La Débâcle

La débâcle par Emile Zola

Publié en 1892

666 pages

J'ai lu ce livre au format ebook

Verlaine aimait ce livre : « Votre chef-d'œuvre m'a fait frémir et vibrer de douleur saine et d'absolue admiration. » Douleur devant la souffrance des sans-grade envoyés à la boucherie sans ordre et sans munition, au hasard des routes, douleur devant la pauvreté qui engendra cette guerre de 70 qui elle-même engendra la Commune. Mais aussi admiration devant les scènes épiques, la mort du lieutenant Rochas enveloppé dans le drapeau comme dans un linceul, la charge héroïque de la division Margueritte, l'ultime combat à la baïonnette, sous la Commune, entre le paysan Jean Macquart et Maurice le Parisien révolté. Dans cet avant-dernier roman des Rougon-Macquart résonne l'écroulement d'une dynastie et l'effondrement d'une époque. Zola voulait nous prévenir : « Une débâcle, cela suffit. »

Mon avis

Que dire. J'ai mis deux mois et demi pour lire ce titre. C'est la première fois que je trouve un titre de l'auteur aussi peu intéressant.

Même si je ne connais pas grand chose sue cette époque, je sais quand même que la défaite de Sedan fut la fin du deuxième empire.

Mes connaissances sur le sujet se résument à la chanson du groupe Tri Yann Kerfank 1870 qui parle du camp de Conlie.

L'auteur est connu pour être le roi de la description mais là je suis passée complètement à coté. Il ne se passe rien. Remarquez le livre porte bien son nom.

Cette lecture fut vraiment un calvaire. Même la lecture du tome précédant, l'argent, fut moins pénible.

Dans quelques temps et avant dernier tome de la saga.

Le sujet était assez dur et Zola comme à son habitude nous fournit moultes détails. J'ai trouvé certains passages longs, mais d'autres étaient aussi intéressants.

Pas évident lire , mais c'est du Zola....Un roman qui aurait pu être bien meilleur sans les détails trop techniques voire parfois un peu obscurs et avec la liste d’évènements mis bout à bout avec pleins de noms et de dates (surtout lors de la Commune) qui noient (remplissage ?) un peu le déroulement de l'histoire ... mais bon c'est du Zola et parfois son côté "je cherche les sources pour être précis" se transforme en paragraphes indigestes (ce qui explique mon étoile en moins) . Mais heureusement l'histoire et l'Histoire prend le dessus et les détails sont un témoignage sur cette guerre si peu expliquée à l'école (et collèges et lycées , une honte quoi ...) et qui est la cause principale de la 1er guerre mondiale qui elle même est la source de la 2nd ...Férus d'Histoire , allez-y , Aficionados de Zola ne le manquez pas !

"La débâcle" est le dix-neuvième tome des Rougon-Macquart, soit l'avant-dernier alors que c'est lui qui pourtant clôt la série, faisant office de conclusion historique en relatant la chute de l'Empire. Zola nous invite ici au cœur même de la guerre, celle de 1870-1871, dans laquelle on assiste à la défaite des français face aux prussiens.

Nous retrouvons ici Jean Macquart, que nous avions suivi dans "La terre", quinzième tome de la série. Ce dernier, après le drame qu'il a vécu, s'est réengagé dans l'armée. Caporal dans le 106ème régiment, il se lie petit à petit d'amitié avec Maurice, chacun sauvant tour à tour la vie de l'autre. Ayant pourtant des idéologies différentes, nous assistons à une amitié de plus en profonde, dans laquelle chacun vit le calvaire de l'autre. La guerre, la mort, le sang, la faim et les intempéries les rapprochent, au point de devenir comme des frères, se partageant leur quotidien, les unissant pour la vie. Jean fera même la connaissance d'Henriette, la sœur jumelle de Maurice qui vient de perdre son mari, exécuté par les prussiens, et avec qui il se trouve des affinités...

