Profession du père

Un récit sur la vie d'Emile, enfant, et de son calvaire quotidien avec un père manipulateur, mythomane et violent ? Une mère sous domination.

Un gros travail de résilience pour cet enfant qui va grandir et ouvrir les yeux sur cette famille.

Sorj Chalandon prend le parti d'en sourire en écriture.

Très bon roman !

Tout commence comme une histoire un peu loufoque. Un gamin raconte les métiers successifs de son père, qu’il tient en grande estime. C’est normal, un enfant, il a confiance en ses parents. Alors quand le père lui raconte ses différents métiers et l’engage pour des missions, il obéît ; les exercices et les entraînements s’enchaînent...

Au début, c’est assez drôle et puis au fur et à mesure, on se rend compte que quelque chose ne va pas. Et le gamin grandit, et lui aussi, il s’aperçoit qu’il ne vit pas dans un environnement normal ; que son père à un problème…

Alors, à qui la faute ? Au père ? À l’entourage ? À sa mère, qui assiste presque indifférente ?

Parce que, les missions sont délicates, parfois dangereuses, mais il y a aussi la violence et les coups reçus… C’est dur, très dur, pour un gamin de vivre un quotidien où l’innocence s’effrite, confrontée à un monde où le père qui est censé le protéger et l’éduquer a perdu les pédales et où la mère ne vaut pas mieux.

Tout le roman est ainsi, on a envie de dire : stop. On voudrait que quelqu’un regarde dans la direction de cet enfant, qui souffre et qui n’a pas les clés pour comprendre.

Sorj CHALANDON nous entraîne dans une histoire incroyable ; pleine de folie et d’émotions. Parfois on rit, parfois on pleure. On souffre autant que ce gosse. Et puis, il y a l’effroi de se dire que ce genre de choses arrive, parfois près de nous.

En bref, un excellent roman très émouvant, qui remue les tripes…

À lire emmitouflé(e) dans un plaid bien doux, en buvant un chocolat chaud avec des tartines beurrées…

Je commencerais mon ressenti par un extrait du livre :

« Mon père, ma mère et moi. Juste nous trois. Une secte minuscule avec son chef et ses disciples, ses codes, ses règlements, ses lois brutales, ses punitions. Un royaume de trois pièces aux volets clos, poussiéreux, aigre et fermé. Un enfer. »

Ce n’est pas simplement une citation du livre, c’est un cri, un fracas d’un récit délirant du père puis la douleur, et la croyance d’un fils.

Un livre qui vous touche. Une autobiographie pour se délivrer des non-dits. De tous ses secrets qui vous détruisent et vous hantent.

Un très beau roman, à bientôt, Mr Chalandon vos ouvrages sont des portes que l’on a du mal à refermer !

Bonne lecture !

Il y a quelques jours, j'ai terminé Profession du père de Sorj Chalandon. Déjà, je tiens à remercier les éditions du Livre de poche, c'est grâce à un de leurs concours sur Instagram que j'ai gagné cette pépite (en plus de 2 places de cinéma pour le film).

Ce livre est un roman autobiographique, qui m'a sortie de ma zone de confort et que j'ai pourtant dévoré. On y suit l'histoire d'Émile, doué en dessin et asthmatique, âgé de 12 ans dans les années 60. Il vit avec son père, mythomane et violent, et sa mère, obéissante et effacée. À cause d'eux, il traverse une enfance compliquée bien différente de celle de ses camarades d'école.

Au début, je ne voyais pas trop où voulait en venir l'auteur. Les souvenirs défilent, imbriqués les uns dans les autres, sans but apparent. Mais on se rend vite compte que quelque chose cloche dans cette famille. Émile croit tout ce que lui raconte son père, il souhaite l'imiter malgré la maltraitance qu'il subit. Il est piégé dans une toile de mensonges et de chimères de plus en plus dangereuse, et mettra des années à s'en échapper. La mère est aveugle à la souffrance de son fils et aux soins psychiatriques dont son mari aurait besoin. Chaque personnage est très fouillé et touchant, en à peine 300 pages on passe facilement de l'ironie au drame.

L'écriture est incisive, faite de phrases courtes parfois sans verbes. Le récit est riche en références historiques connues qui rendent la lecture immersive. J'étais révoltée par certains éléments de l'époque : le patriarcat étouffant ou le point de vue des pro Algérie française sont durs à encaisser aujourd'hui. Et c'est paradoxal car je n'ai pas pu m'empêcher de comprendre le ressenti des personnages concernés, comme celui d'un jeune Pied Noir chassé de chez lui.

En bref, j'ai beaucoup aimé ce roman. Je suis ravie d'avoir pu le découvrir, car je ne me serais jamais penchée dessus en librairie.

Concernant le film, il reprend la plupart des moments clés, même s'il y a beaucoup de passages / détails absents ou différents comme dans toutes les adaptations. J'aurais aimé voir certaines scènes qui sont passées à la trappe dans le scénario. Le caractère des personnages change également, la mère est extravertie et tient tête à son mari, qui est quant à lui moins violent. Le jeu de l'acteur d'Émile est très bon même si l'on n'est plus dans ses pensées. J'ai bien aimé ce parti pris d'une version plus "soft" de l'histoire.

