L'Ombilic des limbes
Auteur
- Antonin Artaud (Écrivain)
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extrait
Invocation à la Momie
Antonin Artaud
Ces narines d’os et de peau par où commencent les ténèbres de l’absolu, et la peinture de ces lèvres que tu fermes comme un rideau
Et cet or que te glisse en rêve la vie qui te dépouille d’os, et les fleurs de ce regard faux par où tu rejoins la lumière
Momie, et ces mains de fuseaux pour te retourner les entrailles, ces mains où l’ombre épouvantable prend la figure d’un oiseau
Tout cela dont s’orne la mort comme d’un rite aléatoire, ce papotage d’ombres, et l’or où nagent tes entrailles noires
C’est par là que je te rejoins, par la route calcinée des veines, et ton or est comme ma peine le pire et le plus sûr témoin.
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Le ton qu’emploi l’auteur dans certains de ses textes (ex : Description d’un État physique, Lettre à Monsieur le Législateur de la Loi sur les Stupéfiants et Le Jet de Sang) donne l’impression qu’il est une sorte de schizophrène, voire carrément un malade mental. Mais c’est seulement quand j’ai lu sa brève biographie que j’en aie compris la raison.
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Artaud, l'écorché vif, à la recherche, déjà, d'un vrai corps, une pensée - un"Pèse-Nerfs" comme il l'écrit, une "station toute droite et immobile au milieu de tout dans l'esprit".Dès ses premiers textes, Artaud se heurte à l'impossible du langage, la possibilité de tout dire de la vie, de sa vie, de son corps, dans ses angoisses, ses rêves, son infini, son étoffe...Et pourtant, Artaud qui "assiste à lui-même", réussit à travers ses proses irréelles, miroitantes, poétiques, à faire malgré lui une oeuvre, brûlante, tendue, qui ne soit pas détachée de la vie.
L'ombilic des limbes est allé là au plus près de la sensibilité de l'être et de la chair des mots, la détresse d'un homme se donnant en pâture à son propre esprit effondré.
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Etant une adepte de la poésie et ayant découvert le personnage d'Antonin Artaud en lisant le premier journal d'Anaïs Nin, j'ai eu envie de me plonger dans ses écrits.
Je vois Antonin Artaud comme une personne ayant de grandes difficultés à vivre cette vie, hypersensible même. Mais il fait de ses grandes capacités (voir le Beau, avoir une vision affinée des choses, son intelligence) quelque chose justement de pas très beau. Comme les lignes de ce livre.
Ce livre est angoissant à lire lorsqu'on est soi-même hypersensible, appelant mes propres peurs et difficultés. Pour cela que je reste sur ma faim.
Mais surtout, je ne suis pas très d'accord, il faudrait faire du Beau de ce qu'on a, pour surmonter les difficultés inhérentes à une personnalité singulière. Je comprends que trop le chemin qu'il a emprunté mais je ne peux me résoudre à l'adoption d'une telle vision. Il s'est perdu en lui-même.
Commentaire purement subjectif et émotionnel ici.
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Résumé
Là où d'autres proposent des oeuvres, je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit", écrit Artaud, "le poète maudit", en préambule de "L'ombilic des Limbes". Et posant cela, il dit toute l'essence de son oeuvre et de ses poèmes. Anarchie, désordre, délire et surtout quête de lui-même, de l'esprit et de la réalité hantent ses pages et ses mots. L'impossible harmonie entre son corps et sa pensée et la difficulté à trouver le sens de l'être le conduiront à être interné pendant 9 ans en hôpital psychiatrique (notamment à Rodez où il subit les électrochocs dans les années 40).
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