Splendeurs et misères des courtisanes

Je pense que je devrai le relire dans un moment où je serai plus concentrée. Je n’ai pas réussi à plonger dans l’histoire.

Un livre magnifique, supérieur aux Illusions perdues qui pourtant mettait la barre très haut. On retrouve Lucien sous l'égide de Carlos Herrera, un prêtre espagnol inquiétant. Le fait de retrouver les personnages des Illusions perdues était déjà un gros plus pour moi. L'action est très présente dans ce livre, on a envie de savoir et de tourner les pages. Le plus beau personnage du roman est évidemment celui d'Esther, l'amante de Lucien. Elle ressemble à Coralie mais avec encore plus de qualités et de beauté morale. Elle est absolument sublime, on frémit pour elle, on ressent de la colère, de la joie, de la pitié. C'est un magnifique personnage féminin. Lucien est égal à lui-même. Herrera est glaçant. Il y a dans ce livre Illusions perdues avec ce qui lui manquait. C'est un monument et un roman incontournable qui a été un coup de coeur absolu pour moi.

J'ai adoré, c'est exactement ce que j'attendais des Illusions Perdues et que je n'ai pas eu ! J'ai aimé tous les personnages, les machinations, les relations, les intrigues... Si je comprends que certains aient pu ressentir quelques longueurs, j'ai tout aimé, dont les variations de rythme entre les parties. J'ai été plus qu'emballée par cette fresque naviguant entre épopée et jeux de capes et d'épées. Un vrai plaisir de lecture !

Forcément, se lancer dans une telle lecture suppose que l'on ait des appréhensions. Compréhensibles d'ailleurs. Pourtant, Balzac se montre plus qu'intéressants !

On suit ici plusieurs personnages. Essentiellement Lucien de Rubempré et Elisabeth Godseck. Cette dernière, ex courtisane, s'est éprise du premier. Mais elle va être entrainer dans une suite d'événements dont l'issue semble rapidement inéluctable…

Ce roman fait suite à « Illusions perdues » mais tout à fait se lire de façon indépendante. Evidemment, certains événements seront liés au premier roman mais c'est précisé et il n'est pas forcément nécessaire de les connaitre dans les détails. ici, Balzac va parler de la prostitution, mais aussi du systéme judicaire, et ce assez longuement. Et ceci en faisant preuve d'une humour assez surprenant. D'ailleurs, si la premiére moitié du roman peut causer quelques problémes de compréhensions à cause des accents qui sont retranscrit, Balzac l'assume avec humour dans la suite.

Et de l'humour, il y en aura tout au long de ce roman décidemment tout sauf chiant. Et ce malgré une longueur et un découpage en 4 parties qui auront tendance à le rendre un peu longuet par moment. Parce que des chapitres de plus de 100 pages, c'est toujours un peu long. Mais s'il se montre aussi parfois un peu trop « didactique », donnant l'impression d'un manuel, cela n'est que pour mieux comprendre le systéme de l'époque. Comme si le bonhomme avait prévu qu'onle lirait encore prés de 200 ans plus tard. Au final, si le livre est trés bon, il a parfois les qualités de ses défauts !

Dernier d’une trilogie, il sera beaucoup plus plaisant pour le lecteur d’en avoir lu les deux premiers ouvrages qui la compose afin d’apprécier pleinement ce roman. Celui-ci qui, tout d’abord réuni tout le gratin des scènes de la vie parisienne, se veut une véritable apothéose à la comédie humaine car nous assistons à plusieurs dénouements cités en référence dans de nombreuses œuvres balzaciennes. De plus, des aventures diverses s’entrecroisent dans le récit, nous avons droit entre autres aux passions et manigances amoureuses, au chantage, de même qu’une grande partie qui se compare à une intrigue policière, genre dont Balzac en aura été l’instigateur. Tout balzacien se respectant doit le lire, c’est un incontournable tout à fait savoureux qui ne manque pas de courtisanerie que l'on retrouve sous plusieurs formes.

Lire Splendeurs et misères des courtisanes a été un parcours semé d'embûches mais, je suis contente d'en avoir vu le bout et je suis très contente d'avoir découvert Balzac. Après un début riche en personnage, déconcertant et descriptif, je me suis laissée aller dans cette lecture plutôt riche en rebondissement ! Et oui, les auteurs réalistes souffrent d'un préjugé assez tenace : descriptions et ennuis. Et bien, sans vouloir démentir le côté description, pour l'ennui, on n'y est pas tellement. Je me suis beaucoup amusée à découvrir cette histoire, découvrir l'ensemble des personnages qui régissent la Comédie humaine de Balzac. Une oeuvre complexe, qui ne manque peut-être pas de quelques longueurs, mais qui ne manque pas non plus de panache.

Un roman qui ne répond pas entièrement aux promesses de son titre : l'héroïne n'est pas Esther la courtisane - mot élégant pour une prostituée du grand monde, mais Trompe-la-Mort le forçat et ses machinations et son duel dans le monde judiciaire. Esther est un croisement entre une Nana qui séduit et manipule les hommes, une Manon Lescault qui souhaite être vertueuse et qui n'aime que son amant de coeur, et une jeune vierge religieuse - qui ne l'est plus - telle une Virginie. Lucien, lui, n'a aucune personnalité, trop effacé, larmoyant et geignard pour être intéressant. Je ne connais pas bien l'oeuvre de Balzac, je ne connais donc pas les autres romans où il intervient qui auraient pu me donner une meilleure image de lui.

La partie la plus intéressante est donc la dernière, celle du duel entre Trompe-la-Mort et l'institution judiciaire et ses compromissions aux ambitions et aux orgueils du grand monde, avec ce forçat aux tendresses de père pour un poète, ce colosse fascinateur, croisement d'Aramis et de Jean Valjean.

Beaucoup de mystère et de suspens dans ce roman étonnant, qui commence presque comme un conte merveilleux, et qui vire au thriller dans ses dernières parties... Je l'aurais mis dans ma catégorique or, sans la retranscription systématique des paroles du baron de Nucigen qui parle français avec un fort accent germanique, ça a beaucoup handicapé ma lecture et ma bonne compréhension du récit à certains moments. Mais ce roman reste excellent et nous tient efficacement en haleine. Très bon !

Sans conteste, l'une de mes œuvres favorites de Balzac !

On y retrouve un condensé de tout l'univers de l'écrivain...

Archétype du roman d'initiation, on suit avec frénésie l'ascension et la chute des espérances du jeune Lucien...

Si vous ne devez lire qu'un Balzac dans votre vie, Lisez celui-ci et Les illusions Perdues dans la foulée !