assène. Il ne convaincra que les convaincus.

Je trouve que la plume est super, la lecture est très fluide et amusante. J’ai aimé l’histoire et ses symboles, et notamment les personnalités de nos petites machines cachées dans la cave. Mais malheureusement j’ai vraiment lutté pour terminé le livre. Sans doute parce que j’avais du mal à m’intéresser vraiment à toute cette technicité.

Une dystopie intelligente dans laquelle on se plonge volontiers.

Les personnages sont tous bien particuliers et c'est un plaisir de suivre leur parcours dans ce Quality Land qui pose de réelles questions sur notre société qui évolue de plus en plus vers l’IA.

Le libre arbitre est questionné, les personnages se débattant avec des interrogations et des réflexions existentielles quant à leur condition d’humain, et le tout est enrobé d'une couche d’humour.

Un régal !

Chouette livre additif. Dans la catégorie des dystopies

Bon roman qui est plein d'humour mais qui donne aussi à réfléchir sur la place des technologies dans nos vies.

J'ai passé un bon moment. Je le recommande.

Tout est parfait dans ce roman de haute volture son humour décapant son héros chômeur ces robots bien ancrée et son scénario surpuissant et bin que du bon

Avant même le commencement de l'histoire, une petite note loufoque m'a dit que j'allais entrer dans un roman facétieux.

C'est complètement barré, c'est drôle et sarcastique, j'ai tout de suite adoré. Tous les travers de notre société superficielle de consommation sont épinglés avec une ironie mordante et jubilatoire. Et tout le monde en prend pour son grade, du plus petit anonyme jusqu'aux hommes politiques qui m'ont bien fait rire.

Marc-Uwe Kling nous entraîne dans cette société régie par les algorithmes, si proche de la nôtre, où ils pousse les aberrations à l'extrême pour le plus grand bien de nos zygomatiques. Dans ce monde tout est noté, jusqu'à notre valeur intrinsèque, et nous place sur une échelle qui va de l'individu inutile niveau 2 qui ne peut que souhaiter s'améliorer, jusqu'à ceux du niveau maximum, le 100 qui est le but à atteindre. Et bien sûr, nous sommes devenus un produit dans ce monde là. L'amour est devenu un produit. Le couple est devenu un produit. L'espérance de vie est devenue un produit. Les bébés sont devenus des produit. TOUT, TOUT, TOUT y passe.

Quelques fortes têtes qui n'ont pas l'impression de correspondre à la place et aux désirs qu'on leur a assigné pourraient bien être les grains de sable qui vont enrayer la société parfaite qu'est Quality Land.

Tous les personnages sont savoureux, mais j'ai vraiment eu un faible pour Aïcha Femme-Médecin et son langage "fleuri", Peter Chômeur qui paraît complètement blasé, et John of US l'androïde, mais aussi le vieux et Kiki, l'insoumise… et puis les androïdes déglingués, tellement drôles !

Les clients One Kiss reçoivent régulièrement, via The Shop, des choses dont ils rêvent, avant même d'en avoir conscience. Peter Chômeur est souvent étonné de penser qu'il pouvait avoir envie de telle ou telle chose, jusqu'au jour où il reçoit quelque chose qu'il est sur de ne vouloir à aucun prix. Il décide donc de le retourner. Oui mais, plus facile à dire qu'à faire…

L'histoire est ponctuée de punchlines parfois d'une absurdité totale mais d'une drôlerie à tomber par terre.

Que penser d'une dystopie qui nous parle d'un futur tellement proche qu'on y est déjà jusqu'au cou ? Heureusement que l'auteur met en exergue tous les côtés ridicules et pitoyables de ce que nous sommes en train de devenir, ça offre quelques bons moments à se taper des fous rires salutaires.

Mais ce roman n'est pas qu'une grosse rigolade à nos dépens. Il nous instruit sur beaucoup de choses, qui vont de la position des lettres sur un clavier d'ordinateur au fonctionnement des sociétés nouvelles à travers les algorithmes et les publicités ciblées, jusqu'au fait qu'au départ, l'utilisation commerciale d'Internet était strictement interdite. On a aussi droit à un petit topo sur le cynisme du capitalisme. Bon ça, on sait mais personnellement je ne connaissais pas dans le détail. Et puis ça rappelle, des fois qu'on l'oublierait, à quel point on nous prend pour des cons ! Hélas, ça aussi on le sait bien…

Un commentaire précise que ce livre est à la fois amusant (situations ubuesques) et très sérieux. Je rejoins cet avis. Effectivement l'IA est un sujet grave, une technologie qui aura un impact fort sur notre avenir.

Ce livre est une forme de mise en garde.

Comme l'a dit un commentateur, ce livre est à la fois distrayant de part les situations ubuesques mais aussi très sérieux.

L'IA est un sujet troublant et on ne peut être insensible aux conséquences sur nos vies de son développement

Vous souhaitez être heureux ? Allez vivre à Quality Land !

Les algorithmes ont calculé votre profil parfait avec vos recherches antécédentes sur internet, vos Likes, votre vie passée sur les réseaux. Votre identité, revendue aux plus grandes multinationales. Vous rejoignez des potes que l'on vous a choisi, dans un resto désigné avec un menu commandé d'avance puisqu'ils connaissent vos goûts parfaitement. Votre partenaire est la partenaire idéale et un drone vous attend devant chez vous pour vous apporter le dernier achat dont vous avez envie, avant que vous en ayez envie. À l'école les cours d'histoire ont été retirés, étant trop déprimant pour des cours de futur heureux et vos noms de famille en découlant, supprimés, et remplacés par les noms du travail de vos parents. Un véritable manque de pot pour Peter Chômeur, dans une société où l'on est noté pour sa vie irréprochable. Il est morose. Il s'emmerde avec ses potes, sa partenaire idéale le quitte pour un autre partenaire encore plus idéal, après avoir été voir la comédie musicale "Adolf et Eva" et pour la première fois Peter dit "Non !" Lorsqu'il reçoit un sextoys dauphin rose par un drone qui veut le filmer et le poster sur les réseaux. Seul problème, il est bien marqué dans les chartes que l'on peut renvoyer l'objet mais comme les machines ne peuvent pas se tromper....cela devient le parcours du combattant pour notre entêté Peter.

Entre temps, un androïde se bat pour la présidentielle contre un autre candidat avec une forte ressemblance d'un ancien président existant.... sous la houlette d'Aïcha qui essaie de le rendre plus humain et l'on suit aussi Martynn "un fils de" au cerveau limité qui nous permet de suivre une vie de famille à vous filer les jetons...

Et entre chaque morceau de vie on a une pub d'une multinationale qui vous vante ses mérites avec en dessous les commentaires des internautes et c'est juste excellent !!

Une satyre sociale drôle et décalée aux accents de vérité. Un peu dubitative sur le sujet au début, je me suis régalée et je le conseille vivement !!