Club de Moto de la Confrérie des Sauvages, Tome 5 : Typhoon

Mia

Du sang éclaboussa son visage. Mia grogna doucement. Elle clampa une artère, pendant que son tigre s’agitait en grondant dans sa poitrine. Si seulement elle avait une paire de bras en plus pour l’aider… Mais les changeurs de forme arrivés après l’attaque étaient bien inutiles, et l’assistante qu’elle avait engagée il y a deux mois avait démissionné quand un de ces petits génies l’avait pelotée à l’intérieur de la clinique.

Et même si Mia avait flanqué une raclée à son agresseur, ça ne ferait pas revenir sa nouvelle infirmière.

Mia refoula ces pensées dans un coin de sa tête, avant d’attraper une aiguille stérile et du fil et de se dépêcher de recoudre les chairs ensemble. Le bon côté quand on soigne des changeurs de forme, c’est qu’ils guérissent vite. Tant qu’elle arrivait à rapiécer l’ensemble, son patient s’en sortirait. Elle déglutit, chassant la sueur de ses yeux d’un battement de cils, et s’affaira à recoudre entre eux les morceaux qui avaient souffert. Elle nettoya les dernières traces de sang et ne décela aucun suintement. Tant mieux : cela signifiait que le patient guérissait déjà.

Elle n’avait pas ralenti la cadence avant que la plaie béante ne soit refermée. Ce n’est qu’après avoir fini qu’elle prit le temps de souffler, puis de nettoyer la blessure, de vérifier que son patient était toujours endormi et de jeter ses instruments dans un bac d’alcool médical. Elle retira ensuite ses gants couverts de sang ainsi que son masque et se nettoya. L’épuisement faisait souffrir jusqu‘à ses os, mais elle venait de soigner l’homme le plus mal en point.

Elle ouvrit la porte et désigna du doigt deux grands gaillards qui avaient pris une douche comme elle le leur avait ordonné auparavant. « Vous deux : aidez-moi à le transporter dans une autre pièce. »