Le Cœur synthétique

Des moments d'humour et une forme d'autodérision sauvent ce roman. Un peu surprise qu'il ait eu le prix Médicis

Ce « roman d’amour » cache un sous-texte très ironique, flaubertien. En prenant du recul par rapport à ses personnages, notamment Adélaïde, l’auteur s’amuse et nous amuse, ce qui est de plus en plus apparent à mesure que l’on chemine dans le roman, jusqu’à une fin formidable qui n’en est pas vraiment une. C’est délicieux. On se croirait dans un roman de Diderot revu par Flaubert. Ainsi elle écrit à propos d’Adélaïde (nom qui sonne bien XVIIIe) : « Ce qu’elle va devenir, difficile de trancher » : ne se croirait-on pas dans Jacques le fataliste ? Ou encore, à propos d’un des amants d’Adélaïde : « Nous l’appellerons Grégoire, c’est un joli prénom pas encore employé. » Ce roman plein d’humour m’a fait penser à un autre de la rentrée littéraire, que j’ai aussi beaucoup aimé : La Demoiselle à cœur ouvert de Lise Charles, lui aussi inspiré du XVIIe siècle (Les Liaisons dangereuses).Un excellent moment de lecture, je conseille !

Après sept ans de vie commune, Adélaïde se retrouve célibataire, la routine et le quotidien ont tué son couple. La voici à nouveau libre et elle est persuadée de pouvoir retrouver rapidement un compagnon. Mais elle découvre qu'à 46 ans, il est difficile pour une femme de refaire sa vie et va rapidement déchanter, traumatisée par l'angoisse de rester seule.

Chloé Delaume aborde le délicat sujet du vieillissement et les difficultés d'être une femme approchant 50 ans. Adélaïde est rongée par la peur de la solitude et de la vieillesse. Avec finesse, et toujours avec humour, l'héroïne, de plus en plus désabusée, est impliquée dans des situations souvent cocasses (rencontres ratées avec des hommes décevants, dragues foireuses, …) mais où elle se sent parfois humiliée. Serait-il donc interdit aux femmes de vieillir sous peine de devenir invisible ?

Le début m'a paru un peu long, un brin féministe, j'ai failli abandonner. Mais rapidement le récit est devenu plus dynamique, l'auteure prend le parti de la légèreté et de la dérision, s'adressant surtout aux femmes. Une comédie finalement attachante et grinçante, une sorte de Bridget Jones.

Presque quinqua recherche désespérément son Vladimir. Mirage du couple... Très belle écriture pour ce roman qui raconte la bascule dans la seconde tranche d'une vie. Un style tout en contrastes et ruptures inattendues. L'auteur provoque, en effet, de francs éclats de rire quand nous prenons en plein coeur les déceptions d'Adélaïde. Une plume subtile de l'Art parfois presque "culinaire": le mélange de la morosité avec une pointe d'humour fin, un aigre-doux de chef. Autre point fort, la description du monde de l'édition où chiffre et probabilités de ventes dictent seuls le choix des oeuvres. Romans d'antan, belle littérature de virtuoses s'évaporent, et un mythe s'éteint. Une lecture prenante, émouvante, et souvent très intelligemment cocasse. Un Coeur synthétique en Or.

J'ai été déçue par ce livre dont j'attendais un style plus percutant. Le thème est somme toute intéressant, et il aurait fallu pour qu'il retienne mon attention qu'il soit plus fouillé.

J'ai eu la sensation que le mélange de psychologie aux clichés lui a fait perdre l'enrichissement qu'il aurait pu procurer, si l'histoire avait été moins convenue et moins empreinte de clichés que nous avons déjà tous identifiés.

Toutefois le style littéraire est de bon niveau.

Il manque juste de profondeur selon moi, pour que ce thème ait pu marqué ma mémoire.

Pas toujours simple de se retrouver seule après plusieurs années de vie en couple, surtout quand on a l'impression d'appartenir à la tranche d'âge "périmée".C'est ce qu'Adelaïde expérimente en ce moment. Malgré son travail dans le monde de l'édition et le soutien de ses quatre amies hautes en couleur, Adelaïde dépérit telle une fleur qui se fane. Elle s'invente un amoureux imaginaire, en attendant de tomber sur quelqu'un qui la remarquera...

C'est une histoire qui pourrait être déprimante ou angoissante, car le personnage principal est en grande détresse et ne fait pas forcément de belles rencontresSpoiler(cliquez pour révéler) (je décerne à Martin la grande palme de la muflerie !). Mais il y a quelque chose dans la plume de Chloé Delaume qui rend cette histoire presque comique. Dans "Le coeur synthétique", il y a un côté parodique, tout est tourné en dérision. J'ai bien ri des auteurs et collègues d'Adelaïde, à la maison d'édition David Séchard. Ses discussions avec ses amies sont aussi amusantes, le chapitre avec le rituel de sorcellerie m'a fait sourire. Mais cela ne chasse pas les moments glaçants, quand la vie donne de bonnes gifles à Adelaïde, enterrant au fur et à mesure son côté fleur bleue.

Je suis contente d'avoir découvert cette autrice avec ce livre qui est sans doute plus accessible que les autres. Si vous comptez le lire, préparez-vous à chantonner à chaque début de chapitre (vous comprendrez vite ce que je veux dire).

Belle trouvaille. Se lit vite et facilement.

J'ai particulièrement aimé la chute du livre, je ne m'attendais pas à cette fin (à partir de la page 185).

Adélaïde se retrouve célibataire à bientôt 50 ans et se rends compte que les rencontres à 50 ans c'est plus pareil qu'à 25 !

Style très enlevé, très intéressant, beaucoup de créativité.

Sujet déprimant mais tellement vrai.

Passé un certain âge, les femmes sont-elles périmées ?

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C'est avec un certain humour que Chloé Delaume aborde cette thématique avec le personnage d'Adélaïde qui vient de rompre après de nombreuses années de vie commune.

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Manque de chance, je n'ai pas été réceptive à cet humour. J'ai trouvé l'écriture sympathique mais sans grand intérêt. Beaucoup de clichés, finalement c'est assez conventionnel.

En conclusion, une banale Chick-Litt qui m'a laissé de marbre.

Style d’écriture très original