Le roman se découpe en trois parties : avant, pendant et après la bataille de Sedan. Nous sommes d'abord projetés sur les routes de l'Est de la France, un peu au hasard en fonction des ordres contradictoires de nos supérieurs, quand ordre il y a. Nous marchons, beaucoup, sans vraiment savoir où nous allons, les destinations pouvant changer continuellement, jusqu'à plusieurs fois d'un jour à un autre. Nous marchons donc, vers l'incertitude, vers l'incompréhension, vers la confusion, vers le désarroi. L'attente, les retraites forcées, la lenteur de la marche, le mépris et l'incompétence des gradés nous mettent en colère (nous ne sommes pas des toupies !), nous démoralisent. Et quand nous sommes enfin "invités" à participer à la bataille, nous sommes éreintés et démoralisés, nous avons très faim et ne sommes pas en mesure de donner notre maximum...

Puis nous sommes au cœur même de la bataille, nous y assistons de plusieurs points de vue : celui des soldats, sans ou peu gradés, par le biais de Jean et Maurice ; celui de la cavalerie (Prosper) et de l'artillerie (Honoré) ; celui des soigneurs et des ambulances (Bouroche) ; celui des civils (Henriette, Delaherche).

Et enfin, après la terrible défaite qui a coûté énormément de vies, nous sommes d'abord faits prisonniers par l'armée allemande, avant de lui échapper. Débute alors la "semaine sanglante", que là encore nous assistons de plusieurs points de vue : celui des "communards" et celui de l'armée de Versailles.

Grâce à la précision de Zola, à sa minutie à vouloir tout nous raconter dans les moindres détails et de la manière la plus réaliste possible, j'ai pu moi-même me rendre compte de toute l'horreur de la guerre, tellement je m'y suis cru. Zola a dépeint chaque évènement de manière incroyable, n'a strictement rien omis. Il nous parle des ressentis de ses personnages aussi bien qu'il le fait des épisodes tragiques, sanglants, sordides lors des combats. S'il nous faut parfois avoir l'estomac solide lors des passages les plus sanglants, il ne nous faut pas oublier non plus savoir ouvrir notre cœur pour les passages plus doucereux.

Zola s'est ici surpassé. Il a su raconter la guerre et toutes ses horreurs d'une manière telle qu'il m'a totalement envoûtée. J'ai eu quelque peu du mal avec la première partie, que j'ai trouvée parfois longue et répétitive. J'ai été en revanche complètement absorbée dans les deux dernières. Tout est parfaitement décrit. Chaque évènement apporte son lot d'horreurs (ou au contraire de douceurs) mais il le fait de manière telle qu'on ne désire qu'une chose : continuer à lire quand même, afin de savoir ce qu'on nous réserve par la suite.

J'ai fini par m'attacher à chacun des protagonistes, ce qui est plutôt rare en ce qui me concerne dans les romans de Zola. On se doute que le sort de chacun ne sera pas tout rose : n'oublions pas que c'est la guerre et que les français se prennent une sacrée déculottée (n'oublions pas non plus que c'est du Zola !). Et pourtant, on les apprécie de plus en plus, on les aime même, au point que je me suis mise à espérer la clémence de l'auteur pour certains d'entre eux.

Comme à mon habitude, je n'ai pas lu la quatrième de couverture avant lecture, toujours dans mon objectif d'en connaître le moins possible et garder un effet de surprise dans le déroulé des événements. Ce livre n'étant quasiment jamais passé sur mon fil d'actualité, je ne savais en fait pas grand-chose de l'intrigue, ou du moins celle propre aux personnages. J'ai donc savouré ma lecture comme il se doit. Et je me félicite d'avoir agi ainsi, puisque l'édition que je possède dévoile tout du dénouement dans le résumé de sa quatrième...

"La débâcle" est l'un des Rougon-Macquart les plus poignants, les plus marquants. Ultra-réaliste, il ne nous laisse pas indemne au sortir de notre lecture. Et la plume de Zola, toujours aussi méticuleuse et envoûtante, y est pour beaucoup.

