Espoir-du-cerf

Il m'aura fallu 5 mois pour venir à bout de ce livre... Je l'ai trouvé vraiment dur, à cause des horreurs qu'il raconte et pourtant il est très bien écrit.

J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, il est dur à suivre, ça part dans tous les sens, on comprend pas tout. J'arrête à un peu plus de la moitié, ça me fatigue. Ca aurait pu être bien, l'histoire à un semblant de sympa mais trop compliqué. Je craque....

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur, l'univers et l'ambiance de ce livre. L'histoire aussi est très intéressante.

Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Je les ai trouvés trop désincarnés. C'est un effet voulu par la narration, qui reprend celle de contes et qui tend à construire une légende et non pas une histoire. Cela peut plaire à certains lecteurs, mais je n'ai pas été touché. Le seul personnage que j'ai commencé à "aimer" est Asineth ; mais comme ce personnage disparaît très vite au profit de Beauté, mon sentiment s'est vite désincarné à son tour.

Dommage, sans ça j'aurais sans doute beaucoup apprécié ma lecture.

Chouette bouquin, un peu à part dans l'œuvre d'Orson Scott Card mais séduisant avec sa narration qui évoque un peu celle des contes ou des anciennes légendes au début, pour tourner à la comptine égrillarde au milieu avant de rejoindre le pur tragique à la fin. Le jeu de devinettes sur qui est le narrateur introduit une certaine originalité... Le scénario est un peu hardcore mais solidement construit, les personnages et leurs destinées, fascinants... C'est de la meilleure fantasy, à connaître pour tous les amateurs du genre !

Dire que Orson Scott Card est doué, je pense que je ne suis pas le premier à le remarquer.

Dans cet ouvrage (traduit en 1992 par le regretté Emmanuel Jouanne, pour les amateurs de SF), on retrouve une bonne partie de la recette universelle de Card : mythe et famille.

Le monde médiéval qu'il a créé est vraiment très riche, et l'histoire, tant par le style que par sa densité, demande une lecture soutenue, comme c'est souvent le cas chez lui. D'une certaine façon, je n'ai jamais lu de O.S. Card à la légère.

Les liens familiaux sont la clef même de cette histoire mythique (au sens propre), et nous sommes plus proches d'Ursula Le Guin que de Terry Goodkind, pour donner une idée. Notons que l'auteur, à travers ses œuvres (les amateurs d'Alvin le Faiseur comprendront), cultive sa fascination pour les histoires de fils d'un énième fils. J'hésite à en dire plus, inutile de fatiguer tout futur lecteur, j'ajouterai seulement: ne vous laissez pas décourager par le titre, c'est du sérieux, mais c'est du bon !