C'est toute émotionnée que je tourne la dernière page de Profession du père. Sorj Chalendon nous raconte l'enfance d'Emile avec un père manipulateur, mythomane et violent. En réalité, c'est l'enfance de l'auteur. Comment de tels parents ont pu engendrer un homme aussi sensible et intelligent que l'est Chalendon ? Chez la famille, une fois la porte fermée, on ne voit pas ce qu'il y a derrière. Je cite : « À 13 ans, c'est drôlement lourd un pistolet. » La fin est pathétique et drôle à la fois. Je me répète : Chez Chalendon tout est bon ! Une fois de plus, merci Monsieur Chalendon.

Émile Choulans a douze ans. Il vit reclus avec ses deux parents, qui ne reçoivent jamais personne. C'est un élève médiocre, seulement passionné par le dessin. Son père est violent, sa mère effacée et n'a de cesse de répéter à son fils "tu connais ton père". Émile, pourtant, ne le connais pas vraiment. Il va tomber sous sa coupe, son père va l'enrôler dans l'OAS. Celui-ci ne va pas hésiter à le réveiller en pleine nuit pour faire des exercices, va lui demander de poster des lettres... Le but de tout ça : assassiner De Gaulle. Émile va prendre son rôle très à cœur, tant il souhaite se rapprocher de ce père qu'il ne connaît pas vraiment et dont il ne sait même pas quelle est la profession...

"Profession du père" est le premier livre que je lis de Sorj Chalandon, je ne suis pas tenté à en lire un deuxieme.

Certes, c'est un livre qui pourrait être poignant et peut parfois être difficile à lire. On se rend très vite compte que ce père est néfaste pour Émile. Il lui fait faire des choses qu'un enfant de 12 ans ne devrait pas avoir à faire. Et pourtant, Émile a une confiance aveugle en lui. Et ce, malgré les coups qu'il reçoit, malgré la violence, la folie, les mensonges, de ce père. Complètement, sous sa coupe, par mimétisme, aussi, il va à son tour enrôler un camarade de sa classe. La mère, elle, sera dans le déni du début à la fin. Complètement passive, soumise à ce mari tyrannique. Parait-il c'est vraiment ce qu'a vécu Sorj Chalandon dans son enfance. Malgré tout, aucune accusation n'est faite à l'encontre de ce père. Sorj Chalandon nous raconte ce qui est arrivé à travers le personnage d’Émile, sans pour autant porter de jugement sur ce père névrosé, sans lui en vouloir, sans ressentiment.

Alors qu'est-ce qui n'est pas passé ? D'abord j'étais pas prévenue que ce livre était en quelque sorte autobiographique et j'ai mes periodes pour cela ...Le coté OAS ne m'a pas plu non plus (peut-être trop "jeune" pour cela) , cote souffrance par les parents en livre j'ai lu pire ... En vrai, je n'ai pas vécu mieux ... C'est pour cela que j'aime voyager quand je lis et ne pas me retrouver dans une triste réalité ... La conclusion (rien de neuf) : oui, tout enfant croit ses parents, tout enfant pendant des années même s'il en souffre essaye de trouver approbation et amour de leur part et puis on grandit, on essaye de s'extirper de leur griffe en partant loin d'eux (car etant nos parents ils ont souvent emprise sur nous meme adulte ...) ...bien souvent ... De là à revenir, à pardonner chacun fera selon son... caractère ...

Ce roman a été pour moi une véritable épreuve. Non pas qu'il soit mauvais, loin de là, mais la violence est par moment difficilement soutenable. Tout y est poisseux, angoissant, trop réel. Une réussite, et pour le lecteur, le baptême du feu.

Pour moi, la lecture de ce roman a été un plongeon dans le monde réel avec des touches de irréalité. Comment est-il possible de maintenir la folie d'un père tyrannique?. À mon avis, c'est une histoire étonnante, touchante et pleine d'espoir.Dans une violence larvée anxiogène où la réalité altérée fait place au fantasme mythomane, un père malade manipule son fils jusqu'à le pousser à son tour au mensonge et à la transgression. Prêtre pentecôtiste, héros de la résistance, fondateur des frères Jacques, agent secret, rien n'arrête ce père dont la profession pour son fils à l'école ne peut s'écrire qu'avec le mot "sans"... Si le sourire nous vient parfois tant les situations sont ubuesques, la boule au ventre est le plus souvent présente dans cet incongru scénario fait de fureur et de violence, de punitions et de manipulation mentale. Comme toujours l'écriture est parfaite. Seul petit bémol à mon goût, la dramaturgie tend à se répéter et les mensonges s'accumulant de chapitres en chapitres, cela finit par moins surprendre...

Profession du père est un chef d'œuvre d'écriture propre à l'auteur. C'est un livre qui va nous emmener dans le quotidien d'un enfant au père aussi fou que violent. Une lecture que je recommande à condition d'être bien accroché et de ne pas avoir peur de pleurer. Surement à l'heure actuel un de mes livre favori. D'un point de vue purement artistique, la façon d'écrire de l'auteur est juste sublime. Nous sommes entrainés dans un tourbillon d'émotions plus fortes les unes que les autres.

Un ouvrage touchant sur la relation fils/père.

Derrière le côté naïf de l'enfant-narrateur se dessine toute la subtilité de l'auteur.

Un auteur capable de se renouveler totalement d'un roman à l'autre, ce qui est rare...Entre un père mythomane et une mère insignifiante, c'est l'histoire d'un enfant dont les repères vacillent. Comment ne pas perdre pied dans ce dédales d'évènements fantasques narrés avec drôlerie et tendresse. Pour moi, la lecture de ce roman a été un plongeon dans le monde réel avec des touches d' irréalité. Comment est-il possible de maintenir la folie d'un père tyrannique?. À mon avis, c'est une histoire étonnante, touchante et pleine d'espoir.