La Montagne magique

Un monument de la littérature allemande du siècle dernier, exhumé des rayons de ma bibliothèque, à l'occasion du Centenaire de la Grande Guerre ...

Une description et une compréhension presque parfaite de "l'exil intérieur" et extérieur qu'engendre la maladie...

Thomas Mann, écrivain européen majeur, a écrit ce livre entre 1911 et 1923, période particulièrement troublée et définitivement marquée par le conflit qui a ravagé l'Europe de 1914 à 1918.

C'est un volume important, il faut y consacrer du temps, et la relecture lui donne un sens différent, selon les circonstances, ce qui lui confère une certaine universalité...C'est bien un roman philosophique, un grand roman. Il souffre de quelques longueurs mais il faut s'accrocher et cela en vaut la peine.

J'ai commencé ce livre mais je le trouve ennuyeux... Et comme c'est une brique énorme, pas envie de le finir. Tellement d'autres choses à lire !

En toute subjectivité, Thomas Mann est pour moi le plus grand auteur allemand de ce siècle et ce n'est pas peu dire.

La montagne magique est un roman d'une inestimable puissance tant par le style classique de l'écriture que par l'histoire racontée; la narration elle-même mais aussi le parcours que l'on fait en accompagnant Hans Castorp depuis le jour où il rend visite à son cousin dans un sanatorium, découvre cet univers de personnes malades et enfin de ces rencontres tout au long de ce séjour. Le livre est profond et lorsque je suis arrivé à la fin du voyage, j'ai ressenti comme une tristesse, celle d'avoir fini le livre.

On est tellement bien dans ce sanatorium à suivre les évolutions des différents personnages, qu'on a envie de les rejoindre pour une cure de longue durée. Et on les quitte les uns après les autres avec beaucoup de regret. Quel plaisir de lecture !

De très beaux passages - le début avec l'installation de Hans, la découverte du ski et les visions oniriques qu'elle entraîne. Le rythme lent permet de sentir l'enchaînement des jours vide de sens, à la manière du Désert des Tartares.

Je n'ai pas apprécié ce roman sans doute car je n'ai pas saisi toute la portée littéraire qu'il portait. L'histoire est lente, très lente. J'ai sauté des chapitres et je réussissais à suivre l'histoire. Le style de l'auteur ne m'a pas plu.

étonnants commentaires de lecteurs qui n'ont à priori pas compris... La montagne magique est à mon sens le plus grand qui ai jamais été écrit. Philosophie, Psychologie, Physique, Sentiment, Histoire, Aventure et Poésie, rien ne manque.

Comment? Littérature plate, dîtes-vous? Vos pieds touchent le sol et votre esprit aussi! C'est toute l'intériorité de ce personnage de Hans, notre intériorité à tous qui nous est livrée avec un narrateur extérieur, qui ne livre jamais sa pensée mais celle de Hans. Derrière chaque geste du personnage, chacune de ses expressions, de ses mouvements, nous est donné à comprendre un sentiment, un état d'âme de ce personnage terriblement angoissé ( voir le contexte historique) et à fleur de peau. Le sanatorium n'est que la toile de fond du roman et le prétexte qui accueille, au delà de la maladie, la dépression. Je n'ai jamais lu de roman qui décrive aussi bien cet état mental avec autant de subtilité et de sobriété à chaque mot. Si ajoutent les traits d'humour du narrateur (irrésistible!) et le regard que l'auteur porte sur la société allemande de l'époque. Thomas Mann se surpasse avec ce roman.

Ce n'est pas un livre pour tout le monde. La lecture peut devenir fatiguante ; si on cherche du suspense, on sera déçu.

Néanmoins, j'ai aimé ce roman avec sa finesse étonnante, la plume extrêmement nuancée. Oui, il s'agit d'un chef-d'oeuvre ; mais ce n'est pas évident à première vue.

On retrouve dans l'écriture de Thomas Mann la façon d'écrire d'un autre roman, celle de Zweig par exemple. L'écrivain met l'homme et toute sa subjectivité au coeur de son roman. On est dans une littérature qui veut décrire, dire avec intelligence. Le rythme en est la lenteur, la pesanteur aussi.

Je prends plaisir à ce style qui éveille des lectures passées et une littérature qui ambitionne d'abord d'avoir du fond même si j'ai le sentiment de ne jamais saisir l'intention de l'auteur.

Je comprends les craintes exprimées dans les commentaires, et je ne sais pas encore si ma lecture me mènera au bout du roman, comme j'ai pu abandonner Du côté de chez Swann malgré une persévérance qui me semblait être de la volonté au départ.