Le Triomphe de l'amour

Cette pièce commence avec un marivaudage classique : une femme se fait passer pour quelqu'un d'autre pour arriver à séduire celui qu'elle aime en dissimulant sa condition sociale. Mais l'héroïne va ici plus loin, puisqu'elle déguise son sexe, se travestissant en homme. Elle devient une sorte de Don Juan au féminin, séduisant à la fois deux hommes et une femme, promettant le mariage à tous les trois. Si cette manipulation et ce retournement des genres ont un aspect jouissif - Argis, le prince, est sentimental, émotif, tandis que Léonide agit, ruse, et trompe les autres, j'ai cependant trouvé la fin décevante : les deux trompés ne protestent pas de la trahison. La femme séduite par une femme n'a pas le droit à la parole pour s'exprimer, et c'est finalement le couple attendu - voire légitime - qui est formé. La transgression et le travestissement disparaissent à la fin, la morale est sauvegardée - ce qui, à une lectrice moderne, semble décevant.

Sans plus, je ne suis pas fana des théatres.

C'était le premier livre de Marivaux que j'ai lu, et je n'ai pas été déçue. J'ai bien aimé l'histoire qui s'y déroule, et les personnages, surtout ce qu'ils manigancent. Toute cette petite mascarade a été très plaisante à lire, et j'aimerai bien pouvoir lire d'autres livres de cet auteur lorsque j'en aurai le temps.

J'aime beaucoup l'idée du déguisement pour manipuler les autres personnages. Je trouve que Marivaux a eu beaucoup de créativité pour imaginer cela. J'ai vu une représentation de cette pièce où le metteur en scène a ajouté une pointe de lesbianisme entre les deux personnages féminins (dont l'une était déguisée en homme en fait et faisait la cour à l'autre). Je pense pas que Marivaux soit allé jusque là dans l'imaginaire de sa pièce mais cette interprétation contemporaine est tout de même plaisante.

Cette que j'ai étudié pour les cours de français ne m'a pas captivé.

" Bonheur du texte, bonheur et plaisir de la salle ", Jean Vilar en a tout dit en trois mots.

C'est exactement ça !