Salina

Salina est un livre que j'aurai normalement dû étudier pour le lycée, mais que j'ai finalement lu simplement par curiosité, un an plus tard. Je suis agréablement surprise par cette pièce de théâtre dont je n'attendais pas grand chose, mais qui a quand même réussi à m'impressionner.

L'histoire prend place au milieu du désert, dans un pays lointain qui se rapproche de ceux d'Afrique (même s'il n'est jamais dit que c'est le cas). On suit l'histoire de Salina, une jeune femme dont le destin est de se marier à un homme qu'elle ne veut pas, alors qu'elle aime son frère. De cet union va naître la haine, le malheur et la guerre, qui vont ravager les protagonistes, les peuples et le désert entier jusqu'à causer leur perte.

La pièce est écrite de manière très crue et violente : tout est fait pour faire mal. Pas de joie, pas de bonheur, juste la colère et la mort qui rôde constamment sur la scène. C'est notamment cette douleur qui se dégage de l'histoire qui m'a beaucoup marquée, jusqu'au dénouement, qui est comparé au reste du texte, doux et touchant.

Salina est une belle histoire, qui quoique brutale, reste tout de même émouvante. Elle n'est ni difficile, ni longue à lire, alors je la conseille à tous les lecteurs du genre théâtral, mais aussi aux autres, afin de découvrir l'univers si singulier dans lequel elle prend place.

Très beau conte (ou histoire vraie d'une vie ou légende?) africaine (on suppose...) superbement écrit.

Une tragédie grecque en Afrique (ou peut-être ailleurs), une suite d’événements qui pousse les personnages à suivre, malgré le sang versé et les années perdues, leurs destinées, si destructrices soient-elles. Le texte est poétique, il retranscrit une légende qui traverse désormais l’espace et le temps. Laurent Gaudé est un fabuleux conteur, ses personnages sont des héros antiques qui vivent sur, ce qui semble être, un continent africain sublimé par notre inconscient collectif.

Un nourrisson est abandonné au centre du village, ses pleurs et ses cris entrent dans toutes les demeures. Pourtant personne ne veut l’accueillir, seule Mamambala se porte à son secours. Les larmes de sel lui donneront son nom, Salina. La jeune fille grandit, comme une étrangère, son destin bascule lorsqu’elle refuse de se soumettre aux règles de son peuple d’adoption. Son dernier fils raconte son existence d’où naitra la légende de la femme aux trois exils.

Deuxième roman de Laurent Gaudé lu, et toujours la magie opère, celle d’un texte parfaitement écrit qui nous mène sur les traces des mythes et des légendes. Salina, puissante, sauvage et déterminée est l’incarnation de l’héroïne mythologique. Même si les dieux sont absents, il reste la force des personnages prêts à tout sacrifier pour être en accord avec eux-mêmes. Un très grand roman.

Un livre que j'ai eu a lire pour le collège et... Dont l'étude a été annulée mais, que j'ai tout de même lu.

Et je dois avouer que j'ai bien aimé ce livre.

Premièrement, l'histoire, bien qu'elle puisse faire penser à l'Afrique (inspiré des légendes, des rites, des croyances, de la moralité...), se déroule dans un espace-temps non défini.

Ensuite, je ferais savoir c'est un livre "dûr", les mots, les sentiments, les répliques sont piquantes, pointues. Rien est fait pour arrondir les angles, la haine entraîne la haine, les personnages voient le bonheur s'enfuir en courant, et l'amour naît de la vengeance (naissance de Kwane N'Krumba).

Il y a aussi une critique de la femme bien travaillée (je trouve) dans ce livre, qui mentionne sa faiblesse, sa place, sa soumission...

Les personnages poussent leurs actes jusqu'à la démesure, et surtout, il n'y a jamais personne pour rattraper l'autre:Spoiler(cliquez pour révéler) Salina ne veut pas épouser Saro, on ne la force pas ! Zut, Salina a eu un enfant avec Saro, mais l'enfant n'a rien fait, on ne le délaisse pas sans avoir cherché à le connaître ! Et même si le mari a été indigne, on ne l'insulte pas avant qu'il meurt ! On le laisse mourir ! Et on ne revient pas anéantir les espoirs de sa femme après sa mort !... Bref, ce sont les impressions que j'ai eu après la lecture, au début du livre.

Puis, ces impressions se sont lassées, estompées au fur et à mesure que j'avançais dans le livre et commençais à mieux comprendre les personnages.

Enfin, bien que je n'aime pas Khaya pour ce qu'elle a fait a Salina au début, j'admirais la bravoure dont elle a fait preuve afin de reconstituer son mari. Mais relativisons; j'admire son courage si sa force et sa persévérance sont menées par l'amour; mais je n'adhère pas au fait qu'elle ait menée ce combat pour satisfaire sa qualité de soumise.

Enfin, j'ai trouvé la fin très belle, et très poétique, lorsque qu'on imagine une image avant de tourner l'ultime page.Spoiler(cliquez pour révéler) Et la hache de guerre a été enterrée.

Bref, un livre que je recommanderai, surtout aux lecteurs du genre théâtral pour qu'ils nous donnent leurs avis.

Et pour résumer mon sentiment général durant la lecture de ce livre : "Oh non, ça va un peu loin là... Oh non, ça va un peu loin là... Aller, au point où on en est !"

Bonne journée/soirée.

Incroyable !

Cette tragédie du génialissime Laurent Gaudé a quelque chose de fort et percutant ! L’héroïne hautement tragique est puissante : si innocente, si pathétique et si coupable, si terrifiante ...

La composition de la pièce est intéressante, on lit une pièce et pourtant les interventions de certains personnages sous forme de récits nous donne l'impression de lire un roman. La lecture est facile et l'univers nous captive.

Ah cet univers ! S'il se veut indéfini et intemporel c'est pour la raison que la morale transmise est intemporelle ! On pourrait croire à un conte africain mais les balles, les caisses de bouteilles ... nous ramènent à quelque chose de plus récent.

Spoiler(cliquez pour révéler)J'ai apprécié la façon dont la haine de Salina est personnifiée et l'image symbolique dégagée par le geste de Salina lorsque celle-ci tue son fil. Cette scène est très émouvante

La scène finale est aussi très émouvante.

Enfin une grande pièce qui mériterait d’être plus connue.