Agence matrimoniale Prime, Tome 6 : J'ai épousé un dragon

Mais maintenant que la porte s’était refermée, ma vessie devint une véritable garce. Chaque fois que j’essayais d’écarter les jambes pour baisser mon slip, elle menaçait de se lâcher sur le champ. Grinçant des dents, j’eus quelques faux départs avant de décider d’un plan d’action. Me plaçant juste au-dessus de la cuvette, je fis glisser la taille de mon boxer le plus bas possible sur mes hanches sans écarter les jambes, puis je le descendis d’un coup sec en m’asseyant.

Les chutes du Niagara jaillirent instantanément de moi. Je poussai un petit cri en essayant de m’accrocher au pilier droit pour ne pas tomber à l’intérieur de la cuvette. Je fermai les yeux et un gémissement béat m’échappa face à ce soulagement total. Qui aurait cru que faire pipi pouvait être une expérience aussi orgasmique ?

Cela coula... coula... et coula encore. L’absence du son de mon urine heurtant l’eau dans la cuvette me dérangeait au plus haut point. Naturellement, mon esprit stupide – avec mon humour de gamine de douze ans – commença à imaginer où tout cela allait aboutir. Dans mon esprit surgit l’image très nette d’un pauvre groupe de Dérakéens errant dans le néant et se faisant soudainement arroser par une pluie dorée inattendue. Je ricanai en même temps que je frémis à cette image. Évidemment, les Dérakéens devaient avoir un système plus intelligent que ça. Il faudrait que je demande à Cédros comment cela fonctionnait.

Alors que je finissais de me soulager, je tapotai le sommet du pilier de pierre à ma gauche. Un couvercle s’ouvrit, révélant une épaisse pile de ce qui, à première vue, ressemblait à du papier de toilette. J’en pris un et mes lèvres s’écartèrent immédiatement sous le choc. Ce satané truc était si doux et soyeux que je me demandai si Cédros avait littéralement voulu dire que ce « papier » était fait de soie. J’avais l’impression que c’était un crime de m’en servir pour m’essuyer, mais c’était bien du papier de toilette.

J’en saisis quelques-uns pour accomplir cette tâche, mais je n’y parvins jamais. Au moment où je m’apprêtais à le faire, un bruit de giclée retentit derrière moi. Une demi-seconde plus tard, j’eus l’impression de recevoir un coup de pied aux fesses. Un puissant jet d’eau me frappa de plein fouet, me propulsant en avant. Je criai de surprise et d’effroi avant d’atterrir à plat ventre un mètre plus loin.

— Kaida !

La voix étouffée de Cédros, remplie d’inquiétude, me parvint à travers la porte fermée juste avant qu’elle ne s’ouvre en trombe. Il se précipita à l’intérieur, la mâchoire lui tombant en me voyant. Je gisais sur le sol, ventre à terre, mon boxer enroulé autour de mes chevilles et mes fesses nues, détrempées par l’eau, lui faisant un clin d’œil. Mortifiée, je le regardai par-dessus mon épaule. De toutes les positions indignes après avoir fait tant d’histoires pour ne pas me déshabiller devant lui ! Je m’efforçai de me remettre sur mes pieds mais ne fis que m’empêtrer encore davantage dans mon boxer. Je n’avais même pas de t-shirt long pour couvrir ma pudeur.

— Ma Kaida ! Que s’est-il passé ? s’exclama Cédros en venant à mon secours.

Il me remit sur pied avec une aisance qui témoignait de son immense force. En d’autres circonstances, son expression confuse et consternée aurait été hilarante alors que son regard oscillait entre la cuvette et mon apparence désordonnée.

Je plaquai ma main, agrippant toujours le papier hygiénique, devant ma chatte. Comme Cédros se tenait principalement devant moi, mes fesses nues pouvaient continuer à s’exhiber devant les fenêtres. Dire que j’avais réussi à ne pas me pisser dessus pour quand même finir par dégouliner entre les cuisses et le long de mes jambes.

— Je ne sais pas. Les toilettes m’ont attaquée avec un jet d’eau, dis-je, l’indignation s’infiltrant dans ma voix face à la trahison de la cuvette.

— C’était juste l’eau de nettoyage ! s’exclama Cédros, abasourdi. Les humains en ont. Vous les appelez bette... hmmm débi...

— Tu veux dire un bidet ?

— Oui !

— Ce n’est pas un putain de bidet ! Ça aurait aussi bien pu être un boyau d’incendie à pleine puissance ! Je suis étonnée que ça ne m’ait pas fait voler à travers les fenêtres !

Au regard amusé que Cédros me lança, il comprit que j’exagérais un peu... à peine.

— Je vais l’ajuster pour diminuer considérablement la force de l’eau à partir de maintenant, dit Cédros d’un ton conciliant.