L'Immoraliste

Un roman complexe, un roman complet aussi qui reflète bien l’écriture du XXe siècle. Ce n’est pas sans me rappeler Zola et sa Thérèse Raquin ! Ici il s’agit de Michel, un homme prometteur qui part en Tunisie après son mariage sans amour avec Marcelline. Là-bas il contractera la tuberculose, qu’il refilera à sa femme au passage, c’est une fois guéri que Michel retrouve goût à la vie et aux jeunes hommes surtout. Il y a également le personnage de Ménalque, un parisien sans attache et qui vit loin de toute contrainte social.

Après la fausse couche de sa femme qui dépérie de jour en jour, il décide de la faire voyager mais c’est avant tout pour satisfaire ses pulsions immorales pour l’époque. Pour la fin je vous laisserais le lire, mais en plus de Zola il me rappel Thomas Mann et son La mort à Venise qui aborde des thèmes similaires.

La vie, la mort, la retrouvaille avec une jeunesse morale, l’homosexualité, ou encore la vieillesse sont d’autant de facettes que le récit propose, il est riche sans être lourd mais aucune légèreté dans l’intrigue, il faut s’accrocher pour connaître la fin, elle se mérite. Il est complexe comme seule la vie peut l’être, surtout au XXe siècle quand on est gay. André Gide nous fait voyager autant que ses personnages et on découvre chaque pays avec le regard du narrateur.

Bref, j’ai aimé ce petit classique pour tout ça, j’ai aussi découvert la superbe plume de l’auteur, une histoire riche qui mérite son statut, une fin pas décevante mais pas non plus inattendue. J’aurais aimé l’étudier en classe.

A la lecture des « Nourritures Terrestres », je conseille à tous de faire succéder la lecture de « l’immoraliste ». En effet, les deux ouvrages sont le pendant l’un de l’autre : le premier, œuvre-poème, comme base théorique, le deuxième d’une découverte par l’expérience.

Ce livre est une pure merveille. L'auteur se remet en question, nous remet en question, réfléchi à l'utilité des choses, se demande si il se satisfait de sa vie...

Ce livre m'a permis de me poser un certain nombre de questions simples et complexes sur ce qui régit notre vie.

Quel bijoux !

Un écrit qui peut paraître court au premier coup d'œil mais qui est en réalité si dense et complexe.

La felicità della mia anima si trova in Gide

Wow, c'est perturbant !

Bon.

Immortaliste, car penchant pédophile ? Immortaliste car il soutient l'illégal quand il a tout à gagner du légal ?

Quel personnage controversé, quelles nuances, mais quelle histoire, quelle boucle, puis quelle chute !

L'instinct est le guide du cheminement de l'auteur.

La vie se déroule au mépris des règles sociétales à chacun de se faire une opinion, de juger et choisir son mode de vie.

Ecriture fluide, lecture relativement facile pour du Gide.

J'ai bien aimé ce roman en raison du cheminement du narrateur, que l'on sent évoluer au cours du récit. Le seul regret que je peux avoir, c'est d'avoir par moment eu du mal à comprendre où cela nous menait. Je me suis cependant laissée entraînée, et je me suis attachée à ce personnage.

C'est un livre qui, au final, m'aura fait réfléchir : je me suis demandée ce que l'on cherchait à me montrer, et j'ai fini par prendre conscience qu'on pouvait probablement en retirer un enseignement, que l'on soit d'accord ou non avec cet immoraliste. C'est ce qu'il y a de plus intéressant, au final.

À première vue, un roman d'une grande banalité ; et pourtant d'une grande profondeur philosophique en rapport avec le bonheur malsain vers lequel l'instinct tend naturellement (ou accidentellement), au mépris des normes sociales et morales.

Un bon livre qui mérite quelques heures de lecture.