En refermant « La Débâcle », il faut le reconnaître définitivement : « Zola était un génie » ! Un génie qui par son travail de recherche colossal, ses capacités à décrire, à peindre tel un impressionniste, aura été pour son siècle ce que l’Encyclopédia Universalis était pour le XXème et ce qu’est Wikipédia pour le XXIème. Ses yeux étaient les caméras et ses écrits les focales des objectifs qui permirent aux hommes de son époque de découvrir, de connaître la société, celle du Second Empire, de l’analyser, d’y adhérer ou de la combattre. Zola aura été, sans nul doute, un des auteurs qui aura le plus influé l’évolution et les améliorations des conditions de vie de la classe populaire.

La « Débâcle » est, pourtant, un livre un peu à part dans les Rougon-Macquart car cette œuvre magnifique et dantesque décrit, non une classe ou une catégorie social, mais décrit, tel un historien, avec exactitude et méticulosité, ce que fut la guerre Franco-Prussienne, les flux et les reflux de l’armée française au gré des décisions d’un commandement à la dérive. Que de travail de recherches, de reconnaissances, de synthèses pour arriver à cette perfection duquel tous les historiens ont pu tirer profit. Des cartes d’Etat major, aux descriptions des batailles, aux conditions de vie des soldats et des prisonniers, aux terribles blessures, aux combats perdus des médecins, aux souffrances psychologiques et aux drâmes humains, tout y est décrit sans concession avec un tel réalisme que l’imagination aidant ce sont souvent de hauts le cœur dont le lecteur est atteint. La mise à mort de Goliath, l’espion père de Charlot, le fils de Silvine, est d’un réalisme insoutenable qui donne la nausée.

Et en plus, Zola, malgré les explications du type militaire qui, il faut bien le dire, peuvent perdre un peu le lecteur, parvient à insérer une noire tragédie : l’amitié entre Maurice et Jean (déjà vu dans « La Terre »). Deux êtres que tout opposait et qui vont devenir frère. Puis c’est la Commune, le combat, la guerre civile opposant les fédérés et les versaillais, et l’horrible se produira comme dans une tragédie cornélienne.

La débâcle, un monument !! Une œuvre admirable !! Dans laquelle Zola démontre l’imbécillité de la guerre. La guerre qui entre déchire et entre détruit, les peuples, les familles, les amis, jusqu’aux frères…

Difficile d'adorer un livre qui parle de la guerre à la manière de Zola : crûment, sans fioritures, dans sa plus cruelle réalité. Un véritable témoignage sur la guerre franco-prussienne et ses répercussions civiles et parisiennes. Un plaisir de retrouver le personnage de Jean. J'ai beaucoup aimé les glissements entre les différents points de vue, permettant d'offrir un portrait complet à travers une galerie de personnages. Ce n'est néanmoins pas mon volet préféré du cycle.

La Débâcle, c'est la chute de l'empire, dont Zola avait artistiquement besoin pour conclure le cycle des Rougon Macquart. Et que dire... c'est très bien écrit, on ressent la douleur des Français perdant cette guerre et ne voulant pas se soumettre. 1914 est en germe (et ça, Zola ne le savait pas au moment de l'écriture du livre) dans l'humiliation de Sedan. Très bon Zola !

Livre historiquement interessant. Une grande fresque historique !

Pas le meilleur des Zola néanmoins !

Zola raconte la vie de soldats pendant la guerre franco-prussienne de 1870 et la défaite de Sedan.

Un roman qui me laisse un peu mitigée : d'un côté, il a fallu que je m'y remette à plusieurs reprises pour finir le livre, tant les longues descriptions sont décourageantes ; d'un autre côté, l'histoire de la guerre de 1870 est abordée avec brio, et le roman se montre très instructif.

Mais Zola ne fait pas que dépeindre l'horreur de la guerre et les lourds sacrifices humains, tant du côté français que allemand : il voit, là où tout le monde ne songe qu'à l'atrocité et à la désolation, une nécessité, une épuration qui permet aux nouvelles nations de germer sur les anciennes pourries de l'intérieur, et ça a été presque une gifle de voir les choses de ce point de vue.

Sont décrits également le manque d'organisation, la débâcle assurée de l'empire de Napoléon III, et enfin la camaraderie, une fraternité sans bornes entre les hommes, qui prouve que le monde ne s'est pas encore effondré.